Militant communiste, ministre PCF du travail à la libération, Ambroise Croizat est assurément un héros national. Une pétition est lancée pour qu’il soit honoré au Panthéon.
Ouvrier dans la métallurgie dès ses 13 ans, il devient un des leaders des grèves à Lyon. Dirigeant de la jeunesse communiste après le congrès de Tours, il devient dès 1928 secrétaire de la fédération unitaire des métaux, puis en 1929 membre du comité central du PCF.
Député de la Seine en 1936, lui qui est rapporteur de la loi sur les conventions collectives ne recule jamais pour défendre les travailleurs, refusant la politique munichoise préparant la collaboration, il est l’un des députés d’honneur qui refusent de condamner le pacte germano- soviétique. Il est alors arrêté le 7 octobre 1939, et déporté à travers 14 prisons jusqu’à la Maison Carrée d’Alger. Libéré en 1943 après le débarquement allié, il est le représentant de la CGT à l’Assemblée consultative provisoire dont il préside la Commission du travail et des affaires sociales. Il est l’un des principaux rédacteurs du programme du Conseil National de la Résistance. Il est élu membre des Assemblées Constituantes à la libération, puis député jusqu’à sa mort en1951. Nommé ministre du Travail à la Libération. En moins de deux ans, avec la mobilisation du PCF et de la CGT, il réussit à instituer la Sécurité Sociale. On lui doit également la majoration de 50% des heures supplémentaires, ainsi que la suppression de l’abattement de 10% sur les salaires des femmes. Mais pas seulement. Le droit du travail, les comités d’entreprise, la médecine du travail, ou le statut des mineurs sont parmi les réalisations réussies en quelques mois avec la mobilisation active du PCF et de la CGT de classe. Oui, Ambroise Croizat est un véritable héros de notre histoire de France, celle des travailleurs. Sa place est au Panthéon, et son œuvre, celle des communistes, doit être défendue et prolongée. Au moment où le régime Macron à la suite de ses prédécesseurs, satisfaisant aux ordres du grand patronat et de son Union Européenne, vide les caisses de la Sécurité sociale, oui, l’heure est à défendre avec Croizat la Sécurité Sociale
La pétition
L’objectif d’Ambroise Croizat était de briser l’angoisse du lendemain, de la maladie ou de l’accident de travail. Sa volonté, sa vision étaient de ne plus faire de la retraite l’antichambre de la mort, mais bien une nouvelle étape de la vie. Notre pays doit à ce militant communiste la généralisation des retraites, les comités d’entreprise, la médecine du travail, la reconnaissance des maladies professionnelles, la prime prénatale… En tant que député du Front populaire, dès 1936, il avait déjà pris une part considérable dans l’instauration des congés payés, des conventions collectives et de la semaine de quarante heures.
Tous les Français, aujourd’hui, bénéficient d’une carte vitale, sésame qui leur permet si souvent d’être soignés selon leurs besoins, sans distinction de leurs moyens, grâce à la socialisation des richesses créées. Certes, de nombreux coups ont été assénés à la Sécurité sociale et au Code du travail depuis que Croizat n’est plus. Certes, la Sécurité sociale est avant tout une œuvre collective, comme Croizat, syndicaliste à la CGT, le rappelait. Mais qui peut dire que cet homme d’État n’a pas joué le premier rôle, en tant que ministre, pour apporter à la France l’une de ses plus belles réformes ? Qui peut dire que cette réalisation ne constitue pas un pilier indispensable à notre République sociale ?
La Sécurité sociale fait partie du patrimoine vivant de tous les Français. Un patrimoine qui n’est ni à muséifier ni à vernir, mais à entretenir et développer toujours plus, dans le respect de sa philosophie initiale, en tant que bien commun, comme le montre la crise du Covid-19. Le XIXe siècle aura été marqué dans notre pays par l’accès de tous à l’éducation. Le XXe retiendra à n’en pas douter, avec le recul, la fondation du système de santé public créé par Croizat comme l’une de ses plus grandes conquêtes.
Tous s’en réclament aujourd’hui, même si tous n’en sont pas dignes. Reste qu’Ambroise Croizat est définitivement digne du Panthéon, qui s’honorerait à l’accueillir, avec son épouse Denise, comme le souhaite sa famille.
signer la pétition sur le site internet de l’Humanité:
Nous devons nous battre car comme à dit croisant, le medef ne s arrêtera jamais, afin de démolir tt les acquis sociaux