Asymptomatiques, peu capables d’appliquer des gestes barrières complexes, et ayant des interactions sociales souvent plus nombreuses que les adultes en raison du temps passé dans la collectivité scolaires, les enfants ont été identifiés dès le début de l’épidémie comme une des composantes de la dynamique de l’épidémie de covid-19. Après avoir refusé de prendre la moindre mesure de sécurisation des établissements scolaires – y compris par le port du masque, ces dernier étant alors en pénurie absolue – le ministre Blanquer sera contraint sur ordre télévisé du Président de la République de les fermer brutalement lors confinement général survenu le 16 mars. Cette annonce présidentielle illustre alors la stratégie dangeureuse suivie dans les établissements d’enseignement jusqu’àlors. Ainsi quelques heures avant l’annonce de la fermeture des établissements scolaires, Blanquer se vantait de n’avoir jamais envisager cette éventualité…Résultats les enseignants et familles seront plongés dans le chaos et devront faire face seuls sans aucun soutien avec les moyens du bord. Il aura fallu tout le dévouement des enseignants, (qui auront fait ainsi partie des rares professions à ne jamais cesser ou réduire leur activité), ainsi que les sacrifices de parents contraints pour beaucoup de faire face à des situations difficiles pour dispenser enfants de notre pays une forme de continuité de l’enseignement, loin de l’illusoire continuité complète promise par un ministre super menteur que plus personne ne croit plus..
La seule étude épidémiologique complète réalisée sur la circulation du virus avant le confinement en France démontrera quelques semaines plus tard l’ampleur de lacontamination dans une collectivité scolaire avec le cas du foyer épidémique (un cluster selon le jargon en globish des ARS) du lycée de Crépy en Valois (cliquer ici pour lire). Les conclusions de l’étude sont tranchantes : seule la fermeture du lycée pour la période de vacances scolaires a permis de stopper la propagation de l’épidémie (les autorités scolaires n’ayant jamais pris conscience de l’ampleur de la contagion ! ne prendront aucune mesure spécifique de prévention spécifique dans ce lycée !) Plus de 40% des personnes fréquentant le lycée sont malades, le niveaux de contagions allant croissant selon le niveau d’interactions sociales dans la communauté (des élèves au personnel de direction) ; les élèves malades ont générés un niveau de de deux à sept fois supérieur parmi leur entourage !
A la tête de la campagne pour la réouverture massive des écoles, le docteur Cohen, pédiatre à Saint Maur des Fossés, également en charge à l’hôpital intercommunal de Créteil. Sulfureux, l’homme est un des rares médecins à avoir été condamné par l’Ordre des Médecins pour ne pas avoir déclaré ses liens d’intérêts lors de plusieurs de ses interventions. Cela situe le niveau de déontologie de ce praticien. Et ce alors qu’il coordonne la plateforme infovac… tout en ayant des liens d’intérêt avec les fabricants de vaccins. L’homme est en effet un conseil de Astra Zeneca – la multinationale qui vient de pré-vendre un vaccin non testé auprès de l’UE – , de GSK, de Janssen, de MSD et de Pfizer, firmes qui alimentent également le budget de l’institution où il travaille.
Dès le 11 mai, emboîtant le pas à E Macron, Robert Cohen, vice président de la Société française de pédiatrie, lance une campagne dans les médias pour remettre tous les enfants à l’école, affirmant ainsi par exemple sur Europe 1 ” le bénéfice est tellement plus important qu’un risque minime” ou encore péremptoire “le risque pour les enfants est modeste, pas nul, et ils sont moins contagieux que les adultes, entre eux et pour les adultes” prétendant que “les études s’accumulent pour dire que les enfants sont beaucoup moins porteurs que les adultes”. Dans la foulée, la société française de pédiatrie appelle, sans aucune considération de santé d’ailleurs pour les personnels des établissements scolaires privés de masques comme du reste, à remettre tout de suite tous les enfants à l’école.
En réalité, à ce moment, la seule étude allant de ce sens – mais qui fait l’objet d’un battage médiatique considérable – est une étude du professeur Danis Kostas. Le problème c’est qu’elle ne porte que sur le seul cas d’un enfant anglais, issu d’un des premiers cluster français dans le chalet des Contamines Montjoie. Difficile d’en tirer des généralités, contrairement à ce qu’en faisait trop rapidement cet article vite enterré.
