Interdiction de manifester, c’est l’une des seules interdictions qui demeure sous prétexte de protection contre l’épidémie de coronavirus avec celle d’accéder aux sports collectifs et à la culture vivante. Car le régime Macron s’est précipité – sans aucune garantie sanitaire – pour imposer le retour à marche forcée au consumérisme effréné d’une part, à l’exploitation des travailleurs pour extraire le profit d’autre part ! Le slogan « travaille, consomme et ferme ta gueule » bien souvent entendu dans la rue pourrait être celui de la stratégie de déconfinement du régime Macron-UE-MEDEF.
Alors que la jeunesse, et avec elle les Gilets jaunes et travailleurs, crie sa colère contre les violences policières d’un régime toujours plus autoritaire et minoritaire, c’est bien par l’accélération de la fascisation que le gouvernement répond : interdiction de manifester et prolongation de l’état d’urgence suspendant les libertés publiques. La France devient un des rares pays du monde où manifester contre le racisme, et dénoncer la xénophobie d’État de l’impérialisme américain est interdit. Castaner et Cie lançant des milliers de CRS et gendarmes – sans masques et sans respect des gestes barrières – pour cogner sur la jeunesse, avec une violence systémique que l’on ne découvre plus depuis la répression croissante ces dernières années du mouvement social, des manifestations syndicales à la ZAD de Notre- Dame-des-Landes, culminant dans la sanglante répression des Gilets jaunes.
Sur les 5 dernière années, les Français ont été mis un jour sur deux sous le joug d’un état d’urgence (entre le 13 novembre 2015 et le 1er novembre 2017, puis depuis le 23 mars 2020 et ce au moins jusqu’au 10 juillet 2020.
C’est dans ce contexte qu’un large rassemblement syndical vient de déposer un référé « liberté » devant le Conseil d’État.
Mais observons que cette institution, entièrement à la main de la bourgeoisie, qui a déjà validé l’usage massif du LBD, n’a que faire de défendre les libertés publiques. Pas plus que ce Conseil Constitutionnel qui vient de s’arroger le droit de censurer la Constitution en déclarant aux ordonnances non ratifiées par le Parlement une valeur de loi…
Plus que jamais l’heure doit être à la mobilisation populaire pour défendre la liberté, dont chaque jour apporte la démonstration éclatante et trop souvent ensanglantée qu’elle est incompatible avec le système capitaliste.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Liberté de manifester : la santé oui ! Le bâillon non !
Il ne suffit pas dans un régime démocratique de proclamer l’existence de droits politiques, économiques, sociaux et culturels. Encore faut-il pouvoir les exercer effectivement.
Et l’un des moyens pour y parvenir, c’est en usant de la liberté fondamentale que constitue le droit de se rassembler et de manifester dans l’espace public.
Le droit de manifester est un droit garanti par la Constitution. Alors même que la liberté de circuler sur notre territoire a été rétablie, que les bars-restaurants ont été réouverts avec bien souvent plus de 10 personnes sur les terrasses, de même que certains parcs d’attraction, que la reprise des célébrations religieuses a été autorisée, il n’est pas cohérent que les rassemblements – et donc les manifestations – à plus de 10 personnes sur la voie publique restent purement et simplement interdits.
L’état d’urgence sanitaire ne peut plus le justifier dans la mesure où les prescriptions d’ordre sanitaire nécessaires sont mises en œuvre pour permettre de concilier la protection de la santé et la liberté de manifestation.
Il ne saurait être dérogé au droit constitutionnel, fondamental individuel et collectif, que constitue le droit de manifester.
Alors que les élections municipales sont programmées, alors que les droits des salariés sont menacés, alors que des choix cruciaux pour le monde d’après doivent être décidés, le confinement de notre liberté d’expression ne peut nous être imposé plus longtemps.
C’est pourquoi, les organisations syndicales CGT, FSU, SAF , Syndicat de la magistrature et Union Syndicale Solidaire, engagent devant le Conseil d’État une procédure de référé-liberté afin que toutes et tous puissent continuer à jouir pleinement de leurs droits fondamentaux.