On se souvient que la propagation rapide du COVID-19 n’avait pas arreté, malgré les demandes de l’Allemagne, le déploiement de milliers de soldats américains à travers l’Europe. Les manœuvres militaires euro atlantique DÉFENDEUR EUROPE 2020 pour préparer les attaques contre la Russie primant bien évidemment le combat contre la crise sanitaire. Rappelons que plusieurs hauts gradés européens ont été contaminés dans le centre de commandement de l’exercice en Allemagne à Wiesbaden, dont le chef d’état major de l’armée italienne. Et que c’est une des sources qui pourraient être à l’origine de la contamination dans l’Oise…
Mais c’est désormais sous prétexte du coronavirus, que l’OTAN accélère le déploiement de gigantesques armées, en Europe et jusqu’à l’Arctique… mais pas seulement. Trump a envoyé pour mener un blocus naval contre Cuba et le Venezuela la 4e flotte US, tandis que la France et le Royaume Uni dépêchés – sous prétexte d’aider leurs îles antillaises…. des navires de débarquement porte-hélicoptères. Comme si des avions ne pouvaient pas apporter l’aide médicale nécessaire. Comme si d’ailleurs cela ne faisait pas des mois et années que la Guadeloupe revendique le renforcement de ses hôpitaux et n’a qu’une fin de non recevoir de Paris….
Rappelons que l’OTAN exige des dépenses militaires énormes, 2% du PIB: le prix d’un seul des missiles qu’elle utilise pour réduire en ruine des pays dont le seul tort est de défendre leur indépendance, leur souveraineté aurait payé des centaines de respirateurs.
On ne peut que comparer avec Cuba Socialiste, qui n’envoie nulle part des bombes, mais que des médecins…
Pour la paix, plus que jamais, il est temps de sortir de l’OTAN.
L’OTAN en armes pour “combattre le coronavirus”
Manlio Dinucci
Les 30 ministres des Affaires étrangères de l’OTAN (pour l’Italie Luigi Di Maio), réunis le 2 avril en vidéoconférence, ont chargé le général USA Tod Wolters, Commandant Suprême Allié en Europe, de “coordonner l’appui militaire nécessaire pour combattre la crise du coronavirus”. C’est ce même général qui, au Sénat des États-Unis le 25 février, a déclaré que “les forces nucléaires soutiennent toute opération militaire USA en Europe” et que lui-même “soutient une politique flexible de la première utilisation “ des armes nucléaires, c’est-à-dire de l’attaque nucléaire par surprise (“Le Dr Folamour veille sur notre santé”, il manifesto, 24 mars).
Le général Wolters est commandant suprême de l’OTAN en tant que chef du Commandement Européen des États-Unis. Il fait donc partie de la chaîne de commandement du Pentagone, qui a la priorité absolue. Un récent épisode confirme quelles en sont ses rigides règles : le capitaine du porte-avions Roosevelt, Brett Crozier, a été démis de son commandement parce que, face à la diffusion du coronavirus à bord, il a violé le secret militaire en sollicitant l’envoi d’aides.
Pour “combattre la crise du coronavirus” le général Wolters dispose de “couloirs préférentiels pour des vols militaires à travers l’espace aérien européen”, d’où ont quasiment disparu les vols civils. Des couloirs préférentiels sont aussi utilisés par les bombardiers USA d’attaque nucléaire B2-Spirit : le 20 mars, ayant décollé de Fairford en Angleterre, ils sont allés, avec des chasseurs norvégiens F-16, jusque sur l’Arctique vers le territoire russe. De cette façon -explique le général Basham des Forces aériennes USA en Europe- “nous pouvons répondre avec rapidité et efficience aux menaces dans la région, en montrant notre détermination à porter n’importe où dans le monde notre puissance de combat”.
Pendant que l’OTAN est engagée à “combattre le coronavirus” en Europe, deux des plus grands Alliés européens, la France et la Grande-Bretagne, envoient leurs navires de guerre dans les Caraïbes. Le navire d’assaut amphibie Dixmund a levé l’ancre le 3 avril de Toulon vers la Guyane française pour ce que le président Macron définit comme “une opération militaire sans précédent” nommée “Résilience”, dans le cadre de la “guerre au coronavirus”. Le Dixmund peut jouer le rôle secondaire de navire hôpital avec 69 lits, dont 7 pour thérapies intensives. Le rôle premier de ce grand navire, long de 200m et avec un pont de vol de 5 000m2, est celui de l’assaut amphibie : une fois proche de la côte ennemie, il attaque avec des dizaines d’hélicoptères et véhicules de débarquement qui transportent des troupes et des véhicules blindés. Caractéristiques analogues, bien qu’à échelle moindre, pour le navire britannique RFA Argus, qui a pris la mer le 2 avril vers la Guyane britannique. Les deux navires européens se positionneront dans les mêmes eaux caribéennes à proximité du Vénézuéla : c’est là qu’arrive la flotte de guerre -avec les plus modernes navires de combat de littoral (construites aussi par l’italienne Leonardo pour l’US Navy) et des milliers de marines- envoyée par le président Trump officiellement pour bloquer le narcotrafic. Trump accuse le président vénézuélien Maduro de “profiter de la crise du coronavirus pour accroître le trafic de drogue par lequel il finance son narco-État”. L’objectif de l’opération, appuyée par l’OTAN, est de renforcer l’étau de l’embargo pour étrangler économiquement le Vénézuéla (pays qui a les plus grandes réserves pétrolifères du monde), dont la situation est aggravée par le coronavirus qui a commencé à se propager.
L’objectif est de déposer le président Maduro régulièrement élu (dont la tête a été mise à prix pour 15 millions de dollars) et d’instaurer un gouvernement qui amène le pays dans la sphère de domination USA.
Il n’est pas exclu que puisse être provoqué un incident qui serve de prétexte pour l’invasion du Venezuela. La crise du coronavirus crée des conditions internationales favorables à une opération de ce type, éventuellement présentée comme “humanitaire”.
Édition de mardi 7 avril 2020 d’il manifesto
https://ilmanifesto.it/la-nato-in-armi-per-combattere-il-coronavirus/