Sans remonter au détail de querelles historiques qui ne sont pas au cœur de cet article, le débat ressurgit périodiquement entre militants de la reconstruction communiste: pour faire face à l’irréversible dégénérescence réformiste du PCF, pour reconstruire un vrai parti communiste, faut-il ressusciter la tactique « classe contre classe », que conseillait pour l’essentiel l’Internationale communiste des années 1920, ou faut-il revivifier la tactique de Front populaire, patriotique et antifasciste qu’expérimenta le PCF des années 1930 sous l’égide de Maurice Thorez? Cette tactique, qui stoppa l’offensive fasciste en France et que trop de gens confondent avec la très confuse « union de la gauche » des années 1970, fut généralisée par le VIIème congrès de l’Internationale communiste (1935) dirigé par Georges Dimitrov ; c’est aussi du 7ème congrès du Komintern que procède, en dernière analyse, l’idée de la grande coalition antifasciste mondiale qui, impulsée par l’URSS et les victoires de l’Armée rouge, terrassa le nazisme en 1945…
S’allier sans se mésallier
Il y aurait lieu d’abord de nuancer l’opposition trop sèche qui est souvent faite sur le plan historique entre les tactiques « classistes » et les tactiques « frontistes » de l’Internationale en général et du PCF-SFIC en particulier. Entre les deux tactiques, il y a moins contradiction… frontale que, d’une part, évolution des conditions de la lutte anticapitaliste (de la situation d’offensive prolétarienne généralisée qui suivit 1917, on fut vite confronté au repli du camp révolutionnaire, à la résilience de la social-démocratie et à la montée mondiale – du Japon à l’Espagne – de multiples variantes du fascisme), et d’autre part ajustements, élargissements et éléments de continuité; on pense notamment au front unique prolétarien que Lénine défendait déjà contre le sectarisme et le gauchisme dans La maladie infantile du communisme; au-delà du front unique ouvrier, indispensable pour unir et dynamiser la classe travailleuse, on pense aussi à la nécessaire alliance du prolétariat avec ce que nous appellerions aujourd’hui les couches anti-oligarchiques (par ex. l’alliance des ouvriers et des paysans en Russie révolutionnaire); ou encore à l’alliance mondiale associant lutte anticapitaliste et luttes anti-impérialistes que le Komintern proposait aux mouvements de libération nationale en élargissant le mot d’ordre du Manifeste communiste (« Prolétaires de tous les pays, peuples opprimés du monde, unissez-vous! »).
On sait par ailleurs que les bolcheviks appelaient les soviets d’ouvriers, de paysans et de soldats, qui étaient initialement dominés par les mencheviks (réformistes, voire sociaux-impérialistes), à prendre et à exercer seuls le pouvoir (« tout le pouvoir aux soviets »!): il s’agissait là de construire un front des classes populaires destiné à isoler le gouvernement bourgeois et à mettre aux pied du mur les dirigeants mencheviks et « SR » des soviets, totalement incapables de rompre avec le gouvernement de la bourgeoisie.
En octobre-novembre 1917, le mot d’ordre des bolcheviks, « la terre aux paysans » permit la victoire de l’alliance ouvrière et paysanne sur la base de la nationalisation du sol et du partage des terres (la collectivisation agricole, base du socialisme proprement dit à la campagne, n’interviendra que dans les années 30). Car qui dit front dit aussi compromis, l’essentiel étant qu’il se fasse dynamiquement et à l’avantage de la classe ouvrière: tout l’inverse des compromissions opportunistes qui n’ont pour objet que d’assoupir et de berner le mouvement populaire (le prétendu « dialogue social » actuel, qui aménage des contre-réformes, donne pléthore d’exemples de ces compromissions).
