« Opération Mousquetaire » : c’est le nom de code de « l’opération militaire spectaculaire » (Sud-Ouest) menée par les États-Unis d’Amérique qui, le 7 juillet 2020, ont débarqué « 350 militaires, une soixantaine d’hélicoptères de combat, 500 véhicules militaires et 250 conteneurs appartenant à la 101st Combat Aviation Brigade de l’US Army » au Grand Port maritime de la Rochelle ; le matériel et les soldats – qui stationneront un mois en France – seront ensuite acheminés en Pologne, la destination finale où Obama avait déjà organisé le sommet de l’OTAN de juillet 2016 pour déployer davantage de troupes aux frontières russes. Les raisons d’une telle opération ? « Renforcer le flanc est de l’Europe face à la Russie, renforcer l’Otan, rassurer les alliés et améliorer la flexibilité stratégique des États-Unis en Europe » selon l’administration Trump, qui poursuivent et amplifient les opérations lancées par Obama dans le cadre de l’opération « Atlantic Resolve ». Et tout ceci avec l’aval asservissant de Hollande puis de Macron, poursuivant la politique de la subordination totale aux ambitions de l’impérialisme belliciste yankee.
C’est la première fois depuis le choix du général de Gaulle de quitter le commandement militaire de l’OTAN en 1966 que les États-Unis se livrent à une opération d’une telle envergure en France, symbolisant le choix désastreux des euro-gouvernements et des présidents atlantistes depuis Sarkozy d’ancrer la France dans le cadre de « l’Alliance atlantique » et de mettre le pays sous la botte des « défenseurs du monde libre », qui passent leur temps à organiser des coups d’État, lancer des « guerres préventives » ou de « légitime défense », détruire des pays entiers (Yougoslavie, Afghanistan, Irak, etc.). Une telle infamie pour l’indépendance et la souveraineté de la France, de plus en plus pieds et poings liés à une « alliance » militaire, entraîne le monde vers la guerre, les États-Unis ne cessant de provoquer et déstabiliser par tous les moyens la Chine, la Corée du Nord, la Syrie, l’Iran, le Venezuela – où l’impérialisme yankee a envoyé la flotte de guerre en avril dernier… tout en mettant le veto à un prêt du FMI pour aider le régime bolivarien face à la terrible crise du coronavirus –, le Nicaragua (« menace extraordinaire et inhabituelle pour la sécurité nationale et la politique étrangère des États-Unis » selon Donald Trump)… et bien entendu la Russie, contre laquelle poussent à la guerre les régimes réactionnaires et fascisants d’Europe orientale, pays baltes et Pologne en tête.
Voilà donc la France embarquée dans une suicidaire politique de provocations en tout genre envers la Russie, traduisant la russophobie croissante en Europe, et spécialement au sein d’une UE qui développe un négationnisme révisionniste de l’histoire en assimilant le communisme victorieux du nazisme à Stalingrad, à Koursk ou encore à Berlin… au nazisme, les deux étant « conceptualisés » sous le nom de « totalitarisme » tant célébré par les « nouveaux philosophes » va-t-en-guerre (BHL s’enturbannant au côté des moudjahidines afghans dans les années 1980 et se dressant la chemise au vent en Libye en 2011, Glucksmann favorable à la guerre en Irak en 2003, etc.) et les « historiens » anticommunistes comme Furet ou Courtois. Une russophobie qui est à son zénith en Europe orientale où la nostalgie du nazisme prospère comme en Lettonie, au point que le ministre de la Défense letton peut se permettre de proclamer que « la Waffen SS est la fierté du peuple letton et de l’État ». Une russophobie qui va de pair avec une américanisation croissante des euro-dirigeants français proclamant leur attachement au « monde occidental » et leur amour pour le « rêve américain » : il est vrai que nombre d’entre eux (liste non exhaustive : Macron, Philippe, Hollande, Moscovici, Juppé, Wauquiez, Pécresse, Joffrin, Colombani, Guetta, etc.) sont des « French Youngers » tout acquis à la cause des États-Unis.En 1944, de Gaulle et le PCF s’opposaient au projet d’occupation et d’administration militaire de la France par les troupes états-uniennes, repoussant ainsi le projet d’AMGOT à un moment où le pays se relevait exsangue et affaibli par la sauvage occupation nazie ; en 1966, de Gaulle prit la décision de quitter le commandement militaire de l’OTAN pour réaffirmer l’indépendance et la souveraineté de la France ; en 2003, Jacques Chirac eut le courage de s’opposer à la désastreuse guerre d’Irak – ouvrant un boulevard à Daech – fomentée au nom de mensonges d’État bien établis. En 2020, Macron, Philippe-Castex et tous les euro-atlantistes fanatiques déroulent un tapis euro-brun à la guerre en Europe et à l’asservissement de la France désormais vassale des États-Unis, réduisant à néant les combats du Conseil national de la Résistance (CNR) qui luttèrent pour reconstruire une France libre, forte, démocratique, indépendante et souveraine. À nous de poursuivre le combat avec cette nécessité plus que jamais urgente : la sortie de la mortifère UE et de son bras armé, l’OTAN.
Fadi Kassem pour www.initiative-communiste.fr
Pôle Position