A cet instant même où les principaux médias font leur choux gras de la prépublication de Danis Kostas portant sur une cohorte de 1 patient (!!!), une campagne de dénigrement intense est menée contre les travaux de l’IHU marseille-méditerrannée au motifs que ses pré-publications ne seraient pas solides statistiquement.
Des études, menées en Chine montrent pourtant un taux d’attaque de la maladie similaire entre adultes et enfants. De plus l’étude chinoise relève un taux d’asymptomatiques plus important chez les jeunes enfants, confirmant le rôle dans la propagation de l’épidémie des enfants.
Le Conseil Scientifique a demandé à ce que les établissements scolaires restent fermés jusqu’en septembre 2020. Les parents et les élus locaux refusent de plus massivement de prendre le risque d’envoyer leurs enfants à l’école. Le gouvernement a donc du mettre en place sous cette double pression un protocole sanitaire issus des recommandation du Conseil Scientifique et qui limite à la moitié la capacité d’accueil des établissements scolaires et contraint de nombreux parents à continuer d’assumer la garde de leurs enfants.
C’est dans ce contexte que la phase deux de la campagne médiatique emmenée par R. Cohen est lancée afin d’ accréditer la théorie selon laquelle l’épidémie de covid-19 ne concernerait pas les enfants. Cette campagne trouvera un merveilleux écho avec la campagne de haine initiée par le ministre Blanquer contre les enseignants (lire ici).
Cohen donne une interview – reprise en boucle par tous les médias – au Parisien, proclamant, péremptoire ” les enfants sont de tout petits contaminateurs”. Affirmant que dans “presque tous les cas, c’est un parent qui a contaminé l’enfant…”. Tout ce discours tombe à point nommé pour l’accélération à marche forcé d’un déconfinement totalement guidé par la course au profit plutôt que la protection rationnelle de la sécurité sanitaire d’une part, d’autre part l’information correcte des parents et enseignants qui ont le droit de savoir les risques pris par les enfants et pour eux-même.
A Initiative Communiste, nous avons mené l’enquête, en allant au delà de ces déclarations péremptoires et en remontant à la source des articles scientifique pré-publiés ou publiés, y compris ceux de l’équipe de M Robert Cohen.
Ce travail de vérification, n’importe quel journaliste aurait pu et aurait du l’effectuer!
En Allemagne, une étude confirme l’infection des enfants
L’Allemagne est l’un des pays qui a su réaliser des tests de dépistages en masse, permettant ainsi de contrôler et de juguler la propagation de l’épidémie de façon significative (C’est à Berlin qu’une méthode de test RT-PCR a été mise au point et mise en oeuvre dés le début de 2020, alors même que la minsitre Buzin enfilait les déclarations faussement rassurantes comme les les perles, que Macron allait au théatre et que l’on détruisait des masques à la pelle sans en recommander!). Cela fait de ce pays une base solide d’étude sur le comportement de l’épidémie. Ce n’est pas le cas d’un pays souvent cité comme l’Islande où l’épidémie à très peu circulé (sans doute grâce au dépistage rapide et intégral de la population de l’ile). Ce n’est pas le cas non plus du Japon où l’épidémie a également été contrôlée mais où il y a eu moins de tests. Des pays comme la France et les Pays Bas ont pour leur part très peu testé (pénurie ou stratégie volontaire) et ont subi une forte propagation qui n’a pu être documentée par des tests suffisants: les statistiques issues des tests sont donc peu fiables en général et en particuler en ce qui concerne le suivi statistique des modalités de transmissions de la maladie et les taux d’infection, notamment parmi les populations peu ou pas symptomatiques qui n’ont pas eu accès au test (“Restez chez vous” & Paracétamol).
