Déclaration du Secrétariat national du PRCF, 31 octobre 2020
En annonçant le reconfinement de la France, Emmanuel Macron reconnaît l’échec du déconfinement Castex et la gravité de la situation sanitaire en France : déjà 523 décès le mardi 27 octobre – contre 501 le 1er avril dernier, date du début de l’explosion de la mortalité. Le caractère saisonnier et hivernal du virus semblant se confirmer le risque existe d’un désastre à grande échelle en termes de mortalité dans les prochaines semaines, alors que plus de 70% des lits de réanimation d’Île-de-France sont déjà occupés par des malades gravement atteints du coronavirus. Au regard des capacités hospitalières particulièrement réduites (manque d’hôpitaux, de lits de réanimation et de personnels formés) en raison de décennies d’euro-austérité et compte tenu de l’ampleur généralisée de la circulation épidémique, empêcher une situation catastrophique en termes de vies humaines est indispensable. L’embouteillage général des structures de soin pire encore qu’au printemps dernier, avec de nouveaux reports de soins pour les malades graves non atteints par le Covid rend fortement probable le tri (de fait, déjà entamé) entre les contaminés graves eux-mêmes.
En ce sens, le Pôle de Renaissance communiste en France (PRCF) renouvelle fermement son appel à faire preuve de discipline individuelle (en pratiquant les « gestes barrière » et en prenant pour soi et les autres les précautions qui s’imposent) ET collective. Il appelle les travailleurs du public et du privé à faire appliquer sans faiblesse le droit au télétravail partout où c’est possible, à obtenir des conditions de travail décentes et fortement aménagées dans l’ensemble des établissements (notamment scolaires) et à exiger un protocole national renforcé soumis aux syndicats. Pour cela, il faut oser collectivement s’opposer aux patrons et aux chefs d’établissements laxistes ou pétris d’autoritarisme, bien plus préoccupés par leurs profits et leur carrière pour nombre d’entre eux que de la santé des travailleurs. Le cas échéant, cessons le travail et faisons jouer le droit de retrait : nos vies passent avant leurs profits !
Cette fois-ci, Macron abandonne les déclarations grandiloquentes et les fanfaronnades de mars dernier quand le Tartuffe de la République expliquait qu’il fallait que « la vie continue » et, une fois la gravité de la situation admise, affirmait de manière péremptoire que « le jour d’après, quand nous aurons gagné, ce ne sera pas un retour au jour d’avant. Nous serons plus forts moralement, nous aurons appris et je saurai aussi avec vous en tirer toutes les conséquences, toutes les conséquences. » Mais si la France est plongée dans le re-confinement généralisé – à la différence des pays socialistes ou d’inspiration socialiste comme la Chine, Cuba ou le Venezuela –, la faute revient en grande partie à « Jupiter » et sa clique de laquais qui, contrairement aux belles « promesses » des « Jours heureux » formulées au printemps dernier, n’ont pris aucune disposition sérieuse sur le plan sanitaire pour éviter de mettre à nouveau « sous cloche » une France profondément fracturée.
En effet, Macron réalise un énième numéro de satisfecit personnel en évoquant un misérable « Ségur de la Santé », voulant faire croire qu’il a consenti à un « effort colossal », alors que les personnels soignants manifestaient encore il y a quelques semaines à proximité du ministère de la Santé – accueilli par les grenades et les matraques des CRS – pour dénoncer les mesures largement insuffisantes mises en œuvre depuis le déconfinement, poursuivant ainsi un mouvement enclenché depuis des années contre la casse des hôpitaux publics. Ce deuxième confinement confirme le fiasco de la politique macroniste, qui consiste en l’euro-démantèlement des services publics si indispensables à la vie des citoyens et des travailleurs ; rappelons que la Commission européenne a recommandé aux Etats-membres de « réduire les dépenses de santé » à 63 reprises entre 2011 et 2018, ordres que les vice-chanceliers Sarkozy, Hollande et Macron ont appliqué avec un zèle euro-capitaliste croissant. Il s’agit bel et bien d’un nouveau fiasco sanitaire de la part des capitalistes dont le souci fondamental de la pérennité du profit surpasse le besoin vital du bien-être des citoyens et des travailleurs.
