Après des décennies d’attaques portées à notre système de santé publique hérité du Conseil National de la Résistance, la crise du coronavirus, qui a coûté la vie à près de 30.000 personnes, a révélé l’état de très grande fragilité de l’hôpital public à travers tout le pays.
Malgré ce très inquiétant constat, Macron veut maintenir son plan funeste à l’horizon 2022 présenté en 2018, et poursuivre le démantèlement et la privatisation de la santé publique comme l’atteste l’annonce faite par la Caisse des Dépôts et Consignations, à la demande d’Emmanuel Macron, de travailler à « un plan de l’hôpital public ». À y regarder de plus près, celui-ci confond l’intérêt général avec l’intérêt privé. Ce projet de la Caisse des Dépôts accélère la marchandisation de la santé grâce au « partenariat public-privé » installé par Raffarin en 2007 : ce « PPP » a nourri un endettement massif des hôpitaux à des taux élevés. Le privé tire son épingle du jeu dans ce pseudo-« partenariat » avec la prétendue « qualité des soins » qu’il apporterait tandis que le secteur public est sans cesse asphyxié par les contraintes financières auprès des banques privées, en conformité avec les directives européennes d’euro-austérité.
Faut-il ainsi rappeler que 17.500 lits d’hôpitaux de nuit ont été fermés entre 2013 et 2019, et que les quelques créations de lits ont surtout bénéficié aux cliniques à but lucratif ? Que le budget 2020 prévoyait une coupe budgétaire de 3,5 milliards d’euros pour le secteur de la santé, dont plus de 900 millions d’euros en 2019 ? Que 1.000 médecins ont démissionné de leurs responsabilités administratives en janvier dernier pour protester contre le plan « Ma santé 2022 » d’Agnès Buzyn (qui fait l’objet de plaintes, tout comme Olivier Véran, Edouard Philippe ou encore Nicole Belloubet et Muriel Pénicaud pour leur incurie et leurs mensonges).
Malgré les annonces de grand plan pour la santé d’Emmanuel Macron au « Ségur de la Santé », aucun changement n’est prévu sinon la poursuite du projet « Ma santé 2022 ». Profitant de l’adaptation à la hâte du service public de santé pour faire face à la pandémie, certains « lits Covid » ne seraient pas rétablis en service d’avant-Covid, ce qui permettra de poursuivre en « douceur » la casse de l’hôpital public. Seuls les nostalgiques des récits pour enfants sages de la comtesse du même nom, peuvent imaginer que ce « Ségur de la santé », sous la houlette de Nicole Notat de triste mémoire, va connaître un dénouement heureux pour notre système de santé, ses acteurs et ses usagers !
Les personnels de santé soignants et non-soignants n’auront pas le temps de « souffler » le « jour d’après » : l’activité « normale » reprendra à l’hôpital parallèlement à la reprise de l’activité économique, avec les mêmes problèmes, probablement même aggravés, de manque de personnel, de lits, de matériel, de médicaments…
Les personnels de santé en ont parfaitement conscience et ont repris les manifestations dès le début du déconfinement pour faire entendre leurs revendications en matière de salaires – et non pour obtenir une médaille comme se prépare à le faire Macron le 14 juillet prochain ! – et de moyens humains et matériels ; le PRCF, qui est à leurs côtés depuis toujours et n’a pas attendu la mortifère crise engendrée par le Covid-19, sera présent aux manifestations du mardi de la santé et à chacune des actions qu’ils mèneront pour un service de santé public digne de ce nom.
Aucun « jour d’après » ne pourra être réellement possible si la France ne sort pas de cette Union européenne de malheur, véritable prison des peuples capitaliste dictant sa loi aux euro-gouvernements qui l’appliquent avec zèle : faut-il rappeler qu’entre 2011 et 2018, la Commission européenne a sommé à 63 reprises les Etats-membres de « réduire leurs dépenses de santé » ? Une UE qui a de nouveau démontré son impuissance totale et coupable face à cette crise sanitaire majeure, l’opposition des riches pays du Nord (l’Allemagne attachée aux « critères de stabilité et de rigueur » de Maastricht en tête) à toute solidarité financière de la part de la Banque centrale européenne (BCE) – elle-même non disposée à effacer les dettes illégitimement constituées – illustrant une nouvelle fois et de façon éclatante, la supercherie énorme que représente l’idée de construire une « Europe sociale » ou une « autre Europe ».
Seule la sortie de l’UE permettra de se débarrasser de ces budgets austéritaires imposés par la troïka de malheur BCE-Commission européenne-FMI. Seule la sortie de l’UE, de l’euro, de l’OTAN et des institutions de la mondialisation capitaliste permettra de reconstruire souverainement des services publics de qualité et notamment un système de santé publique digne de notre pays. A nous de rassembler l’ensemble des forces progressistes pour y parvenir !
COVID 19: LA MALADIE DONT SOUFFRE LE SYSTEME SANITAIRE FRANÇAIS S’APPELLE EURO-MONDIALISATION CAPITALISTE
Plus que jamais la santé des Français implique des solutions indépendantistes et socialistes.
Indépendantistes car dans le cadre de l’euro-mondialisation capitaliste, de cette politique d’austérité permanente qu’implique l’euro et de cette circulation déréglée des marchandises, de la main-d’oeuvre et des capitaux qui forme le coeur de la « construction » européenne, nous n’avons pas fini de manger du « nouveau virus » d’année en année. Avec chaque fois à la clé des batailles entre Sanofi et autre Gilead pour de nouveaux « médicaments » inopérants et chers avec à la clé des vaccinations conçues à la va-vite mais hautement rémunératrices.
Solutions socialistes, car il nous faut mani-festement nationaliser sèchement les laboratoires pharmaceutiques pour que démocratiquement, le peuple français puisse orienter et abonder les recherches réellement utiles et prometteuses, alléger le fardeau de la Sécu, coopérer avec tous les pays du monde (y compris la Chine ou Cuba, qui sont à l’avant-garde de la recherche biomédicale).
Mais aussi reconstruire le tissu industriel français sur la base d’un puissant secteur public : il est en effet scandaleux que la RFA, qui a conservé ses usines, ait su fabriquer en un temps records des masques, des respirateurs et des tests, alors que la France désindustrialisée par trente années d’alignement du franc sur le mark (et cela s’appelle l’euro) a étalé ses pénuries, ses tâtonnements et sa dépendance à l’égard des importations en un domaine aussi vital et stratégique. Avec à l’arrivée un bilan de létalité proportionnellement plus tragique que celui de Cuba ou du Vietnam…
Anticorps rouges, élaborés et diffusés par la Commission Nationale Santé du PRCF, indispensables pour résister et contrecarrer les mauvais coups du système capitaliste