Une étude menée par le professer Chritian Drosten de l’hôpital allemand de référence de la Charité à Berlin permet de dresser un tableau de la situation épidémique en fonction de l’age, à travers une cohorte de près de 4000 malades, issue du test de 60 000 personnes dont 4000 jeunes de moins de 20 ans. Parmi eux 127 positifs au covid-19 (3.2%). L’étude souligne de façon logique que le confinement a permis de limiter le rôle des enfants comme patients zéro dans l’infection des clusters familiaux, et que le taux de test positif s’explique d’autant plus que structurellement l’importation de l’épidémie par des voyageurs essentiellement adultes n’a pas exposé en premier ressort les populations d’enfants.
Et la conclusion de l’étude est formelle : si le taux de détection est plus faible chez les enfants, la prévalence de l’épidémie n’est pas influencée par l’age. Et l’étude de conclure que si le taux d’attaque est similaire chez les enfants, en raison de l’absence ou de la faiblesse des symptômes, ces derniers sont sous représentés dans les études cliniques. Posant ainsi de façon certaine une réserve très importante sur les études menées en France qui ne l’ont été que sur les patients très symptomatiques, ceux développant des formes graves et ayant accès aux tests, à l’exception de l’IHU de Marseille. Par ailleurs l’analyse des charges virales ne fait pas apparaître de différence significative entre les adultes et les enfants.
Pour la très sérieuse et documentée institution allemande
” l’observation [d’un nombre plus faible d’enfants infectés] ne doit pas être mal interprétée comme une indication que les enfants serait moins infectieux” “Le potentiel de transmission dans les écoles et maternelles devrait être évalué de la même façon que pour les adultes”
Hôpital allemand La Charité Berlin
Clair, net, précis. En conséquence l’Allemagne a procédé à une réouverture de ses établissements prioritairement pour les classes d’examens pour lesquelles les enjeux scolaires étaient les plus importants et avec les élèves les plus âgés, autonomes dans l’application des gestes barrières. L’exact inverse de la politique imposée par Macron Blanquer en France.
L’étude de l’IHU de Marseille confirme la charge virale similaire des enfants et des adultes
A l’IHU Marseille Méditerranée, c’est-à-dire dans l’hôpital qui a testés le plus de personnes en France, c’est 3764 jeunes de moins de 18 ans qui ont testés par méthode PCR. Révélant 302 positifs dont 107 enfants de moins de 10 ans, c’est-à-dire un taux de test positif (8%) deux fois supérieur à la cohorte étudiée à l’hôpital de Berlin, ce qui au passage tort probablement le cou à une circulation faible du virus à Marseille la campagne de tests ayant été importante dans les deux villes.
Le docteur Aurélie Morand a publié un article présentant le résultat de l’analyse pour les enfants issue de ces tests, confirmant d’ailleurs que l’IHU de Marseille a fait bien plus que de prescrire le tandem azythromicine et hydroxychloroquine objet d’une vilaine polémique : recherchant, dépistant, isolant et soignant ensuite tous les patients, tout en mettant à disposition de la communauté scientifique des données transparentes et détaillées. N’est ce pas là l’essentiel ?
80 % de ces cas positifs ont été recrutés à travers des cas contacts en raison de la détection d’autres cas de covid19 dans leur entourage, 17% en admission aux urgences pédiatriques. Les enfants testés sont un peu moins positifs que les adultes ( 8.1% contre 12,2%), mais le biais de recrutement – essentiellement comme cas contacts des adultes primo testés et alors que les enfants ont été bien plus confinés que les adultes – ne permet à l’évidence pas de conclure ici à une moindre infection.
En revanche, l’étude confirme, par le suivi de la charge virale de 250 de ces enfants que enfants et adultes présentent une charge virale similaire (27.4 pour les premiers, 26.1 pour les seconds en moyenne), c’est à dire une génération de matériel infectieux proche.
L’article mentionne une excrétion virale plus faible parmi les enfants et jeunes adultes mais les chiffres ne sont pas publiés par l’article. Ce qui ne permet pas de confirmer la solidité de cette affirmation. Et il ne prouve en aucun cas une contagiosité plus faible.