Dialectique du « classe contre classe » et du « front populaire et patriotique »
Pour en revenir à aujourd’hui, l’opposition frontale classe contre classe ou front populaire n’est qu’une caricature malveillante quand il s’agit de la politique du PRCF. Par ex., bien avant que le FN n’eût récupéré et dévoyé l’appellation « UMPS », le PRCF avait lancé cette expression qui signifiait bien que, dans les conditions actuelles où le PS s’est auto-réduit au rôle de pilier « gauche » de la « construction » maastrichtienne, il faut rompre avec toute « union de la gauche » à l’ancienne (ou de « gauche plurielle ») calquant mécaniquement les formes du front populaire de 1936 (où la SFIO était encore incontestablement un parti à base ouvrière, sinon, ce qui est tout différent, un parti DE la classe ouvrière). Et que, sans pour autant rejeter ce que la notion de « gauche » peut encore avoir de parlant pour notre peuple (historiquement et éthiquement : antiracisme, laïcité, féminisme, aspiration à l’égalité sociale, à la paix, à la démocratie et à la solidarité internationale…), il faut privilégier au contraire le contenu de classe des affrontements politiques actuels : pour ou contre le grand capital, que sa politique soit menée par la droite ou par la social-démocratie. Or sachant que la stratégie quasi-unanime du grand capital « français »* est aujourd’hui orientée vers l' »euro-dissolution atlantique » de la France (« reconfiguration des territoires », « pacte girondin », « États-unis d’Europe », Europe fédérale des régions, « souveraineté européenne », « armée européenne » arrimée à l’OTAN, monnaie unique) et vers la fascisation de notre pays (celui-ci résistant, fort logiquement, à sa mise à mort maastrichtienne, il faut forcer « Marianne » en multipliant les lois liberticides), la riposte du mouvement ouvrier et populaire – et celle, a fortiori, des communistes aspirant à reconstruire une avant-garde politique de combat – ne saurait s’ordonner qu’autour de deux piliers:
- le pilier patriotique et populaire de la sortie franche de l’UE-OTAN (Frexit progressiste que symbolise le drapeau tricolore), et
- le pilier antifasciste et anticapitaliste que symbolise le drapeau rouge orné des outils: un drapeau que voudrait criminaliser la résolution scélérate du parlement européen qui amalgame le Troisième Reich exterminateur à son principal vainqueur politico-militaire, l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques.
D’où la proposition on ne peut plus logique du PRCF: il faut construire un Front Antifasciste, Patriotique et Populaire et Écologiste (FR.A.P.P.E.) à la fois tourné contre l’UE et contre l’ensemble des partis maastrichtiens hexagonaux (le « Parti Maastrichtien Unique »), LAREM, LR, PS, dirigeants EELV et RN inclus (M. Le Pen fait de plus en plus partie objectivement de ce nouveau « PMU » puisqu’elle a renié toute idée de Frexit et de sortie de l’euro, comme ses homologues étrangers Orban, Kaczynski et Salvini).
Alliance anti-monopoliste ET rôle dirigeant de la classe ouvrière au sein de cette alliance
Bien entendu, ce projet de front large risquerait de glisser vers l’opportunisme de droite s’il n’était en permanence accompagné de l’idée que la classe ouvrière dans toutes ses composantes (ouvriers, techniciens, majorité des employés…), doit conquérir par son activité politique et syndicale le rôle de force dirigeante de ce « FR.A.P.P.E. » : ce qui implique de refuser d’emblée le prétendu « front des souverainistes des deux rives » qui se fait nécessairement en sacrifiant l’anti-fascisme, l’antiracisme, l’anti-impérialisme et la revendication d’une VIème République enterrant l’actuel régime néo-monarchique; pour conjurer ce danger, il faut donc réclamer un Frexit progressiste, antifasciste, internationaliste, rythmé par la nationalisation franche des secteurs-clés de l’économie, la démocratisation profonde de la vie sociopolitique, la rupture avec la « Françafrique », etc. Cela comporte la certitude de vastes affrontements de classes nationaux et internationaux qui mettront aux prises le grand capital et l’alliance des classes populaires et des couches moyennes. Rien à voir avec on ne sait quelle troisième voie entre capitalisme et socialisme, tout à voir avec une situation dynamique qui, si on l’imagine concrètement, ne peut que soulever, non pas en paroles mais en pratique, la question « quelle classe sociale doit diriger la nation pour reconstruire l’indépendance nationale, le progrès social et la coopération internationale? ». Dans les conditions d’aujourd’hui, un Frexit progressiste impulsé par la classe travailleuse œuvrant dans un large rassemblement populaire poserait la question du socialisme pour la France avec tous les effets propulseurs que cela comporterait en Europe et dans nombre de pays.
