Avant même son élection, notre Jupiter Macron avait annoncé la couleur avec sa fameuse « poudre de perlimpinpin ». De mensonges en trahisons envers les classes populaires, la situation est de plus en plus explosive. Après les Gilets jaunes, les jeunes des cités, les infirmières, … , c’est au tour des intermittents du spectacle d’en faire les frais et cela de manière bien violente Et surtout bien lâche de la part de notre gouvernement macronien. Contrairement aux annonces, l’État ne va vraiment pas venir à l’aide du secteur des travailleurs de l’audiovisuel. Cette période de pandémie les touche de plein fouet, une grande partie d’entre eux se retrouvent sans ressource et surtout, sans espoir de retrouver du travail dans un futur proche. En effet, le déconfinement progressif qui va sans doute se mettre en place ne va pas signifier la reprise du travail automatique des diverses activités culturelles du pays.
Pour rappel, un intermittent du spectacle doit effectuer 507 heures minimum sur une période d’un an pour obtenir son chômage de l’année et ainsi donc renouveler son statut d’intermittent. Le gouvernement ne compte pas décaler cette période de 3 mois (voir 5 si la situation n’évolue pas en juillet/ août) qui est normalement primordiale aux travailleurs intermittents de l’audiovisuel. En effet, c’est dans cette période de l’année, au printemps et en été, que les intermittents effectuent le plus d’heures de travail : la majorité de leur statut est effectuée sur ce laps de temps de 5 mois (avril, mai, juin, juillet, août). Le gouvernement Macron ne veut pas pour l’instant décaler l’année réglementaire pour que les intermittents effectuent leurs heures ce qui est terrible pour leur statut. Une grande majorité des intermittents ne pourrait donc pas faire ses 507h avec l’annulation des festivals et des productions audiovisuelles.
Le Ministre de la Culture avait pourtant promis qu’un chômage partiel pourrait être demandé par les intermittents à leurs employeurs si une promesse d’embauche avait été effectuée avant le 17 mars- une promesse d’embauche souvent tacite et non pas signée. Il n’en est rien dans les faits. La plupart des employeurs refusent la mise en place du chômage partiel pour leurs salariés intermittents car dans les faits, ils signent leurs contrats lors de leur premier jour de travail effectif. Les patrons, à l’image du gouvernement, ne respectent pas les travailleurs du secteur culturel. Très difficile donc pour une majorité d’intermittents de bénéficier du chômage partiel pour des missions prévues en avril ou mai.
Et en fait si on y regarde de plus près : pas de chômage tout court ! Le protocole d’assurance chômage signé en avril 2016 a prévu un durcissement des franchises salaires, un mécanisme qui a pour but de supprimer les allocations chômage aux intermittents ayant « trop travaillé » l’année précédente ! C’est hallucinant : le travail régulier est donc un frein pour les intermittents afin obtenir le chômage en cas de problème pour le travailleur (genre pour ce qui arrive actuellement à l’ensemble des intermittents du spectacle). Si on résume, un intermittent qui a travaillé régulièrement l’année dernière se retrouve aujourd’hui sans salaire, sans chômage et cela pour plusieurs mois !
Pour le gouvernement Macron, le « projet »est donc de ne plus assurer le statut d’intermittent. Le statut d’intermittent est unique au monde : la France est le seul pays historiquement qui soutient les métiers du spectacle, notamment dans l’Union Européenne. D’ailleurs les employeurs eux-mêmes témoignent de ce que l’Union Européenne met la pression à la France pour détruire ce statut : des amendes sont régulièrement données à notre pays à cause de ce statut. Le rêve ultime des capitalistes est que l’intermittent devienne un simple auto-entrepreneur, qui ne serait payé uniquement que pour son temps de travail, sans aucun chômage en cas de problème. La crise du coronavirus pourrait donc accélérer la destruction de l’assurance chômage pour les intermittents et donc plus généralement le statut français d’intermittent du spectacle.
On a pu voir que le secteur de l’audiovisuel est régulièrement attaqué depuis de nombreuses années, mais cela pourrait être le dernier coup de poignard pour le statut des intermittents du spectacle. Et d’une manière plus générale, tout le secteur est gravement menacé. Alors que le gouvernement cède progressivement à la pression des entreprises en renvoyant les gens au travail, les élèves en cours (alors que l’épidémie ne se calme pas du tout), les festivals, concerts ne devraient pour le moment pas du tout reprendre, ce qui va être terrible pour la culture française. En plus des intermittents qui vont être dans une situation intenable pour faire leurs heures, ce sont les collectifs, les associations qui organisent les festivités d’été qui vont devoir fermer boutique. Le gouvernement Macron ne s’occupe donc pas du tout de la culture, pire que ça, il la laisse mourir.
Alors pour résumer : pas de chômage partiel, d’ailleurs pas de chômage tout court pour certains, une date butoir pour effectuer ces heures qui n’est pas décalée et aucune chance de retrouver du travail avant minimum juillet, mais dans les faits il y a beaucoup de chance que ce soit bien plus !
Le secteur culturel est donc clairement délaissé par l’État, favorisant lui la reprise des entreprises du pays pour relancer l’économie. L’État capitaliste macronien se sert de la crise sanitaire du coronovirus pour détruire le statut des intermittents du spectacle. On voit qu’encore une fois, ce sont bien les ouvriers, les travailleurs qui sont les premiers touchés par la crise, en l’occurrence, les petites mains de l’industrie audiovisuelle française.
Toute cette situation est tout de même bien étonnante ! Franck Riester, le ministre de la Culture avait pourtant annoncé le 16 avril « qu’aucun intermittent ne serait laissé sur le bord de la route »… Encore une fois, c’était de la poudre de perlimpinpin ».
Dark Vlador