L’étude souligne que le test réservé uniquement aux enfants symptomatiques sous estime grandement l’infection des enfants. Avec 5.2% de tests positifs en recherchant les cas contacts y compris asymptomatiques, la campagne de test a retrouvé bien plus d’enfants malades que ce qui est généralement rapportés pour les enfants ( 0.8 à 1.7%). L’IHU alerte ainsi sur la nécessité d’une recherche moins restrictive des cas pour éviter de manquer le soins, l’isolement et le suivi clinique de ces enfants malades. Observons que la politique de Macron Veran Blanquer tourne encore aujourd’hui le dos à cette recommandation de bon sens partagée par l’OMS : tester, tester et tester !
Enfin l’étude confirme que la maladie est généralement asymptomatique (32.3%) ou de symptômes bénins (50.8%) pour les 130 enfants pour lequel le suivi statistique a été possible, et donc de relativement bon pronostic. Ce qui laisse tout de même, une proportion proche de 17% de formes plus sévères de la maladies nécessitant une hospitalisation, mais qui est à rapprocher avec le fait que la population d’enfants suivie pour cette analyse était sans maladie chronique préalable.
Menée principalement durant le confinement, cette étude ne permet pas d’apporter d’élément sur la contagiosité, ce point n’étant d’ailleurs pas réellement débattu par les chercheurs.
L’étude de seroprévalence de l’institut Pasteur à Crépy en Valois confirme que les enfants sont plus infectés que les adultes
De façon très stupéfiante, et sans doute sous l’influence du batage des équipes de Robert Cohen au service de la propagande Macron, la diffusion d’une étude de séroprévalence (dans les écoles primaires cette fois) de l’institut Pasteur a été accompagnée d’une communication visant à accréditer que les enfants seraient moins contagieux. Il est important de préciser immédiatement qu’aucun élément dans cette étude ne le démontre. Cette idée y est simplement citée… sur la base des études de Cohen et cie !
Cette étude ne repose pas sur les tests PCR, mais sur l’analyse de volontaires, enfants et adultes, parmi la population de 6 écoles de la ville de Crépy en Valois dans l’Oise, à travers des prélévement sanguins et une recherche d’anticorps signes d’une infection passée par le covid-19. Les tests PCR réalisés dans la ville indiquaient au 6 mars 2020 que 8.3% des 24 enfants testés étaient infectés, contre 16.7% des 66 adultes.
L’étude a porté, entre le 28 et le 30 avril, soit durant le confinement, sur 510 des 1047 élèves et 42 des 51 professeurs des 6 écoles, ainsi que 641 parents et 119 frères et soeurs des élèves (plus âgés que 5 ans), et 28 personnels non enseignants (cantine notamment). En moyenne le taux d’infection, à distance de 15 jours du confinement était de 10.4%, avec très peu de variations selon le genre, l’age, ou la catégorie. Ce qui ne va pas dans le sens d’une moindre infection ou moindre contagion des enfants.
L’étude mentionne l’absence d’impact de la fermeture des écoles avec les vacances le 14 févriers. Mais cette conclusion est à prendre avec grande prudence puisqu’elle ne repose que sur une analyse, un mois et demis plus tard, des symptômes déclarés par les adultes pour eux même ou leurs enfants. Or on sait que les enfants sont très souvents pauci-symptomatiques et le diagnostic symptomatique du Covid-19 est difficile.
L’étude mentionne la présence de cas confirmés dans 3 des 6 écoles, 1 en semaine 6 et 2 en semaine 7. Sans aucun cas secondaires confirmés dans les 14 jours suivants. Mais en l’absence de dépistage, il faut observer que rien ne permet de conclure l’absence de contamination secondaire !
L‘étude confirme la transmission d’enfants à parents (61% d’infectés dans ce cas contre 6.9% pour les parents des nons infectés) et entre enfants (frères et soeurs : 44.4% contre 9.1%). Il est cependant fort dommage que l’analyse ne soit pas menée et publiée en distinguant selon les écoles dans lesquelle au moins un cas a été confirmé et celles sans aucun cas confirmé ! Cela aurait été la moindre des choses s’agissant d’une étude prétendant conclure à la dynamique de transmission en milieu scolaire !
L’étude confirme la large part des enfants asymptomatiques (44.4%) 4 fois supérieure à celles des adultes (9.9%). Démontrant ainsi le caractère explosif des populations d’enfants pour la propagation du virus en l’absence de gestes barrières.