Du « nouveau CNR » au socialisme pour la France
Pour écarter un autre faux procès intenté au PRCF par des éléments sectaires, le « nouveau CNR » dont nous parlons ne serait évidemment pas, nous l’avons dit cent fois, une répétition à l’identique du CNR de 1943/47: ce CNR premier que, par ailleurs, le PRCF et ses vétérans L. Landini et P. Pranchère ont bien fait d’avoir remis dès 2004 au coeur de la problématique politique en reparlant les premiers des « Jours heureux » et de l’oeuvre incomparable des ministres communistes de 45/47. Rappelons qu’à l’époque, la bourgeoisie française s’était fracturée entre gaullistes et en pétainistes, puis très vite, entre gaullistes et partisans de la tutelle américaine (les Anglo-Américains misaient sur le général Giraud; ensuite ils misèrent sur le MRP proche de la hiérarchie catholique et des Monnet, Schuman et Cie, sans parler des dirigeants SFIO, de Blum à Mollet). Mais aujourd’hui, c’est à l’unanimité que le MEDEF et le CAC 40 se prononcent pour la dissolution de l’État-nation, de la République « jacobine », des communes et des départements, pour la substitution du tout-anglais « transatlantique » au français, et qu’à répétition. C’est sans discontinuer que déclarations du CAC-40 et de son homologue allemand, des manifestes du MEDEF se prononcent pour ce que Macron appelle la « souveraineté européenne » et pour ce que Bruno Le Maire nomme cyniquement « l’Empire européen »… Comme le disait déjà perfidement ce grand homme d’État bourgeois que fut Mitterrand, « la France est notre patrie, l’Europe notre avenir« ; cela situe la manière dont les élites hexagonales regardent désormais le si « ringard » patriotisme républicain français, ne laissant plus de ‘choix » au peuple qu’entre la xénophobie lepéniste et/ou le cosmopolitisme néolibéral à la Macron.
Besoin d’aire si ce n’est.. d’espace vital!
Deux raisons décisives à cette autophobie nationale de l’oligarchie « française »: la première étant que, dans l’après-guerre, les fusions du capital monopoliste s’opéraient encore surtout à l’échelle hexagonale (c’est sous De Gaulle et Pompidou que ce travail de concentration monopoliste s’est achevé chez nous avec la construction de BNP-Paribas, de Rhône-Poulenc, de Péchiney-Ugine-Kühlmann, de Peugeot-Citroën, etc.) alors que le grand capital « français » a aujourd’hui « besoin d’aire » (c’est le titre du manifeste publié par l’organisation patronale en 2012) pour mener sa course à la concentration capitaliste, à l’exportation impérialiste massive des capitaux et à l’accumulation du profit maximal: par ex. PSA, ex-Peugeot, dont l’ancien PDG Yves Calvet avait voté Non à Maastricht, fusionne désormais avec Chrysler et FIAT; Alsthom est dépecé entre General Electrics et Siemens, Sanofi et Renault délocalisent à tout va, et tout à l’avenant.
