Face au mépris de fer que cultivent nos « élites » bourgeoises euro-formatées à l’encontre de l’histoire révolutionnaire de notre pays, face aussi aux pseudo-« progressistes » actuels qui font de la France un « pays intrinsèquement raciste, colonialiste et totalitaire », les militants franchement communistes et 100% républicains que nous sommes se doivent de rappeler le souvenir héroïque des martyrs parisiens des Trois Glorieuses Journées révolutionnaires de la fin juillet 1830. les 27, 28 et 29 juillet 1830
Refusant les ordonnances scélérates de Polignac, le premier ministre réactionnaire qui entendait supprimer toute forme de liberté de la presse, le peuple parisien, principalement les milieux populaires emmenés par les militants républicains, dressèrent des barricades, brandirent le drapeau tricolore (jusqu’alors interdit) et, au prix de milliers de morts et de blessés, mirent en fuite Charles X, l’ex-Émigré qui avait succédé à Louis XVIII comme chef de file de la Restauration monarchique. C’est ce souvenir malséant d’insurrection populaire victorieuse, c’est la signification intrinsèquement révolutionnaire de la Marseillaise et des trois couleurs que veulent aujourd’hui occulter les hommes de l’oligarchie qui tiennent les médias et, en grande partie, l’historiographie universitaire: Le Figaro, le Monde, France-Culture, Mediapart, Libé etc. préfèrent célébrer à l’envi tout événement, grand, petit ou carrément bidonné, qui leur permet de cracher sur Robespierre, d’exalter « l’Europe de Charlemagne » chère à Macron ou de noircir sans fin les Révolutions socialistes du 20ème siècle…
Les Trois Glorieuses furent à la fois victorieuses et trahies.
À la suite des manigances du banquier Laffitte, de La Fayette (un faux révolutionnaire habitué de la trahison et des sanglantes manœuvres antipopulaires) et du sinistre Adolphe Thiers, la Monarchie dite de Juillet dirigée par Louis-Philippe d’Orléans succéda au régime honni des Bourbons dits « légitimes ». Cet opportuniste, surnommé le « roi bourgeois », sera chassé à son tour par l’insurrection parisienne de février 1848. À cette occasion, le rôle moteur du prolétariat (qui ne disposait pas encore d’un parti à lui: le Manifeste du Parti communiste ne paraîtra justement qu’en… 1848!) fut décisif pour l’instauration de la République: un obscur et glorieux insurgé, l’ouvrier Marche, imposera, littéralement l’arme au poing, le mot « République » au nouveau gouvernement provisoire…
Bien entendu, il y a aussi dans notre histoire toutes sortes de turpitudes, celles que commettent notamment les classes dominantes aux abois qui tentent de coloniser d’autres peuples pour mieux diviser et mater le peuple français. Il n’est d’ailleurs pas sans intérêt de noter que, pour perpétrer son coup d’État dictatorial, Charles X avait fait précéder ses ordonnances antipopulaires par… la prise d’Alger, espérant ainsi mettre la France populaire au garde-à-vous. Mais nous communistes qui sommes à la fois les héritiers des Trois Glorieuses et des luttes anticoloniales du Parti communiste français, assumons toute l’histoire révolutionnaire de notre peuple, des Croquants du Limousin aux héroïques Henri Martin et Henri Alleg (héros de la lutte anticoloniale) en passant par les Soldats de l’An II, les insurgés ouvriers de juin 1848, les Communards, les militants à la fois rouges et tricolores du Front populaire et les FTP devenus FFI qui libérèrent Paris en 1944.
« La mémoire vaut moins pour le souvenir que pour le devenir », rappelle souvent Léon Landini, président du PRCF et ancien officier des FTP-MOI. Et c’est toujours pour construire une République française sociale, souveraine et libre, démocratique et populaire, laïque, pacifique, internationaliste et amie de tous les peuples parce qu’ ennemie de toute exploitation, que nous continuons sous d’autres formes et par d’autres voies, le combat populaire émancipateur immortalisé par Delacroix « La liberté guidant le peuple ».
Georges Gastaud, porte-parole du PRCF
Rappelons que le peuple français n’avait jamais accepté le retour des Bourbons, rentrés en France dans « les fourgons de l’étranger » lors de la capitulation de Napoléon 1er. C’est du reste principalement ce rejet populaire de la Restauration et le souvenir resté vif de la Grande Révolution anti-féodale de 1789-94 qui explique l’accueil enthousiaste que notre peuple, surtout les petites gens, avait fait à Bonaparte lors des « Cent Jours »: mais ce renégat du jacobinisme qu’était N. Bonaparte se méfiait avant tout du peuple; il refusa, pour contrer la coalition militaire antifrançaise que mit aussitôt en place le gouvernement anglais, de « prendre la tête d’une jacquerie », quitte à décevoir les forces populaires et à succomber à Waterloo.