Il est à souligner que l’Institut Pasteur alerte sur les grandes limites de son étude pour la compréhension de la dynamique épidémique en milieu scolaire. En effet l’étude reflète principalement la dynamique de propagation au sein des foyers familiaux, puisque les écoles ont été fermées le 14 février, soit à peine 2 semaines après les premiers cas rapportés. Cela aura tout de même été suffisant pour infecté 10% des enfants !
Dans le détail, on remarquera que le taux d’infections des élèves (8.8%) est supérieur à celui des professeurs (7.1%), et très supérieur à ceux des personnels non enseignant. Ce qui tendrait à prouver une circulation plus intense du virus entre les enfants d’une part et d’une contamination plus importante des adultes les plus en contact avec les enfants, d’autre part. Le fait que les parents d’enfants infectés soiient plus infectés que les parents d’enfants non infectés vient renforcer cette hypothèse.
Cette nouvelle étude de l’Institut Pasteur si elle ne permet pas à elle seule de trancher sur la dynamique contagieuse du Covid-19 en milieu scolaire est tout de même à l’exact l’opposé de sa présentation médiatique.
Cela n’est pas étonnant la précédente étude sérologique de l’I.P concernant le Lycée de Cépy en Valois avait vu un déferlement sur les plateaux demandant la réouverture des Lycées alors que le taux d’attaque du virus dans ce Lycée était équivalente à celle survenue sur le Groupe Aero Naval rappelés en urgence à Toulon.
Cette étude confirme en réalité que les enfants participent à l’alimentation de la dynamique épidémique. En particulier le enfants sont quatre fois plus asymptomatiques que les adultes, ils passent donc à travers les mailles du filet de la surveillance syndromique et peuvent donc porter et transporté le virus pendant de longues journées, contaminer leurs camarades de classes, leurs enseignants et leur entourage.
Les très étranges études du professeur Robert Cohen, ne permettent pas d’affirmer que les enfants ne sont pas contagieux :
Avec avoir analysée ces deux études menée à Berlin et à Marseille de façon indépendantes, globalement convergente dans leurs résultats et conclusions, on peut maintenant s’intéresser aux pré-publications de Robert Cohen et de ses équipes.
L’étude des Contamines: 1 seul cas ! Méthodologie statistique proprement délirante !
Mettons tout de suite de coté le très folklorique article portant sur le cluster familial des Contamines Montjoie pour des raisons statistiques évidentes: nous avons déjà analysée toutes les limites d’une méthode consistant à tirer des conclusions (hâtives)à partir d’une cohorte constituée d’un unique enfant ! Rappelons juste en préambule que c’est cette “étude” qui constie l’argument principal et quasi-unique de la campagne de Robert Cohen et de l’affirmation médiatique selon laquelle les enfants seraient peu contagieux raison pour laquelle il faudraitrouvrir à toutes vitesses les écoles pour les jeunes enfants.
La prépublication de Robert Cohen: cohortes non appariées et indicateurs statistiques non robustes voire indigents!
Une étude plus complète en terme de cohorte d’analyse a été publiée le 21 mai 2020, dirigée par Corinne Levy officiant à Créteil avec Robert Cohen. Elle fait l’objet d’un (très) court article de 11 pages tout compris ne donnant pas accès aux données brutes. C’est une étude retrospective dans laquelle sont collationnée des données disparates recueillies et transmises (dans quelles conditions?) par 18 services de pédiatries hospitalières en France, (En admettant que la liste des auteurs corresponde aux services de pédiatrie participants!).
Il faut ici remarquer que l’IHU de Marseille en est exclu. On a pourtant vu que c’est lui qui a recruté la plus nombreuse cohorte d’enfants malades en Europe ! Etrange ? oui très étrange ! Et ce d’autant plus que le but affiché de l’étude est de rechercher une éventuelle influence de l’age sur le taux de tests PCR positif. L’article mentionne 45 structures pédiatriques (ont-elles toutes transmis des données?), sans les lister ni fournir le détail des cohortes fournies par chacun. Aucune méthodologie concernant le recrutement des patients n’est fournie. Pour la fiabilité et la transparence, on repassera !