De l’Empire européen comme paratonnerre de classe
La seconde raison, très directement politique, pour laquelle l’oligarchie « française » tourne le dos à la patrie est que notre classe dominante a toujours craint son peuple passablement frondeur, surtout depuis 1789, la Commune, le Front populaire, la Résistance FTP et mai 1968. Et aujourd’hui, c’est pire encore: nos dominants sont confrontés à une énorme crise politique et institutionnelle (qui se traduit notamment par une grondante abstention populaire de masse à presque toutes les élections…); si bien que les maîtres du grand capital et leurs écuries politiques parviennent de moins en moins à « vendre » au pays leur politique antinationale et antisociale édictée sous la houlette de Bruxelles et de Berlin. C’est vrai, en filigranes, depuis, au moins, le Traité de Maastricht (grèves de masse de décembre 1995) et surtout, depuis le cinglant Non populaire à l’euro-constitution (ne parlons pas de la trouille qu’ont causées au pouvoir les luttes et les blocages de 2006 contre le CPE, de 2010 pour les retraites et de 2016 contre la loi El Khomri; sans parler des Gilets jaunes prenant d’assaut l’Élysée: « Macron, on vient te chercher chez toi »!). Bref nos oligarques ont hâte de se mettre à l’abri d’une Europe fédérale pilotée par Berlin et politico-militairement, voire policièrement garantie par l’OTAN et l’ « armée européenne ». Bref, bien qu’elle détienne en apparence toutes les manettes, « notre » oligarchie brûle de faire partie d’un ensemble impérial plus vaste et politiquement mieux sécurisé. Plutôt Coblence que Robespierre, pensait déjà La Fayette en trahissant la Révolution française, plutôt Bismarck que la Commune, pensait Thiers, plutôt Hitler que le Front populaire, disaient les dirigeants du Comité des Forges de sinistre mémoire. Et aujourd’hui, plutôt le déclin du « produire en France » industriel et agricole, plutôt l’éviction du français au profit du tout-anglais, plutôt le délitement du territoire national (euro-régions, régions transfrontalières, « départements » et « régions » européens…) que l’indépendance nationale si celle-ci doit mener à l’instabilité sociale chronique, voire à une situation révolutionnaire dont notre ennemi de classe, contrairement à une gauche établie qui raisonne comme si on était encore en 1914, a depuis longtemps compris qu’elles avaient partie liée.
Compromission ou tremplin révolutionnaire?
Par conséquent, dans les années 1930/40, il existait encore un espace – que refermera vite la guerre froide – pour un compromis entre gaullistes et communistes: il s’appela CNR et « Jours heureux », même si de facto déjà, seuls les ministres communistes de 1945/47 ont héroïquement appliqué ce programme alors que le Général de Gaulle quittait rapidement le gouvernement d’union de la Résistance. Et ce compromis, qui dans les conditions de l’époque, ne pouvait guère déboucher à court terme sur le socialisme (en particulier en raison des rapports de forces militaires nationaux et mondiaux: présence en France de l’armée US, URSS saignée à blanc par la guerre d’extermination nazie, agressivité des USA armés de la bombe atomique, montée de la guerre froide…), a néanmoins apporté à la classe ouvrière de France les plus grandes avancées de son histoire. Le MEDEF actuel ne s’y est pas trompé: tirant profit d’une contre-révolution à l’Est qui a planétairement remis les capitalistes à l’offensive, le grand patronat demande à cor et à cris (par la voix de Denis Kessler: cf son sinistre édito de Challenges en novembre 2007) le « démantèlement du programme du CNR » et la « fin du compromis entre gaullistes et communistes » qui eut lieu en 1945 alors que Jacques Duclos présidait l’Assemblée nationale, que la CGT comptait cinq millions d’adhérents, que les FTP formaient la première force de Résistance intérieure armée et que « l’Armée rouge campait à deux jours d’étape de Paris »…
Nouveau CNR, modernité et socialisme
Aujourd’hui, un nouveau CNR se réclamant de l’œuvre de son glorieux précurseur devrait donc au moins changer sa visée sur deux plans:
a) la prise en compte de problèmes qui émergeaient seulement en 1945 (malgré l’avancée que fut le vote des femmes), la question féminine par ex., voire pas du tout (la transition écologique), dans le contexte d’un pays ruiné et crevant de faim
b) le fait qu’il faudra affronter en bloc l’oligarchie « française » et étrangère; y compris une partie des faux souverainistes racistes et hostiles au Frexit, y compris la social-eurocratie fanatiquement européiste. L’enjeu sera clairement la question « qui l’emportera in fine? » des partisans du grand capital ou des défenseurs du socialisme pour notre pays.
Frexit PROGRESSISTE!
C’est pourquoi encore une fois, le PRCF ne parle pas seulement du « Frexit », comme F. Asselineau et d’autres, mais du Frexit progressiste. Pour en revenir au pseudo-dilemme « classe contre classe » ou « front patriotique et populaire », le PRCF insiste à la fois sur la nécessité du front, sur l’exclusion dudit front des éléments incurablement européistes et de leurs symétriques national-fascisants, et sur l’orientation du Frexit progressiste vers le socialisme en rappelant sans cesse le mot de Lénine, exclusif de tout réformisme et de tout « étapisme »: « on ne peut avancer d’un pas si l’on craint de marcher au socialisme« .
