La commission d’enquête parlementaire a auditionné Agnès Buzyn qui, selon elle, aurait eu une attitude irréprochable dans la gestion de la crise sanitaire avant son départ pour sa « conquête » de la mairie de Paris. Son discours d’autosatisfaction sans aucune reconnaissance des retards et des erreurs commises est lamentable. Après les omissions qui s’apparentent à des mensonges du directeur général de la santé devant cette même commission, nous pouvons nous interroger sur les résultats de cette enquête.
En effet, tous les responsables nous expliquent qu’ils ont été irréprochables et que l’hôpital aurait tenu bon.
Je m’inscris en faux contre cette affirmation. Non l’hôpital n’a pas tenu. Nous avons manqué de moyens, notamment de lits de réanimation, ce qui a entraîné une surmortalité qui aurait pu être évitée. À cela s’ajoute l’abandon des EHPAD en début de crise avec la catastrophe que l’on connaît.
Non, le gouvernement et l’administration du ministère de la Santé portent une lourde responsabilité qu’ils ne veulent pas reconnaître, ce qui est scandaleux. En effet, comment espérer dans ces conditions les corrections nécessaires pour que de tels manquements ne se reproduisent pas?
Le refus d’Olivier Véran de proposer des réponses à la hauteur des revendications des hospitaliers est une confirmation de cette attitude de déni face à la gravité des faits.
Nous ne pourrons pas tolérer encore très longtemps cette situation.
Docteur Christophe Prudhomme
Praticien hospitalier
SAMU 93