Depuis quelques temps, des dissensions ont lieu dans le sud de la Nouvelle-Calédonie au sujet du rachat de l’usine de nickel Vale, adossée au gisement de Goro. En effet, le groupe Vale, qui possède une partie de l’usine, souhaite la vendre et s’intéresse à la proposition du consortium Prony Resources, consortium associant Vale au groupe suisse Trafigura. Les Kanaks (peuple autochtone de la Nouvelle-Calédonie colonisée) défendent une reprise de l’usine par la société d’économie mixte Sofinor (appartenant en majorité à la Province Nord dirigé par le FLNKS) et par l’industriel coréen Korea Zinc ; selon ce projet, la majorité du contrôle de l’usine reviendrait à Sofinor. Le Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste a rappelé dans un communiqué du 17 novembre 2020 sa philosophie en matière d’exploitation du nickel :
« 1. Contrôler, maîtriser et valoriser la ressource
2. Privilégier la transformation on-shore/ offshore et mettre fin à l’exportation
3. Privilégier cette transformation dans les JV où les intérêts publics calédoniens sont majoritairement représentés
4. Prendre en compte les défis sociaux et environnementaux. »
En effet, le FLNKS a peur que le consortium ne soit pas intéressé pour développer l’usine et la production mais seulement à la vendre par la suite au plus offrant, en se désintéressant totalement des intérêts de l’île. Les négociations étant dans l’impasse, le collectif « Usine du Sud = Usine du Pays », auquel participe le FLNKS et l’Instance coutumière autochtone des négociations (ICAN), appellent à un mouvement social depuis le 9 décembre. Celui-ci a fait l’objet une fois de plus d’une répression par les forces de l’ordre devant les actions de blocage de l’usine. Le 15 décembre 2020, un incendie criminel a eu lieu dans l’usine. Le FLNKS, dont fait partie le parti marxiste Palika ainsi que sa jeunesse, a dénoncé cet acte et appelé à la retenue ; mais il appelle toutefois à continuer la mobilisation pour l’avenir de l’usine.
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— PRCF (@PRCF_) December 11, 2020
Les tensions autour de l’usine Vale démontrent, une nouvelle fois, que la seule solution au service des intérêt des travailleurs et des Calédoniens ne peut passer que par la nationalisation intégrale et sous contrôle démocratique de l’usine, afin que ces derniers puissent maîtriser pleinement leur destin en vue du troisième référendum au sujet de l’indépendance programmée en 2022 ; faute de quoi, les appétits néocoloniaux qui se déchirent férocement pour maîtriser les ressources locales s’affronteront davantage, que ce soit le consortium Prony Resources, l’oligarchie capitaliste néocoloniale de France ou le groupe Korea Zinc. Faute de quoi, les 3000 emplois seront menacés de disparition.
Nous, militants du Pôle de Renaissance communiste en France, qui luttons pour la fin de la désindustrialisation de notre pays et la socialisation des moyens de production, ne pouvons que soutenir les travailleurs luttant pour la maîtrise pleine et entière de leur industrie, surtout quand nous observons nos territoires français transformés en déserts de travail et mines à chômage, dont les capitalistes avides de profits ont fait déplacer les emplois dans un pays où l’exploitation de la force de travail est plus forte. La position du FLNKS, qui milite pour une indépendance de manière PACIFIQUE, a toujours été claire : les organisations composant ce front ont toujours eu à cœur, à travers leurs élus dont Paul Néaoutyine, de montrer leur capacité de contrôler et de gérer démocratiquement seuls leur économie en tant que Calédoniens au sens large. Supprimer leur industrie et les rendre dépendants de la métropole ou d’un autre néocolonialisme, c’est biaiser d’avance le choix démocratique des Calédoniens en 2022 lors du troisième référendum au sujet de l’indépendance.
C’est pourquoi le PRCF s’associe à la lutte en cours en Kanaky-Nouvelle-Calédonie et appelle, en attendant que les Calédoniens se prononcent sur leur avenir, à la nationalisation intégrale et sous contrôle démocratique des ressources de nickel de Nouvelle-Calédonie pour que ces dernières reviennent entièrement aux Calédoniens en cas de victoire du « oui » au référendum de 2022. C’est la seule solution afin qu’advienne une Kanaky véritablement libre, fraternelle et socialiste, dans laquelle toutes les populations seraient réellement souveraines dans la maîtrise et le partage des richesses.
le but est surtout de saper toutes possibilités d’autonomie pour le peuple kanak en leur supprimant une partie de la gestion de cette mine