Cela ne signifie nullement que, de manière gauchiste, le rôle des communistes arrivant au pouvoir au sein d’une alliance serait de presser constamment la cadence du Frexit, d’aller « plus vite que la musique », de faire fi de ce que peut majoritairement soutenir le peuple à un moment donné de l’affrontement de classes. Nullement. Cela signifie tout bonnement qu’il faut, pour que le Frexit aille jusqu’au bout, pour qu’il « marche », pour que les nationalisations fonctionnent et passent sous contrôle populaire, pour que le programme du nouveau CNR soit tenu et permette rapidement aux travailleurs et aux couches moyennes de vivre mieux, que le rôle dirigeant passe dans les mains du prolétariat au sein du Front antifasciste, patriotique, populaire et écologiste. Non par quelque « putsch » communiste, mais par en vertu d’une logique de classe imparable: en effet, les composantes non prolétariennes du Front, même si elles sont sincèrement patriotes et républicaines, peuvent à tout moment reculer devant l’inévitable contre-offensive réactionnaire, que ce soit celle des lepénistes ou/et celle des forces pro-UE, sans parler des pressions impérialistes de toutes sortes. À tout moment, les forces non prolétariennes peuvent refuser de prendre des mesures indispensables qui affaibliraient la grande bourgeoisie tout en renforçant les idées socialistes dans le peuple. A tout moment, elles peuvent hésiter devant le choix: France indépendante mais en marche vers le socialisme, ou France restant bourgeoise quitte à disparaître dans le marécage euro-atlantique. La classe ouvrière n’aura pas cette hésitation fatale parce que pour elle, la reconstruction du produire en France, les nationalisations, la fin de l’exploitation capitaliste, l’émergence d’une vraie démocratie populaire, le retour des conquêtes sociales et des services publics, ne feront qu’un. Dit autrement, les multiples petits et grands avantages du grand, du moyen et du petit bourgeois, toujours personnellement attachés par quelque fil de fortune, de gloriole ou de carrière au capital, peuvent les faire hésiter entre leur patriotisme sincère au temps T et leurs privilèges sociaux ; alors que la classe des travailleurs a tout intérêt à l’indépendance nationale, à la coopération internationale… et au socialisme qui ferait d’elle, à l’avantage de tout le peuple, la classe dirigeante du pays.
Rassemblement populaire majoritaire et parti de classe
Encore faut-il évidemment que, pour qu’elle puisse se diriger elle-même et non pas suivre tel ou tel courant petit-bourgeois, pour qu’elle se détache à la fois de la social-eurocratie (non seulement du PS, mais de la jaunâtre CFDT), de l’euro-trotskisme (qui coupe la classe laborieuse de son rôle dirigeant dans la lutte patriotique), du lepénisme ou de son symétrique, le communautarisme « indigéniste » et communautariste, la classe ouvrière dispose d’un parti de combat à elle, d’un parti marxiste et léniniste, d’un parti démocratiquement discipliné principalement organisé dans les entreprises et les communes populaires: en un mot d’un vrai parti communiste que n’est plus, depuis longtemps le PCF arrimé au PS, au PGE et au mythe social-impérialiste de l’ « Europe sociale ». Lutte pour l’indépendance nationale, lutte pour l’indépendance politique du prolétariat et reconstruction du parti communiste sont donc objectivement indissociables.
VERS UNE NOUVELLE RÉVOLUTION FRANÇAISE
Quoi qu’en disent ceux qui opposent front populaire et reconstruction du parti communiste, soit pour refuser toute main tendue aux forces euro-critiques et antifascistes non communistes, soit pour baptiser « front populaire » leur conglomérat anticommuniste (c’est le cas de Michel Onfray), il n’y a donc opposition de principe ni entre les positionnements « classe contre classe » et « front populaire », ni entre le front populaire à venir et la renaissance du vrai parti communiste; au contraire, la renaissance de plus en plus urgente du parti communiste conditionne la solidité du fil rouge et tricolore qui conduira la France du Frexit progressiste à la seconde Révolution française, la révolution socialiste.