L’étude examine 6490 tests PCR “d’enfants” – enfant entre guillemets car le terme n’est pas défini en terme d’age et la structure de cette population n’est pas définie statistiquement – pour le sérieux méthodologique on repassera. Les tests portants sur les “enfants” représentent 12% du total des tests réalisés dans les laboratoires de virologie de ces hôpitaux. Ceux des adultes représentent 88% des tests. Le recrutement des deux populations comparées est visiblement bien différents!
Sans fournir de données brutes permettant de mener des tests statistiques rigoureux, l’étude présente comme résultats deux courbes d’évolutions. la première est une évolution comparée des taux de positivité des tests PCR dans la population “adulte” comparés à ceux de la populations enfants dans l’ensemble des services ayant remonté des données (lesquels?). Le seconde ne concerne que les services de région parisienne. Enfin un taux global de positivité est donné: 5,9% pour les enfants, 20,3% pour les adultes. Ce résultat global et le rapprochement des taux de positivité des tests des enfants et parents au pic de l’épidémie sont les arguments utilisés par les auteurs pour conclure de façon expéditive. Pourtant ces résultats ne sont pas conclusifs. En effet cette “étude” souffre de nombreuses carences scientifiques:
- Un indicateur statistique non robuste: le critère examiné est l’évolution du taux de positivité des test RT-PCR comparée entre la population “adulte” et la population enfants. Rien dans l’étude n’établit une correlation statistique solide entre cet indicateur et l’effet de l’âge sur la contagiosité. En fait d’étude scientifique, il faut se contenter de deux courbes présentant l’évolution d’un taux de positivité. Aucun contrôle statistique rigoureux qui permettrait de mesurer le pouvoir discriminant de cet indicateur simpliste (un simple pourcentage) n’est effectué. Ainsi sans même rentrer dans les rafinements mathématiques permis par la Statistique inférentielle, (qui devraient pourtant être à la portée d’universitaires), l’article se contente de présenter une simple discussion de l’évolution des taux de positivité des tests, sans jamais les rapporter ni au nombre de positifs ni aux nombres de tests pratiqués en valeurs absolues. Aucun effort n’est fait pour rapporter le nombre de tests menés aux nombres de demande de tests. De fait, aucune discussion statistique même basique n’est menée. Qu’un tel article scientifique soit présenté à la publication par des professeurs de 18 services de pédiatrie n’est pas sérieux: calculer un pourcentage de positivité et en représenter l’évolution au cours du temps est à la portée d’un collégien! La comparaison de deux courbes n’est pas un test statistique robuste: des professeurs de médecine le savent car on les espère formés aux fondamentaux de la Statistique.
- Un biais de recrutement important et reconnu par les auteurs: pour comparer deux populations, il faut qu’elles soient recrutées selon les mêmes méthodes (ce reproche a suffisament été produit à l’encontre du Professeur Raoult !). Or ici, l’étude ne précise pas comment on été recrutés les cas. Elle précise même que les stratégies de tests PCR (tester ou non une personne) ont fluctué selon les services en fonction des politiques suivies et même de la disponibilité des tests! Les auteurs reconnaissent que c’est là la principale limite de leur article: elle est de de taille et suffit à oter tout pouvoir conclusif à “l’étude”.
- Des résultats très divergents de la littérature scientifique: la pré-publication annonce un taux de positifs de 5.9% pour les “enfants”, 3,5 fois plus faible que pour les adultes ( 20.3%). On observera ici la totale divergence de ces résultats d’avec ceux de Berlin et Marseille. A Berlin le taux de positif des adultes est de 5.27% … inférieur au taux de positif de l’étude du professeur Robert Cohen pour les enfants !Cette divergence peut être expliquée par le biais statistique grossier dû au recrutement et qu’aucune démarche ni expérimentale ni mathématiques ne tente de redressser! En effet, la raison du biais de recrutement des populations testées est totalement passé sous silence : l’ accès aux tests a été pour les adultes réservées aux seules populations hospitalières présentant des symptômes lourds. Alors qu’un tri d’urgence était en place conduisant de facto à exclure les personnes agées d’office des hôpitaux et à n’admettre parmi les adultes que les cas très graves, il est très probable que les enfants aient eu un accès plus facile aux tests. La politique de test chez les adultes était de ne tester “qu’à coup sur”. Il est donc normal que les taux de positivité soit très élèvés chez les adultes.
