Le « démontage » de notre système de santé est « en marche » depuis plus de 30 ans : on nous en a rebattu les oreilles d’innombrables fois : il fallait faire des économies pour réduire le « trou » de la Sécurité Sociale ! ce démantèlement de la santé en France avait été inauguré par la folle décision d’instaurer un « numerus clausus » pour les étudiants en médecine, c’est-à-dire de limiter sévèrement le nombre de médecins formés : ça a abouti à une diminution catastrophique du nombre de nos médecins, généralistes et spécialistes. Les derniers ministres de la santé (Bachelot, Woerth, Bertrand, Touraine, Buzyn et maintenant Véran) ont continué ce travail de sape sous prétexte de « modernisation » ! Faut-il rappeler qu’entre 2011 et 2018, en termes de « modernisation », la Commission européenne a demandé à 63 reprises aux États-membres de « réduire leurs dépenses de santé » et que ce sont quelque 12 000 lits qui ont été supprimés ces 5 dernières années et 95 hôpitaux et maternités fermées entre 2013 et 2017 ?
Nous sommes, depuis 10 mois, face à une pandémie virale qui suscite une anxiété justifiée chez beaucoup de nos compatriotes. Anxiété pour leur santé mais aussi pour leur vie de tous les jours, leur travail et l’avenir en général. À leur anxiété s’est ajoutée l’incrédulité puis la colère devant la gestion anarchique, mensongère et criminelle de la crise par nos gouvernants durant tout le printemps et cet automne. Et maintenant c’est le désarroi devant le choix difficile : se faire vacciner ou pas contre la Covid-19 !
Au sujet des vaccins et de la vaccination…
Pour faire face à la Covid-19 dont le PRCF ne nie pas la gravité (surtout dans l’état lamentable où l’austérité, conduite par l’Union européenne, a mis notre système de santé), les médias ont fait grand bruit d’un vaccin « révolutionnaire » que différents grands groupes capitalistes, notamment états-uniens, ont « pré-vendu » aux États bourgeois sans donner aux scientifiques, aux médecins et au public français aucun véritable élément permettant d’en vérifier scientifiquement la validité. Le premier effet produit de ces effets d’annonce a été de faire monter les cours boursiers des mastodontes de Big-Pharma. Ceux-ci ont donc vendu, avant même toute autorisation de « mise sur le marché » (cette expression exprime bien le scandale de la « santé » en régime capitaliste..!), des millions de doses à l’État français et à l’Union européenne notamment, comme ils ont vendu pour des milliards des doses de remdésivir, sans grande utilité et même dangereux dans le traitement de la Covid 19.
Ainsi donc, avant toute discussion sérieuse sur l’efficacité, sans aucun recul sur les éventuels effets secondaires indésirables, certains journalistes et politiciens liés au grand capital parlent déjà d’imposer la vaccination, tantôt aux populations « à risques » (personnes âgées ou fragiles), tantôt à toute la population. On se demande ce qui préoccupe le plus nos dirigeants : surprofits énormes des firmes capitalistes engagées dans la course au vaccin, remise en route à n’importe quel prix de la machine économique primant sur la santé publique, inféodation accrue de la France au capitalisme anglo-saxon sur le plan de la santé.. ? Plus que jamais, on vérifie la nocivité du « capitalisme monopoliste d’État » qui unit à notre époque l’État bourgeois et les monopoles capitalistes, à l’échelle nationale et, de plus en plus, à l’échelle européenne, voire « transatlantique ».
Entendons-nous bien : il n’est pas question ici de rejeter le principe de la vaccination, bien connu depuis les travaux d’avant-garde de Jenner, Pasteur et Koch, et dont l’efficacité a été prouvée sur nombre de maladies graves que la vaccination a permis d’éradiquer ou de fortement neutraliser (comme la campagne de vaccination contre la variole qui faisait environ 2 millions de victimes par an, proposée à l’OMS par l’URSS en 1958 : en 1979 la vaccination fut suspendue, la variole étant éradiquée !). Partisan de principe des Lumières et du progrès scientifique, le PRCF ne ralliera évidemment jamais les rangs de ceux qui rejettent le principe de la vaccination ; notons que Cuba socialiste ou la République populaire de Chine vaccinent massivement leur population contre les maladies connues et sont elles-mêmes sur le point, comme la Russie, de lancer la vaccination anti-coronavirus à une grande échelle.
