Ce 28 mars 2021, plus de 170 marches pour le climat auront lieu partout en France : la jeunesse et les militants de l’écologie populaire s’indignent de la politique hypocrite du régime Macron qui, sans honte, piétine les conclusions de sa propre convention climat. C’est que le capitalisme est incompatible avec l’écologie ! Mais tous ceux préoccupés d’environnement peuvent compter sur l’appui des militants communistes des JRCF et du PRCF, qui apportent des propositions et solutions concrètes, révolutionnaires car sans peur de changer de système. Retrouvez ci-dessous la brochure « Les communistes et le combat environnemental » éditée et proposée par le PRCF et sa commission Écologie.
Les communistes et le combat environnemental
Inutile de cultiver le « catastrophisme » ou l’ « effondrisme » pour constater que les catastrophes naturelles sont de plus en plus graves et fréquentes dans le monde et en France : événements climatiques violents, chute de la biodiversité, pollutions des sols et des eaux, etc. Confrontée à cette succession de désastres, la bourgeoisie accuse « l’espèce humaine » en général. Elle ne pointe jamais la nocivité de son mode de production : la capitalisme. Ainsi, l’impérialisme mondialisé, semble se diriger vers une nouvelle phase de son développement : « l’exterminisme »
NI «GAÏA» RÉACTIONNAIRE, ni «Prométhée» capitaliste
Nous, les communistes, devrons éviter deux écueils idéologiques et politiques : l’écologie bourgeoise et le négationnisme environnemental
L’écologie bourgeoise
Nous devons dénoncer la responsabilité du grand capital dans la dégradation de l’environnement qui conduit quelques dizaines de millions d’individus dans le monde, à surconsommer et à gaspiller quand des milliards d’humains survivent dans la précarité sans perspective.
Nous ne nions pas que des phénomènes catastrophiques naturels sont indépendants de l’homme, mais il est évident que les activités humaines ont des interactions avec l’écosystème terrestre. Ces interactions sont à l’origine de certains dérèglements majeurs (aux études scientifiques de déterminer dans quelles situations c’est le cas).
Disons au contraire que le mode de production capitaliste est dominé désormais par la financiarisation et le parasitisme économique. Il est de plus sujet aux crises économiques et sociales, et enclin aux guerres de prédation et à la fascisation.
L’espèce humaine, partagée en classes aux intérêts contradictoires, est une composante majeure de l’écosystème planétaire. Ce dernier vit et évolue par d’innombrables interactions qui forment finalement « la dialectique de la nature » chère à Engels.
Nier « l’écosystème planétaire », nier que la lutte des classes influence son évolution , nier la mission révolutionnaire du prolétariat, revient donc à nier « la dialectique de la nature » et ainsi la dialectique toute entière. Ainsi, le combat de classe écologique est incontournable pour les militants marxistes-léninistes, il devient même une composante essentielle du combat révolutionnaire de notre temps.
À l’inverse, en développant une analyse marxiste-léniniste de la crise environnementale, dimension de la crise généralisée et systémique du capitalisme, la classe ouvrière doit se doter d’outils lui permettant d’orienter l’engagement environnementaliste sur des bases justes. Elle doit jouer le rôle « d’avant-garde écologique ».
Elle doit combiner le combat environnemental aux autres dimensions de la lutte anticapitaliste:
- (re)nationalisation de l’énergie, des banques, des transports et des principaux secteurs industriels existants,
- défense de l’agriculture paysanne et de la pêche côtière artisanale,
- défense du logement de qualité et éco-responsable pour tous.
Le négationnisme environnemental
À l’encontre de ceux qui nient ou qui minimisent le très rapide réchauffement climatique, ou qui opposent stérilement le souci environnemental à la nécessité incontournable de la production, les communistes et les vrais progressistes doivent apprendre à fusionner leur lutte pour l’émancipation sociale, leur combat patriotique pour l’émancipation nationale et leur action foncièrement anti-oligarchique pour préserver et reconstruire un cadre de vie sain.
Cette convergence des luttes « rouges », « tricolores » et « vertes », les véritables communistes et progressistes doivent y travailler à partir de leurs propres principes marxistes, sur des bases de classe anticapitalistes et anti-U.E, et sans jamais rallier l’écologisme réactionnaire, bourgeois et petit-bourgeois.
Le combat environnementaliste est au cœur du marxisme
Nous n’avons aucunement besoin de « tordre » nos références fondatrices pour penser les questions environnementales.
Friedrich Engels, dans «La situation de la classe ouvrière en Angleterre », a montré combien l’exploitation du prolétariat industriel était inséparable du saccage de son cadre de vie quotidien au nom du profit.
K. Marx, dans Le Capital, notait déjà que:
« le capitalisme n’engendre la richesse qu’en épuisant ses deux sources, la Terre et le travailleur ».
Karl Marx
Le marxisme n’a jamais encensé le travail pour le travail : le travail n’est émancipateur que s’il est délié des chaînes de l’exploitation d’une classe par une autre. Les « forces productives » ne méritent leur nom que si elles permettent que « le développement de chacun devienne la clé du développement de tous ».
Dans la pratique, de nombreux États socialistes ont contribué à la création de politiques écologiques de classe et de développement de pratiques agro-écologiques : le grand plan de transformation de la nature en URSS (plan d’agro-foresterie), le développement d’une agriculture vivrière sans intrants chimiques à Cuba (et au Venezuela), la lutte contre la déforestation au Burkina Faso, etc.
