Lorsque Gorbatchev et Eltsine ont vendu à la découpe l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques à la contre-révolution mafieuse et aux impérialismes allemand et américain, ces deux modernes émules de Judas promettaient qu’en échange de leur capitulation en rase campagne, la Russie obtiendrait la prospérité, la démocratie la plus large et la paix. En langage codé, c’est ce que la « nouvelle pensée gorbatchévienne », ce condensé d’anti-léninisme, résumait sous la devise « préférer les valeurs universelles de l’humanité aux intérêts de classe du prolétariat« . Mais dans ce type d’échange néo-munichois, on n’obtient que l’esclavage, le déshonneur… et de plus grandes menaces encore sur la paix: car on devient alors incapable de défendre sa vie vu qu’on s’est désarmé unilatéralement, non seulement sur le plan militaire, mais sur le plan idéologique et politique…
En effet, l’impérialisme, lui, ne change aucunement de nature, et quand son adversaire le plus conséquent, le socialisme, baisse pavillon, le Tyrannosaurus Rex du capital en profite pour avancer à grandes enjambées et pour dévorer un maximum de proie s: et cela s’appelle, au niveau planétaire, la mondialisation capitaliste surplombée par Washington, et au niveau continental, la « construction » européenne dominée par Berlin, dont la première victime a été l’Allemagne socialiste. Quant à la Russie, la voilà désormais cernée sur ses frontières Est par l’OTAN, qui simule même des frappes atomiques à partir de la Pologne ou des pays baltes, de l’Ukraine, où l’UE/OTAN pactise avec un pouvoir russophobe farci de néonazis. Sans parler des frontières méridionales de la Russie, où des troupes américaines stationnent dans d’ex-Républiques soviétiques qui se sont vendues, pour par cher, à l’Oncle Sam.
C’est maintenant au tour de la Chine d’être ciblée par l’Impérialisme US qui cherche manifestement la bagarre sur tous les terrains, commerciaux, idéologiques et militaires. Quant à la pression militaire US sur Cuba, sur le Venezuela et le Nicaragua, sur le peuple palestinien, elle n’a jamais été aussi grossière.
On mesure ainsi le mal qu’ont fait, au fil des décennies, les théories révisionnistes de la « convergence » entre les systèmes sociaux rivaux, capitalisme et socialisme, et l’aberration qu’il y a à penser « la » mondialisation comme une forme d’apaisement (j’allais dire comme « apeasement », pour employer le mot anglais utilisé par Neville Chamberlain lors des honteux accords de Munich que passèrent en 1938 Hitler et les Anglo-Français capitulards). Oui la socialisation objective des forces productives à notre époque pousse objectivement à la mondialisation de la production et des échanges. Mais aussi longtemps que cette mondialisation restera dominée par les rapports de production barbares et obsolètes du mode de production capitaliste, elle ne pourra qu’engendrer des crises de plus en plus graves, porteuses de guerres impérialistes exterminatrices, de fascisation politique, de dévastation environnementale et sanitaire, de barbarie et d’obscurantisme.
En réalité, face au péril exterministe que porte l’euro-mondialisation capitaliste, c’est une intensification des luttes de classes, c’est une confrontation aiguë entre capitalisme-impérialisme et socialisme-communisme de nouvelle génération qui revient durement à l’ordre du jour. C’est ce que résume le slogan cubain « patria(s) ou muerte, socialismo o morir, venceremos »: contre la domination impérialiste que renforce la mondialisation capitaliste, il faut reconquérir le droit des nations à disposer d’elles-même. Si bien que tous ceux qui, par faux internationalisme, répugnent à cette tâche patriotique et anti-impérialiste sont condamnés à accompagner de gauche la hideuse construction européenne en plaidant pour la chimérique « Europe sociale ». Mais cette lutte à mort contre l’impérialisme, que Cuba, le Vietnam, l’Angola, ont pu incarner dans la seconde moitié du XXème siècle, n’a pas sa fin en elle-même; elle participe de l’effort commun pour vaincre la mondialisation contre-révolutionnaire, faire émerger le socialisme-communisme de seconde génération. Lequel aura pour tâche, non seulement d’abolir l’exploitation capitaliste et l’oppression nationale, mais de sauver l’humanité des mille morts virales que lui prépare le capitalisme pourrissant, fascisant et exterministe de notre époque.
Alors la contradiction majeure signalée par Marx entre la socialisation (et donc, la mondialisation) croissante des forces productives et la monopolisation galopante des moyens de production, des richesses et des ressources naturelles par une infime minorité de parasites, pourra être dépassée pour construire une mondialisation socialiste-communiste d’Etats souverains, égaux et coopérant entre eux. Son objet sera de gérer rationnellement notre rapport à l’environnement et de partager comme jamais, au bénéfice de tous les humains, les travaux, les progrès scientifiques et les ressources naturelles.
par Georges Gastaud – secrétaire national du PRCF