- Des résultats qui confirment par eux-même l’absence de robustesse statistique des taux de positivité comme indicateur: les taux de positivité des adultes ont varié du simple au triple entre le pic de l’épidémie et la fin du mois d’avril. Une telle variation à population constante montre que l’indicateur choisi ne dépend pas ou peu de l’âge. Le taux délirant de 43,9% de tests positifs à la fin mars pour les adultes à Paris démontre un système de tests totalement saturé, et donc des taux de positivité sans aucune valeur statistique descriptive. Mais la variation est similaire pour les enfants, avec une variation d’un facteur 5 à Paris pour les enfants. De fait, la variation d’un facteur 2 du rapport entre les taux de positivité des adultes et ceux des enfants au long de l’épidémie est caractéristique de l’incapacité de l’indicateur choisi par les auteurs de “l’étude” à démontrer un quelconque effet de l’âge sur le taux de positivité. L’évolution des taux des tests en comparaison avec la littérature nationale et internationale indique plutôt que lors de receuil ces taux renseignaient davantage sur le niveau de saturation du système de test et aux conditions et les politiques de limitation de l’accès aux tests mises en œuvre par le régime Macron.
- “L’étude” rend compte d’une charge virale similaire entre enfants et adultes: cet élément corrobore la littérature scientifique et n’est pas un argument en faveur de la moindre contagiosité des “enfants”. Cela gène les auteurs de l’article qui font l’hypothése d’un taux de contamination secondaire faible des enfants. Mais ce point n’est en réalité étayé que par le cas de l’enfant malade des Contamines. La puissance de cette étude de cas individuelle est pourtant très faible, pour ne pas dire nulle, comme nous l’avons déjà indiqué. Ici est à l’oeuvre un sytème de réseautage bien connu d’internet et du monde scientifique: faire une étude pour citer une étude afin de la rendre plus crédible. Au passage avec un travail statistique de niveau Quatrième, les 18 professeurs peuvent ajouter une pré-publication à leurs C.V!
- A l’opposé de la démarche scientifique, une conclusion écrite d’avance: sans aucune surprise, l’article donne une conclusion aussi affirmative qu’expéditive : “un rôle modeste des enfants et de la réouverture des écoles dans la dynamique de l’épidémie”et cela en reconnaissant toute honte bue l’absence de robustesse satistique de l’indiateur choisi pour “établir” cette conclusion. Qu’importe la conclusion correspond exactement la recommandation déjà formulée par l’association française de pédiatrie avant même avoir menée l’étude faisant l’objet de l’article ! Pas très sérieux, ni scientifique !
L’accumulation de ces élèments montre sans aucun doute possible l’absence de sérieux dans l’analyse.
Après avoir démontré l’indigence scientifique de cette pré-publication on peut se risquer à proposer une hypothése expliquant le rapprochement des taux de positivité des tests des enfants et parents au pic de l’épidémie. Ce n’est pas comme l’article le conclut de manière expéditive et non argumenté du fait d’une infection prioritaire des enfants par les parents, mais vraisemblablement du fait de la pénurie de tests qui a entrainé une politique de tests syndromiques ressérés sur les cas très probables. Au plus fort de l’épidémie (et de la pénurie donc) n’était testés que des patients (enfants ou adultes) pour lesquelle la suspection d’infection est très élevée et étayée. Pour examiner cette hypothèse avec tout le sérieux scientifique nécessaire, encore faudrait-il commencer par reconnaitre l’existence de cette pénurie.
Par ailleurs, cette étude ne prend pas en compte les effets du confinement et extrapole ses conclusions hatives au milieu scolaire. Avec le confinement, il est certain que dans les familles – non dépistées donc avec des malades non isolés – où les adultes sont les seuls à pouvoir ou devoir sortir, ce soit les adultes qui aient plus probablement pu être les vecteurs de contamination des enfants. Or la quasi totalité de l’étude a été menée après la mise en place du confinement.
