Par Floréal, PRCF
19 août 2020 : les chefs d’État de l’UE se réunissent en sommet pour s »ingérer dans les affaires internes de la Biélorussie…
Alors qu’elle ignore ou condamne le mouvement populaire insurrectionnel malien qui vient de chasser le fantoche sanglant IBK, alors qu’elle ferme les yeux sur la grève générale qui soulève la classe ouvrière bolivienne contre l’usurpatrice fasciste de la présidence, l’UE se réunit en visioconférence pour condamner le président biélorusse Loukachenko, récemment réélu avec 80% des voix. Il s’agit pour l’UE, « partenaire stratégique de l’OTAN » rappelons-le, d’ordonner des « sanctions » contre la pacifique Biélorussie (en clair, un embargo), d’entretenir et de financer la contestation politique droitière à Minsk et de soutenir l’opposante bourgeoise électoralement distancée (celle-ci poussant l’amour des libertés jusqu’à se réfugier en Lituanie, ce paradis des néonazis où les « rouges » sont réprimés et où les russophones – près de la moitié de la population – sont discriminés!).
Outre la partialité grossière des médias occidentaux et leurs deux poids deux mesures caractéristiques, il s’agit pour l’Empire européen (l’expression est de Bruno Le Maire) d’organiser avec Washington une ingérence caractérisée dans les affaires internes d’un pays souverain et si possible, d’y organiser un coup d’État sur le modèle ukrainien (la prétendue « révolution orange » de Maïdan a propulsé au pouvoir, avec l’aide de l’UE et de l’OTAN, de francs néonazis !).
But réel de l’UE : annexer l’espace biélorusse à l’empire euro-atlantique, se rapprocher militairement des frontières de la Russie, obtenir la privatisation de la grande industrie biélorusse que Loukachenko a eu le « tort » de préserver, et avec elle, le quasi-plein emploi, lors de la chute de l’URSS. But dangereux pour la paix en Europe et ravageur pour les ouvriers et les paysans biélorusses: en effet, si la privatisation générale de l’industrie et de la terre biélorusse est décidée, des millions de Biélorusses devront imiter leurs collègues polonais, baltes, bulgares, roumains ou ukrainiens, s’expatrier à l’Ouest et venir grossir les rangs des précaires surexploités, véritables esclaves sur le marché de l’emploi occidental déjà déprimé. Liberté pour qui, sinon pour le grand capital avide d’expansion vers l’Est (ça ne vous rappelle rien ?), de baisse généralisée des salaires et de surexploitation des travailleurs partout ! Dans ces conditions, soutenons le Parti communiste de Biélorussie et tous ceux qui y voient clair dans ce pays, le plus « soviétique » de l’ex-URSS. Dans son propre intérêt, la Fédération de Russie doit cesser de stranguler l’économie biélorusse en augmentant sans cesse les prix du gaz russe (le but étant d’intégrer l’espace biélorusse au capitalisme russe), car ce comportement hégémonique fait le jeu des forces russophobes en Biélorussie et en Occident.
Quant à l’UE, elle n’a pas de leçons de liberté à donner, elle qui compose avec l’extrême droite raciste dans nombre d’États européens et qui n’a pas pipé mot quand Madrid emprisonnait les élus catalans ou quand Castaner faisait mutiler ou éborgner des dizaines de Gilets jaunes.
En défendant le droit de Minsk à se tenir hors de la dévoreuse « économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée » (traité de Maastricht), défendons le droit de tous les peuples à la souveraineté, au progrès social, défendons l’avenir socialiste de l’humanité, défendons la paix en Europe et dans le monde. Et honte à ceux qui, dans la rédaction de l’Huma ou dans l’état-major confédéral de la CGT, hurlent une fois de plus avec les loups en oubliant le mot de l’héroïque martyr antifasciste Georges Politzer* :
« L’esprit critique, l’indépendance intellectuelle ne consistent pas à céder à la réaction, mais à NE PAS lui céder ».
* philosophe, fusillé par les nazis en 1942
bravo, courte synthèse , mais ultra parlante , encore bravo