Source : AFP
Le président de l’Equateur Rafael Correa, considéré jusqu’ici comme le membre le plus modéré de la gauche antilibérale latino-américaine, entame son deuxième mandat lundi avec l’objectif de radicaliser sa révolution socialiste.
Sa cérémonie d’investiture sera précédée d’un sommet de l’Union sud-américaine des nations (Unasur), organisé dans un contexte très tendu, depuis l’annonce d’un projet d’accord sur la mise à disposition de sept bases colombiennes à l’armée américaine.
Accélérer les réformes
Sur le plan intérieur, Rafael Correa, premier chef de l’Etat réélu en Equateur depuis le retour de la démocratie en 1979, a décidé d’accélérer les réformes entreprises depuis son arrivée au pouvoir en janvier 2007. Cet économiste de formation a promis de «radicaliser» sa «révolution de manière pacifique», depuis sa victoire au premier tour de la présidentielle d’avril.
Il envisage ainsi d’augmenter les programmes en faveur des plus pauvres mis en place depuis 2007 et d’exproprier les propriétaires de terres improductives, comme l’a fait Hugo Chavez au Venezuela. Il a aussi averti qu’il allait se montrer plus dur à l’égard de la «presse corrompue» et des compagnies pétrolières étrangères dont il a remis en question les contrats d’extraction, car il jugeait inéquitable la répartition des bénéfices tirés de la vente de brut.
Contexte de crise économique
Charismatique pour ses partisans mais autoritaire pour ses détracteurs, le chef de l’Etat, âgé de 46 ans, peut s’appuyer sur un appareil d’Etat renforcé, via une réforme constitutionnelle d’inspiration socialiste, et une popularité supérieure à 50%.
Mais il entame son deuxième mandat dans un contexte de crise économique et avec moins d’alliés qu’en 2006, en raison de ses relations tendues avec les syndicats et les indigènes. Il devra composer avec la chute des ressources pétrolières et des envois de devises de la diaspora, deux des piliers de cette économie dollarisée, un taux de chômage de 8,3% et un déficit budgétaire de 1,5 milliard de dollars, soit 10% du budget.