On observera que l’article du professeur Robert Cohen [2] pompeusement intitulé COVID-19 chez l’enfant est encore pire dans ses procédés douteux :
- le médecin affirme ainsi que même si les formes peu sévères et asymptomatiques ne sont pas étudiés, elles seraient moins fréquentes chez l’enfant. Comme cela, sans plus d’argument ni de justification !
- les hospitalisations seraient ainsi réduites d’un facteur 100 chez l’enfant. Pourtant les chiffres de l’IHU indiquent un taux d’hospitalisation non négligeable de 17% chez les moins de 18 ans à Marseille. Certainement pas 100 fois moins que chez les adultes. D’ailleurs l’étude du docteur chinois Yanyuan Dong citée en référence montre l’exact contraire de l’étude de R. Cohen avec des formes sévères aussi fréquentes pour les jeunes de moins de 15 ans que pour les plus de 15 ans (autour de 10%, ce qui n’est pas négligeables non plus). La seconde étude citée par R. Cohen ne porte que sur… 6 enfants !
- il balaye d’un revers de manche les syndromes inflammatoires graves de type Kawasaky. Pourtant 137 déclarations de ce syndrome ont été faites à Santé Publique France. Pas vraiment insignifiant, d’autant que cette forme grave se produit à distance de plusieurs semaines de l’infection.
- et d’éructer “contrairement aux informations tronquées de Santé Publique France, les enfants sont moins contagieux que les adultes”. L’étude de l’hôpital de référence en Allemagne dit pourtant, elle avec des chiffres et solides arguments à l’appui, le contraire.
Et de conclure, alors que ce médecin est absolument incompétent en matière d’enseignement, qu’il est absolument nécessaire de ré ouvrir les établissements scolaires, écartant tout risques liés à la contagiosité des enfants.
De pseudo études scientifiques pour protéger la responsabilité juridique d’un pouvoir prenant tous les risques sur nos enfants !
On peut observer que la valorisation de ces études douteuses dont vous avez désormais pu apprécier tout le caractère spécieux intervient simultanément aux annonces faites par Macron du déconfinement le 11 mai, puis préalablement à la réouverture totale des écoles le 22 juin. C’est bien opportun car cela permet d’apporter une pseudo caution scientifique rassurante à un choix politique qui n’est pas sanitaire ni scolaire, mais uniquement économique. Pour faire reprendre la production de profits, il est impératif de rétablir d’urgence une garderie complète des jeunes enfants. C’est au demeurant le cap fixé dans l’Education Nationale, qui fait l’impasse sur la délivrance des diplômes nationaux comme le brevet ou le bac sur la base de l’organisation d’épreuves, mais va assurer l’accueil de tous les jeunes enfants. Sans aucun objectif de continuité pédagogique. Un acceuil dans des conditions sanitaires douteuses donc avec un protocole sanitaire directement copié collé des recommandations… du docteur Robert Cohen. Que celles-ci contredisent d’autres publications sérieuses telles que celles de l’hôpital de la Charité de Berlin, qui a pourtant prouvé son efficacité lui dans la gestion de l’épidémie, n’est évidemment pas porté à la connaissance des parents, ni des professeurs. Que celles-ci contredisent également les recommandations du Conseil Scientifique, non mises à jour malgré les déclarations informelles dans les médias de son président ces derniers jours.
Ce sera chose faites si vous prenez la peine de partager le plus largement possible cette analyse autour de vous. Il en va des précautions à prendre par le près d’un million de personnels enseignants et 7 millions d’écoliers et 3.5 millions de collégiens
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Les articles, en toute transparence
302-first-pediatric-patients-COVID-diagnosed-in-Marseille analysis-of-SARS-CoV-2-viral-load-by-patient-age 2020.05.18.20098863v1.full
[1] Danis K, Epaulard O, Bénet T, et al. Cluster of coronavirus disease 2019 (Covid-19) in the French Alps, 2020. Clin Infect Dis 2020. doi:10.1093/cid/ciaa424. [Epub ahead of print: 11 Apr 2020]. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32277759/
https://www.infovac.fr/docman-marc/public/covid-19/1687-covid-enfant-infovac-def-010620/file