« C’est le plus grand déploiement militaire américain dans la Caraïbe depuis l’invasion du Panama en 1989 pour arrêter le président Noriega, accusé de narcotrafic. Aujourd’hui les USA veulent arrêter le président du Venezuela, Nicolas Maduro accusé de trafic de drogue. »[1] Ainsi titre France Info Martinique en ce 5 avril 2020 sur la énième tentative de l’impérialisme états-unien de renverser le président légitimement élu, Nicolas Maduro.
Aux abois dans sa lutte contre le coronavirus, Trump chercher à détourner l’attention en se lançant dans une nouvelle aventure belliciste apte à satisfaire grossièrement son électorat latino anticommuniste et anti-bolivarien. Il fallait bien trouver une “justification”, et voici que Trump, se prenant pour Nixon déclarant “la guerre à la drogue” en 1970, tente le tout pour le tout pour effacer son humiliante incapacité à se débarrasser du “dictateur” Maduro.
Les tentatives de coup d’État états-unienne au Venezuela, depuis l’installation de la République bolivarienne en 1998, sont légion : en avril 2002, tentative de putsch (qui échoue) contre le président Chavez[2] ; guerre économique et sanctions nombreuses, visant à asphyxier au maximum une économie reposant avant tout sur le pétrole ; projet d’intervention militaire en 2017[3] ; auto-proclamation du réelnarcotrafiquant Juan Guaido[4] comme « président », aussitôt reconnu par les Etats-Unis et l’UE notamment[5] ; et désormais, une flotte de guerre bénéficiant du soutien de 22 pays de la zone caribéenne et latino-américaine pour éliminer Nicolas Maduro considéré désormais comme un vulgaire criminel dont la tête est mise à prix à 15 millions de dollars : autrement dit, un appel au meurtre pur et simple. Aucune surprise toutefois, quand on sait que les Etats-Unis font jouer leur veto au FMI pour empêcher le Venezuela de bénéficier d’une aide financière destinée à affronter le coronavirus[6].
Il y a un côté kafkaïen à voir Trump partir en guerre contre le narcotrafic au Venezuela, quand on sait que le régime bolivarien est l’un des plus activement engagés dans un tel combat. Fort logiquement, on devrait s’attendre à ce que Trump s’attaque plutôt à la Colombie. Mais voilà : l’atlantisme structurel du pays et la présence d’un allié de poids en Amérique du Sud afin de déstabiliser et renverser les régimes socialistes et bolivariens interdisent une quelconque action contre le pays qui sert de base-arrière à l’impérialisme états-unien depuis au moins la mise en œuvre du plan Condor (à ce sujet, lire notamment John Dinges, Les années Condor. Comment Pinochet et ses alliés ont propagé le terrorisme sur trois continents, 2004). Et quoi de mieux qu’un affidé aussi anti-bolivarien qu’Ivan Duque, qui a rejeté le plan de paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), pour jouer son rôle de garde-chiourme dans la zone [7]… tout en ayant les honneurs de Macron et de l’Union européenne (UE)[8].
Car il fallait s’y attendre : l’UE s’est tout de suite ralliée à Trump dans son offensive, à l’image d’un Macron qui ne cesse de recevoir Guaido depuis que ce dernier s’est autoproclamé « président » du Venezuela[9]. Et c’est ainsi que prétextant la « promotion de la démocratie », l’UE se rallie au prétendu « plan de transition » qui entérine le coup d’Etat en sommant Maduro, démocratiquement élu, à renoncer à son poste[10] ; l’imagination états-unienne ne connaît pas de limite pour continuer à exercer la domination impérialiste dans son soi-disant « pré carré » au nom d’une surréaliste « destinée manifeste ».
