Source :AFP
L’économie française a enregistré 74 100 pertes nettes d’emplois salariés au deuxième trimestre (- 0,5 % de postes en un trimestre, – 2,5 % sur un an), environ deux fois moins qu’au premier trimestre, selon des données provisoires diffusées, vendredi 14 août, par le ministère de l’emploi. Cela ramène à 15,65 millions le nombre total de salariés dans les secteurs principalement marchands, c’est-à-dire les entreprises de toutes tailles et de toutes activités, hors agriculture, administration, éducation, santé et action sociale.
Entre le deuxième trimestre 2008 et le deuxième trimestre 2009, les destructions nettes d’emplois salariés ont dépassé 400 000 en France, selon cette estimation réalisée par l’Insee. Alors que, depuis le deuxième trimestre 2008, la différence entre le nombre d’emplois créés et détruits avait été de plus en plus négative au fil du temps, les chiffres de ce deuxième trimestre 2009 semblent marquer un infléchissement. Lors des trois premiers mois de 2009, l’économie française avait détruit près de deux fois plus d’emplois salariés (- 168 300 dans les secteurs principalement marchands) que sur tout 2008, un record historique.
Comme depuis le début de la crise, les destructions d’emplois au deuxième trimestre sont largement imputables à l’intérim (- 16 300 au deuxième trimestre à 419 600 postes) et à l’industrie (- 55 300 à 3,5 millions). En un an, le nombre de postes temporaires a chuté de plus de 32 %, précise le département des statistiques du ministère (Dares). Les emplois en intérim sont comptabilisés dans les services, même quand il s’agit de missions effectuées dans l’industrie ou le bâtiment. La construction a encore créé des emplois, mais seulement 3 600 au deuxième trimestre (+ 0,2 %).
PROGRESSION NULLE DU SALAIRE MENSUEL DE BASE
Le ministère annonce également que l’indice du salaire mensuel de base (SMB) a progressé de 0,4 % au deuxième trimestre 2009 et de 2,2 % sur un an, une hausse ramenée à zéro sur le trimestre si l’on tient compte de l’inflation. Les prix à la consommation (pour l’ensemble des ménages et hors tabac) ont augmenté au deuxième trimestre de 0,4 % mais ils ont diminué de 0,5 % entre juin 2008 et juin 2009, note le ministère.
Dans sa note de conjoncture de juin, l’Insee a prévu pour 2009 que la progression des salaires de base nominaux marquera nettement le pas, en raison de la poursuite de la dégradation du marché du travail et du repli de l’inflation. L’évolution du salaire mensuel de base reflète la variation moyenne des salaires (hors primes et heures supplémentaires) dans les entreprises de dix salariés ou plus de l’ensemble de l’économie.
Entre 20 000 et 30 000 établissements sont interrogés et déclarent le salaire de base d’un poste de travail représentatif d’une catégorie au Dares. Le ministère a également fait état vendredi d’une hausse de 0,4 % sur un trimestre et de 2,2 % sur un an de l’indice du salaire horaire de base des ouvriers (SHBO), qui est pris en compte dans le calcul de la revalorisation du smic.