En outre, retenant les leçons des « promesses » non exécutées en juin dernier, Macron « brille » en n’annonçant aucune « prime Covid » pour les caissières et les caissiers ainsi que les personnels hospitaliers, qui attendent de toute façon encore pour l’immense majorité d’entre eux les 1500 euros non encore obtenus. Et bien évidemment, poursuivant son étouffement de la vie démocratique, Macron interdit les rassemblements publics, déjà réduits à peau de chagrin par l’euro-fascisation croissante, et ce avec la complicité de directions confédérales syndicales trahissant les intérêts des travailleurs au nom des mensongers « dialogue social » et « syndicalisme rassemblé » qui débouchent sur une sidérante atonie au lieu de mener la lutte des classes pour stopper l’offensive euro-réactionnaire de Macron-Merkel. D’autant qu’à l’arrière-plan, ce gouvernement de fossoyeurs qui réclame la trêve sociale et l’union nationale, accapare les médias, bâillonne l’opposition populaire et applique sa feuille de route maastrichtienne en matière de contre-réforme des retraites, de l’assurance-chômage et du lycée.
De ce point de vue, hors de question d’accepter la moindre contre-« réforme » que le gouvernement Castex souhaiterait faire passer en exploitant cyniquement le confinement, et notamment en laissant le champ libre aux « plans de sauvegarde de l’emploi » qui entraînent la suppression de milliers d’emplois ou à la destruction toujours à l’ordre du jour des retraites par répartition et de la Sécurité sociale ; faut-il rappeler que le 29 février dernier, Edouard Philippe annonçait l’usage de l’article 49-3 pour faire passer en force la contre-« réforme » des retraites contre laquelle étaient vent debout des millions de citoyens et de travailleurs, et se moquait éperdument de la gravité de la situation sanitaire de l’est de la France ? Si Macron a l’intention de museler encore plus les oppositions populaires et de poursuivre l’euro-destruction de toutes les conquêtes démocratiques et sociales dans cette nouvelle période de confinement, qu’il s’attende à la « tempête sociale » qu’Edouard Philippe disait craindre il y a quelques semaines.
De fait, la multiplication des épidémies saisonnières diverses et incontrôlables constitue une caractéristique majeure de la mondialisation capitaliste avec laquelle il est plus que jamais urgente de rompre. La solution ne réside certainement pas dans un repli autarcique et une absence de coopération internationale sur des bases souveraines et égalitaires, comme le préconise le prétendu « Rassemblement national » obnubilé par la stigmatisation et la chasse aux musulmans. Elle réside dans la mise en place d’une mondialisation au service des peuples, autrement dit communiste, ayant comme préalable fondamental la souveraineté nationale et populaire pleine et entière, nécessitant donc de rompre avec tous les carcans contraignant les citoyens et les travailleurs, à savoir l’euro, l’UE, l’OTAN et le capitalisme exterministe avec l’ensemble de ses institutions (FMI, OMC, Banque mondiale). En somme, une véritable Internationale caractérisée par la solidarité et la réciprocité dégagée de toute recherche du profit, comme l’ont démontré Cuba socialiste, la Chine et le Vietnam populaires au printemps dernier en aidant les pays européens – France et Italie en tête – tandis que l’UE était, une nouvelle fois, aux abois.