Mais il s’agit ici, nous dit-on, d’un vaccin d’un tout nouveau type (qu’on nous annonce sans adjuvant mais fondé sur une technique absolument neuve reposant sur l’ARN et non sur l’affaiblissement préalable de l’agent pathogène), ce qui appelle tout naturellement vigilance et précaution, et nous ne pouvons absolument pas garantir sur facture ni l’honnêteté, ni la transparence des grandes firmes pharmaceutiques dont nombre de scandales, celui du Mediator ou encore du vaccin contre la dengue par ex., en collusion avec les autorités sanitaires étatiques, ont montré que leurs profits passent, et de loin, avant les vies humaines, surtout celles des travailleurs.
En tant qu’organisation politique, nous n’avons aucun avis autorisé à donner sur les différentes sortes de vaccins proposés « sur le marché » par les trans-nationales du médicament, y compris par Sanofi qui n’a de cesse de délocaliser ses productions, de se trans-nationaliser et d’échapper ainsi à une éventuelle, et nécessaire, nationalisation démocratique. Nous disons simplement que, sans tomber en rien dans un rejet de principe des vaccins, il est indispensable :
- de refuser toute précipitation, et d’apporter toute transparence sur la base d’expertise conduite par le service public auprès de chaque citoyen.
- d’éviter si peu que ce soit de transformer en cobayes toute une partie de la population.
- de donner tous les moyens nécessaires au corps médical, pour prescrire ou pas en leur âme et conscience, et après consentement du patient, les vaccins prochainement « mis sur le marché ».
- de produire en France les vaccins dont on a besoin, et le plus vite possible sous un système nationalisé échappant aux profits capitalistes.
- que le travail d’élaboration d’un vaccin ne se fasse pas au détriment des soins nécessaires aux malades.
Plus que jamais, il faut nationaliser entièrement la filière du médicament, renforcer la recherche publique et les coopérations internationales d’État à État, étudier impartialement tous les vaccins de tous les pays (en écartant tout préjugé anticommuniste, russophobe ou carrément raciste et antichinois) et permettre aux médecins de prescrire et à tous les soignants de soigner en toute connaissance de cause.
C’est seulement si le principe de précaution est respecté, si toutes les données scientifiques sont fournies aux soignants, si le consentement éclairé du patient est véritablement recherché, que la vaccination anti-Covid sera réellement efficace.
Pendant ce temps, à CUBA
Dès le début de la pandémie, les autorités communistes cubaines ont pris des mesures drastiques pour soigner les malades et briser la contagion. Grâce à leur système de santé (un des meilleurs au monde – densité de médecins 2 à 3 fois plus importante qu’en France), leur haute technicité biomédicale, leur organisation, leur solidarité, les Cubains ont très bien contenu la pandémie jusqu’à présent (136 morts à la mi-décembre dans ce pays de plus de 11 millions d’habitants – 50 à 60 fois moins, proportionnellement, qu’en France ou qu’aux USA).
Cerise sur le gâteau, 53 brigades médicales habituées à la gestion des crises médicales, ont été envoyées dans 39 pays (dont l’Italie qui a officiellement fait connaître sa reconnaissance à Cuba) pour appuyer le combat contre la covid-19, en plus de celles qui prêtaient déjà main-forte dans 59 nations du monde.
C’est ainsi que, côte à côte avec leurs collègues français, les médecins cubains ont fait merveille contre le virus aux Antilles françaises. Sans sous-estimer le moins du monde le savoir-faire de nos soignants malmenés par l’euro-austérité qui nous accable depuis des lustres, nous avons été heureux d’apprendre ce 8 décembre que le confinement a pu être levé en Martinique…
Une fois de plus nous constatons que face à ce que nous, au PRCF, nous nommons l’ “exterminisme” capitaliste, Cuba socialiste montre la voie de la vie, de la raison et du nécessaire front anti-impérialiste, à tous ceux qui préfèrent la vie humaine au tout-profit capitaliste. On peut d’ailleurs, à ce sujet, lire avec profit l’intervention de Miguel Díaz-Canel Bermúdez, président de la République de Cuba, devant l’Assemblée générale des Nations-Unies en septembre dernier : https://www.initiative-communiste.fr/articles/ international/covid-19-crise-generale-du-capitalisme-quelle-issue-humaniste-pour-le-monde-le-president-de-la-republique-de-cuba-miguel-diaz-canel-sadresse-a-toute-lhumanite-a-travers-lassemblee-generale/
C’est pourquoi, le PRCF soutient chaleureusement la motion des députés communistes grecs : ceux-ci ont en effet suggéré au Parlement européen de proposer les brigades de médecins internationalistes cubains « Henry Reeve » pour le Prix Nobel de la Paix.