Ce n’est pas une surprise que Mayotte et la Guyane soient les deux départements qui restent les plus frappés par l’épidémie de Covid-19. Celle-ci continue de s’y développer et de s’y étendre, et ce alors que la santé comme les services publics de ces territoires restent à des niveaux extrêmement faibles par rapport à ceux de l’hexagone.
Dans un article du 24 mai 2020, nos jeunes camarades des JRCF alertaient déjà sur la situation, à Mayotte. Cette île des Comores, dont la France à refusé l’indépendance lors de la décolonisation, qui vient tout juste d’être transformée en département, vit toujours dans une situation d’une très grande pauvreté et de mal développement. Alors que les prix sont plus élevés de 7% que ceux pratiqués dans la France hexagonale, le PIB par habitant y est trois fois moindre, le niveau de vie n’est même pas calculé par l’INSEE… L’espérance de vie y est de 8 ans inférieure… Six logements sur dix sont dépourvus du confort sanitaire de base (eau courante, toilette ou douche)
Mayotte, département français depuis 2011, est le dernier territoire à être maintenu en situation de confinement par le gouvernement car le virus du Covid-19 y circule toujours activement. Au jeudi 22 mai, il y avait 19 décès et 1521 cas confirmés de coronavirus. Mayotte n’ayant pas assez de places disponibles en réanimation, l’ARS de Mayotte et l’ARS de la Réunion ont été obligées de s’entendre pour déplacer une partie des malades de Mayotte vers la Réunion afin de libérer des lits sur l’île. Des ouvertures de nouveaux lits ont été faites pour parer à la poursuite de l’épidémie. L’île a un peu respiré avec l’arrivée du Mistral de guerre et de la frégate « Guépratte » qui a ravitaillé l’île trois fois avant de repartir le 12 mai pour la France. Comme pour la métropole, les masques manquaient au début de la crise. Heureusement, depuis, certains sont arrivés et les tests PCR sont un peu plus fréquents même s’ils ne sont pas obligatoires.
Le problème avec Mayotte c’est que le confinement peut durer longtemps car il est déjà difficilement mis en place. En effet, il faut rappeler que Mayotte est l’un des départements les plus pauvres de France, que la plupart des habitants vivent dans des baraquements insalubres et sans grands revenus, auquels il faut ajouter la forte criminalité. Il y a encore à peine quelques semaines, les gens se regroupaient dans les mosquées ou lors d’obsèques. Dans la nuit du 2 au 3 mai, il y a eu des affrontements avec la police qui stoppait un combat de boxe traditionnel.
A cela, il faut ajouter que Mayotte fait face à une double épidémie de dengue ayant contaminé près de 3700 personnes depuis le début de l’année.
Mayotte subit aussi une forte immigration de la part des Comores, qui avait un temps, lors du début de l’épidémie, refusé de reprendre les immigrés reconduits car elle ne disposait pas des conditions nécessaires pour faire face au virus. Rappelons à cette occasion que Mayotte fait partie de l’archipel des Comores et que celui-ci demande avec l’ONU à ce que Mayotte lui soit rendue par la France.
Les JRCF interpellent les Français sur l’extrême dégradation des conditions de vie des mahorais qui ne permet pas d’assurer pleinement les mesures sanitaires et dénoncent fermement cette situation orchestrée par l’Etat français qui maintient l’île dans un état de sous-développement.
Rédigé par Collectif international JRCF – 24 mai 2020
http://jrcf.over-blog.org/2020/05/mayotte-entre-precarite-et-coronavirus.html
crédit photo : Origine : https://www.mayottehebdo.com/actualite/Soci%C3%A9t%C3%A9/alain-kamal-martial-la-pauvrete-de-mayotte-est-une-pauvrete-de-tiers-monde