Et parce que le risque d’une nouvelle vague de coronavirus au printemps prochain ou d’une nouvelle épidémie incontrôlable dans le futur existe, le PRCF propose, sans même parler de la réouverture (à laquelle il faudra bien songer) de tous les hôpitaux, maternités et établissements publics dits de proximité) la mise en place urgente d’un grand bloc hospitalier spécifiquement destiné aux situations de cette nature pour chacune des vingt-sept régions de France, à savoir les cinq régions d’outre-mer qui souffrent également beaucoup du coronavirus (à l’image de la Guyane) et des vingt-deux (et non treize euro-Länders instaurés par les soi-disant « socialistes ») régions métropolitaines, afin que les (très insuffisantes) structures hospitalières actuelles soient principalement consacrées au traitement de toutes les autres maladies chroniques et quotidiennes. Car l’une des conséquences du fiasco de la politique de Macron est la sélection déjà effective des malades – bien que le Tartuffe de la République s’en défende. Le régime Macron fait une nouvelle fois la démonstration de la dangerosité du système capitaliste : le pays n’est pas plus prêt en cette fin octobre qu’au début de l’année 2020. Absolument rien n’a été fait pour mobiliser et développer nos capacités de production au service de la lutte contre l’épidémie pour revenir au plus vite à la normale. Non, le « marché » et « l’initiative privée » ne sont pas la réponse efficace aux besoins fondamentaux de l’humanité ! Ce n’est donc pas en continuant avec des euro-gouvernements aux ordres du MEDEF, de Bruxelles et de l’axe Berlin-Washington que les citoyens et les travailleurs sortiront de ce « cauchemar sans fin » et de l’ordre (c’est-à-dire en fait du désordre) capitaliste euro-atlantique qui dissout la France et la République, démantèle les services publics, détruit les conquêtes sociales et démocratiques et arase les libertés publiques, le tout en créant les bases d’affrontements intercommunautaires géants sur fond de fascisation galopante de l’Etat.
Le PRCF combat et continuera de combattre le coronavirus comme toutes les sortes de virus et maladies qui font souffrir l’humanité, en soutenant totalement l’ensemble des travailleurs directement confrontés à la pandémie, des métiers du secteur hospitalier et de la santé aux enseignants, des employés de supermarchés aux artisans et petits commerçants, des cheminots et conducteurs de bus, train, métro et taxi aux transporteurs routiers, des policiers aux pompiers, et de tous les ouvriers, employés et agriculteurs qui sont ceux qui seuls font tourner le pays, à l’inverse de cette classe capitaliste parasite si prompte à l’exil fiscal et qui profite de la pandémie pour partout délocaliser et fermer les entreprises, spéculant contre nos indispensables outils de production.
Encore plus qu’en mars dernier, le confinement Macron-Castex est un confinement de classe, symbolisé par le mépris affiché de l’Education nationale : après avoir imposé une rentrée sans réel protocole sanitaire – contribuant gravement à la bombe épidémique -, Blanquer confirme l’ouverture des écoles avant tout par souci de garder les enfants des travailleurs, sans qu’aucune garantie de sécurité ne soit apportée aux professeurs et aux élèves. Il est difficile de comprendre qu’il ouvre aux élèves et aux personnels des locaux inappropriés aux contraintes sanitaires dont il ne cesse, dans le même temps, de nous dire qu’elles sont indispensables et vitales… tout en indiquant que le protocole sanitaire sera renforcé « si possible » !
Responsables et conscients de la gravité de la situation, les militants du PRCF appliquent et continueront d’appliquer avec discipline et rigueur les consignes de sécurité sanitaire et veilleront en particulier que les droits à la protection et à la sécurité sanitaires des travailleurs soient respectés. De même, le PRCF ne soutiendra que les mesures nécessaires bien délimitées temporellement et contrôlées démocratiquement pour faire face à de nouvelles pandémies exceptionnelles menaçant la santé et la vie des populations.
Mais parallèlement, le PRCF combat et continuera de combattre un pouvoir macronien irresponsable et inconséquent, incapable de planifier une quelconque réponse dans le temps long pour faire face aux crises économiques et sanitaires ainsi qu’aux menaces intégristes de toute nature, fascisme et islamisme en tête. La pandémie du coronavirus, symbole de l’échec pitoyable de l’euro-mondialisation capitaliste, révèle chaque jour davantage la réalité du « Nouveau Monde », celle d’un ordre capitaliste euro-atlantique semant le désordre permanent et pratiquant la répression sauvage et fanatique sur l’ensemble des citoyens et des travailleurs.
Face au camp du chaos et de la mort que représentent l’UE, le MEDEF, Macron/Castex et leurs laquais ainsi que les prétendus RN et « Républicains », et pour éviter le scénario cataclysmique d’un nouveau faux « duel » et vrai duo Macron-Le Pen en 2022, il est VITAL de sortir de l’euro, de l’UE, de l’OTAN ET du capitalisme exterministe pour construire de véritables nouveaux « Jours heureux » : REJOIGNEZ LE PRCF !