Les Etats-Unis peuvent également compter sur le caniche britannique, tout autant aux abois dans sa lutte contre le coronavirus – ce que symbolise la contamination du Premier ministre atlantiste Boris Johnson – mais tout aussi déterminé pour renverser Nicolas Maduro : « la Grande-Bretagne, proche de Washington, envoie son bâtiment, le RFA Argus dans la Caraïbe. Ce navire, avec un complément de marins et d’aviateurs, était attendu dans la région pour la saison cyclonique. Équipé d’un hôpital d’une centaine de lits, sa mission serait d’aider les colonies britanniques à faire face au Coronavirus. Londres n’a pas expliqué pourquoi le bateau navigue sans équipe médicale. »[11]
Autoproclamés « défenseurs du monde libre » et « gendarmes du monde » au nom de la « paix », les Etats-Unis sont, avec leurs laquais européens, les semeurs impérialistes de guerres et de morts, y compris en refusant de contribuer à la lutte internationale contre le coronavirus. Car les Etats-Unis et leurs alliés fascisants en Amérique latine, Bolsonaro et Duque en tête, veulent avant tout en finir avec l’ensemble des régimes progressistes d’Amérique latine, tout en faisant de la Caraïbe leur base militaire pour mener leurs opérations. Après la Bolivie[12], les Etats-Unis lancent une nouvelle opération contre le Venezuela… en attendant le Nicaragua sandiniste, présenté comme une menace extraordinaire pour la sécurité nationale des Etats-Unis[13], puis Cuba socialiste soumis au blocus états-unien condamné chaque année par l’ONU[14]. Et qu’importe pour Trump si le coronavirus a déjà tué près de 10.000 personnes aux Etats-Unis et qu’il n’y a « pas de stratégie nationale » pour faire face[15] : l’illuminé belliciste a d’autres priorités stratégiques. Quant à Macron, il ne trouve rien d’autre à faire – logiquement pour un illuminé européiste, atlantiste et capitaliste[16]– qu’à appuyer son suzerain, au risque de livrer l’outre-mer aux appétits des militaires et milieux d’affaires états-uniens.
Plus que jamais, face au camp de la mort que représentent Macron/Philippe et leurs laquais, l’UE et l’impérialisme états-unien, il est VITAL de mener le combat de classe et de masse, afin de sortir de l’euro, de l’UE, de l’OTAN ET du capitalisme impérialiste exterministe qui détruit l’environnement, la santé, les conquêtes sociales et démocratiques… et tout simplement la vie humaine.
[1] https://la1ere.francetvinfo.fr/martinique/donald-trump-envoie-ses-batiments-de-guerre-dans-la-caraibe-819430.html
[2] https://www.monde-diplomatique.fr/2002/05/LEMOINE/8838
[3] http://www.rfi.fr/fr/ameriques/20170813-menaces-trump-venezuela-reactions-amerique-latine-perou-bresil
[4] http://www.rfi.fr/fr/ameriques/20190914-colombie-guaido-photographie-rastrojos-paramilitaires-polemique
[5] https://www.investigaction.net/fr/venezuela-ce-quil-faut-savoir-sur-le-coup-detat-mene-par-les-etats-unis/
[6] https://www.initiative-communiste.fr/articles/international/le-fmi-bloque-les-financements-demandes-par-le-venezuela-pour-faire-face-au-coronavirus/
[7] https://www.romainmigus.info/2020/03/pendant-la-pandemie-la-guerre-contre-le.html
[8] https://www.initiative-communiste.fr/articles/international/la-colombie-sous-la-coupe-des-criminels-de-paix-par-maurice-lemoine/
[9] https://www.initiative-communiste.fr/articles/international/le-democrate-autoproclame-macron-soutient-le-putschiste-guaido-de-passage-a-paris-prcf/
[10] https://www.lefigaro.fr/flash-actu/venezuela-l-ue-soutient-le-plan-americain-pour-un-gouvernement-de-transition-20200403
[11] https://la1ere.francetvinfo.fr/martinique/donald-trump-envoie-ses-batiments-de-guerre-dans-la-caraibe-819430.html
[12] https://www.initiative-communiste.fr/articles/international/bolivie-le-coup-detat-a-ete-prepare-a-lambassade-americaine/
[13] https://www.washingtontimes.com/news/2019/dec/13/us-russia-power-game-simmers-latin-america-trump-s/
[14] https://www.initiative-communiste.fr/articles/international/le-blocus-de-cuba-condamne-a-lonu-7denoviembrevotaciononu-rompamoselbloqueo-vivacubasocialista/
[15] https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/coronavirus-pres-de-10-000-morts-aux-etats-unis-les-autorites-pretes-vivre-un-moment-semblable-pearl-6800847
[16] https://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/macron-philippe-le-medef-et-lue-les-illumines-capitalistes-au-pouvoir/
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