Déclaration du secrétariat national du PRCF – 10 mai 2021
Depuis des années, sans crainte d’affronter l’incrédulité, voire l’inconscience générales, le PRCF a dénoncé la fascisation de moins en moins rampante, non seulement de la France livrée aux politiques destructives de l’UE, du MEDEF et des gouvernements maastrichtiens successifs, mais d’une UE arrimée à l’OTAN qui criminalise le communisme tout en banalisant le fascisme.
Qu’est-ce en effet qu’une telle « Europe », dont certains prétendent qu’on pourrait la rendre « sociale, démocratique et pacifique », où les communistes sont persécutés (Pologne, Pays baltes, Hongrie…), où les autorités de Bruxelles, pilotées depuis Berlin et Washington, fraient avec des gouvernements d’extrême droite de Kiev à Zagreb et de Vilnius à Budapest en passant par Varsovie ? Une Europe ultraréactionnaire où l’on ose mettre sur le même plan les communistes – fer de lance de la Résistance armée à Hitler, y compris en France – et les assassins nazis ! Une Europe qui diabolise l’Armée rouge, principal vainqueur militaire de Hitler, mais qui tend la main aux Orban (Hongrie), Salvini (Italie), Porochenko (Ukraine) et autres admirateurs de Hitler et Mussolini ? Une Europe inféodée à l’OTAN où les « Rouges » sont diabolisés tandis que les néonazis, carrément au pouvoir à Kiev avec l’aide des Etats-Unis, sont présentés comme la pointe avancée de l’Occident « démocratique » face aux peuples russes et chinois stigmatisés. Comment s’étonner si, dans de telles conditions où l’anticommunisme est devenue la vraie religion d’Etat de l’UE, l’extrême droite prolifère avec, en France, le RN aux portes de l’Elysée (et Macron qui lui court derrière avec son Etat policier), alors qu’à Berlin, 90 députés néonazis paradent désormais dans le « Bundestag » !
Ce glissement vers la droite et l’extrême droite est d’autant plus vrai en France où, depuis notamment le Traité de Maastricht (1992), les gouvernements de la vraie droite et de la fausse gauche pro-UE, y compris celui de Jospin à participation « communiste » (1997-2002) ou celui de Hollande-Valls, ont inlassablement pilonné les acquis sociaux de la Libération, privatisé le secteur public, creusé le lit du tout-anglais des traités transatlantiques en piétinant la langue française, alimenté les ingérences impérialistes en Afrique ou au Proche-Orient, démoli la République française souveraine, une, laïque et indivisible partiellement héritée de la Révolution française et du CNR pour lui substituer un Empire euro-atlantique éclaté en Grandes Régions, piloté par l’impérialisme allemand et supervisé par l’OTAN. De ce fait, la notion de « gauche » a été systématiquement vidée de contenu et, malheureusement, le PCF qui fut jusqu’en 1992 le principal rempart populaire de l’indépendance nationale, s’est converti à la doctrine réformiste démobilisatrice de la « réorientation progressiste de l’UE et de l’euro » entraînant à sa suite les directions confédérales affiliées à la C.E.S. pro-Maastricht, dont président est le jaune Laurent Berger.
Ajoutons que tous les états-majors de cette fausse « gauche » ont osé appeler en 2017 à « utiliser le vote Macron » pour, prétendument, « faire barrage à l’extrême droite ». Comme si Macron, candidat du grand capital hexagonal et transnational, pouvait faire autre chose, étant donné son orientation antisociale, antidémocratique et antinationale, que de surenchérir sur le Rassemblement lepéniste, aile marchante de la fascisation, en matière de lois liberticides, de renforcement de l’Etat policier, de stigmatisation indiscriminée « des » musulmans, de matraquage des manifs syndicales et de répression sauvage des Gilets jaunes et des syndicalistes de lutte.
Le résultat logique de tous ces abandons, c’est qu’aujourd’hui les actes fascistes, racistes et anti-syndicalistes les plus grossiers se banalisent, que le pouvoir ne les condamne pas, voire les encourage en sous-main, tandis que des militaires d’extrême droite, approuvés par Le Pen et non sanctionnés par Macron, appellent à préparer un coup d’Etat. De plus, les « syndicats » policiers infiltrés par l’extrême droite paradent, armés et en uniforme, devant les tribunaux et à proximité de l’Elysée ! Plus que jamais, il faut donc riposter tous ensemble et en même temps à chaque acte de fascisation, à chaque agression antisyndicale, mais aussi à chaque campagne visant à criminaliser les communistes pour mieux banaliser et réhabiliter les fascistes.
Dans cet esprit, le PRCF propose à toutes les forces démocratiques de coorganiser une immense manifestation nationale de combat TOUS ENSEMBLE ET EN MEME TEMPS. Syndicalistes de combat, militants politiques progressistes, patriotes républicains condamnant sans appel le fascisme, Gilets jaunes refusant les actes anticommunistes et anti-cégétistes diviseurs, appelons ensemble au rejet de l’ensemble des mauvais coups du pouvoir, du MEDEF et de l’UE (contre-réformes maastrichtiennes des retraites, de la Sécu, des indemnités chômage, de l’Education nationale, euro-privatisations de la SNCF et d’EDF, délocalisations industrielles et fusions capitalistes transnationales, plans de licenciements massifs, dislocation de la République une et indivisible au nom des euro-régions et du « pacte girondin » cher à Macron…, sans oublier l’abrogation de l’ensemble des lois liberticides accumulées depuis Sarkozy). Réclamons le SMIG à 2000 euros, le relèvement des petits et moyens salaires, des pensions et indemnités chômage, des prix garantis aux petits paysans, des moyens substantiels pour l’Education nationale et l’hôpital public, la taxation du grand capital, des grandes fortunes et des profits capitalistes, l’annulation de la dette illégitime, la confiscation pure et simple des sommes phénoménales expatriées par les milliardaires dans les paradis fiscaux.
Le PRCF appelle tous les militants franchement communistes du pays, tous les syndicalistes de classe, tous les militants de la gauche patriotique, antifasciste et populaire (à l’exclusion du PS maastrichtien et des partisans de l’euro-dislocation régionaliste du pays), tous ceux qui osent mettre en cause l’illégitimité foncière de Macron et de sa clique oligarchique, à mettre au cœur du débat civique la construction d’une Alternative rouge et tricolore posant la question du Frexit progressiste, internationaliste et antifasciste, de la rupture avec l’OTAN et de sa course aux armements ruineuse et belliciste, de la mise hors d’état de nuire de tous les partis racistes et fascistes. Après quarante années de dérives euro-réformistes délétères, osons proposer à la classe ouvrière et au peuple travailleur une rupture franche avec le capitalisme impérialiste et fascisant ! Osons revendiquer une nouvelle République française indépendante et souveraine, une, laïque et indivisible, sociale, démocratique et centrée sur le monde du travail, une République internationaliste, pacifique et anti-impérialiste! Osons rouvrir à notre peuple la voie révolutionnaire du socialisme et du pouvoir des travailleurs pour notre pays !