En résumé, le marxisme-léninisme peut permettre de saisir pleinement qu’à notre époque où l’exterminisme est devenu le stade suprême du capitalisme-impérialisme, le maintien de plus en plus artificiel du mode de production capitaliste et de ses modes de consommation est devenu un luxe et un danger insupportables pour la survie de l’humanité, voire pour l’avenir du vivant sur Terre.
Éviter les faux débats.
Dans ce domaine, nous devons distinguer l’écologisme révolutionnaire de deux autres idéologies : l’écologisme bourgeois-capitaliste et l’écologisme réactionnaire de « retour à la nature ».
Pour le premier, le productivisme doit se « moderniser » et se « verdir » en allant vers un « capitalisme vert ». La bourgeoisie capitaliste n’exploite cette idée de « capitalisme vert » que pour s’ouvrir de nouveaux marchés lucratifs (ex : marché du carbone) ou à des fins de communication publicitaire et politique. Dans les faits, elle se mobilise pour maintenir voire augmenter les niveaux de productions et d’échanges inutiles et s’emploie à faire tomber le peu de limites légales qui s’imposent aux producteurs capitalistes en matière d’environnement.
Concernant l’écologiste réactionnaire de « retour à la nature » qui prétend que nous n’avons qu’un seul devoir : revenir à l’âge de pierre, elle est plus sournoise. Elle tend à se présenter comme en opposition au productivisme et au consumérisme capitalistes. Elle nous invite à agir individuellement. Il y a alors plusieurs degrés dans cette idéologie qui vont de la « consommation militante » à la promotion de la « sobriété heureuse ». Les travailleurs ne devraient alors pas s’organiser collectivement pour prendre en main le pouvoir politique et économique et l’orienter vers un chemin respectueux de l’environnement ; ils devraient au contraire se retirer individuellement et s’engager à « consommer mieux « . Cette idéologie constitue finalement une tentative de diriger le prolétariat vers une forme de résignation et d’acceptation de leur situation sociale d’exploitation.
Nous devons affirmer la stratégie suivante : nous organiser collectivement, à partir de cela nous emparer des pouvoirs économique et politique, et mettre en place un système de production collectif planifié capable de répondre durablement aux besoins des uns et des autres, sans prendre aux hommes et à la terre plus que ce qu’elle ne peut reproduire.
Une production française, publique, démocratique et puissante.
Nous devons, en vue de réduire nos pollutions liées aux transports, relocaliser les productions au plus près des consommateurs, et donc combattre la mondialisation capitaliste.
Une autre raison de produire en France
Les délocalisations transfèrent les pollutions dues à la production industrielle vers les régions les plus pauvres du monde. Ainsi, une pollution supplémentaire, due au transport de marchandises, est engendrée.
La casse de l’appareil industriel français, l’extinction programmée de l’agriculture paysanne, de la pêche artisanale et du pastoralisme aggravent en réalité les pollutions indirectes de la France.
Nous devons construire :
- des circuits courts de consommation ;
- des productions relocalisées
- produire à nouveau en France
Se déplacer
Nous revendiquons le développement et la priorité donné au ferroviaire pour les marchandises et pour les personnes, et donc :
- Rétablir des dessertes ferroviaires nombreuses et commodes.
- Renationaliser l’ensemble des transports en commun et instaurer leur gratuité
Cette priorité donné aux transports collectifs, ne sous-entend pas l’abandon total du transport automobile. L’objectif est de transformer progressivement l’automobile en mode de transport d’appoint et/ou rural. L’industrie automobile française, qui fait vivre une masse importante du prolétariat industriel, bénéficiera d’un vaste plan de transformation de son outil de production dans le but de se convertir aux productions liées aux transports collectifs ferroviaires, alternatifs ou aux transports cyclistes.
Politique énergétique
Nous visons une maîtrise 100% publique et nationalisée du secteur énergétique dans le but de couvrir les besoins de toute la population. La production électrique nucléaire est à l’heure actuelle la solution la moins productrice de gaz à effets de serre. Naturellement, un vaste programme de maîtrise de la fusion nucléaire doit être mis en place. Il permettra d’éliminer les déchets nucléaires, principal problème des centrales actuelles.
Les énergies dites renouvelables pourront monter progressivement en puissance grâce à une planification centralisée limitant les problèmes dus à l’intermittence et au stockage.
L’Europe
L’’UE capitaliste constitue intrinsèquement une menace pour l’environnement et les populations. Bien que certaines rares directives permettent la protection partielle de certains milieux ou de certaines espèces, elles constituent ce qu’on appelle « l’arbre qui cache la forêt ».
Une révolution verte… et rouge !
Le modèle agricole intensif et industriel n’est productif que de profits capitalistes. Il s’est bâti avec la domination des produits phytosanitaires et il ne contribue pas à la souveraineté alimentaire de la nation. Au contraire, la France se voit obligée d’importer une large part de la nourriture consommée, ce qui conforte l’impérialisme français dans sa marche néocoloniale.
Nous devons au contraire promouvoir une agriculture paysanne, organisée en commun, planifiée et durable. Avec, en ligne de mire, un développement agricole moins énergivore, et plus respectueux des ressources.
À lire chez nos confrères de Reporterre:
- Le bilan écologique de Macron : 89 mesures négatives depuis 2017
- Pour une «vraie loi climat», plus de 170 manifestations dimanche dans toute la France
- la carte des 170 manifestations du 28 mars : https://vraieloiclimat.fr/28mars/