Solidarité avec nos camarades allemands
A l’occasion de la fête de l’Avante, notre camarade Aymeric Monville a pu s’entretenir avec Renate Koppe, représentante du DKP à l’international. L’occasion de revenir sur la tentative d’empêcher nos camarades de participer aux élections qui auront lieu fin septembre. Le 26 septembre, le PRCF organisera une manifestation devant l’ambassade de la RFA à Paris pour dénoncer l’anticommunisme en Europe et notamment en Allemagne.
Bonjour, nous sommes actuellement à Lisbonne, à la fête de l’Avante du Parti communiste portugais et nous avons la chance de parler avec la responsable à l’international du DKP, Renate Koppe. Justement, nous organisons une manifestation devant l’ambassade d’Allemagne le 26 septembre prochain contre l’anticommunisme en Europe et spécifiquement en Allemagne, car il y a eu récemment une tentative d’empêcher votre parti de participer aux élections. Peux-tu nous en parler ?
Bien sûr, l’anticommunisme a une longue tradition en Allemagne, qui n’a jamais été interrompue à l’Ouest, même après la victoire sur le fascisme en 1945. La fondation de la RFA était une fondation dirigée contre les pays socialistes et la vision des pays socialistes nouvellement formés. En 1956 a été interdit le Parti communiste d’Allemagne des traditions duquel nous nous revendiquons exactement et ce n’est qu’en 1968 avec notre parti (DKP) qu’un parti communiste a pu être fondé de nouveau en Allemagne de l’Ouest. Ce qui s’est passé n’a pas été une procédure d’interdiction, c’est pourquoi nous appelons cela une tentative d’une interdiction froide du parti parce que cela a aussi été essayé administrativement. Le commissaire aux élections fédérales nous a accusé de ne pas avoir soumis nos rapports financiers à temps. Ils ont dit que nous les avions soumis trop tard car il est très difficile, surtout pour un petit parti, de soumettre les comptes à temps, non seulement pour l’exécutif central du parti mais aussi pour les organisations locales. Mais cela ne correspond pas du tout à la situation juridique, à savoir que le retrait du statut de parti et l’interdiction de participer aux élections sont, à notre avis, totalement illégaux et illicites. Nous avons également déposé un recours auprès de la Cour constitutionnelle fédérale. La Cour constitutionnelle fédérale a statué en notre faveur. Notre évaluation est la suivante : nous savons maintenant qu’il ne s’agissait pas d’une action organisée de la part du commissaire fédéral aux élections en tant qu’individu, mais qu’il y avait plutôt une collusion dans certaines parties de l’administration du Bundestag. Il s’agissait donc déjà d’une action organisée contre nous et nous l’avons évaluée de telle manière qu’ils ont simplement essayé de voir si nous pouvions y réagir afin de l’empêcher. Nous n’avions que trois jours après la réunion de la Commission électorale fédérale pour introduire cette objection. Nous pensons qu’ils ont parié que nous ne serions pas capables de le faire correctement. Eh bien, cependant nous l’avons fait. Nous participerons aux élections fédérales. Les élections fédérales auront lieu dans la seconde moitié du mois de septembre, donc très bientôt exactement, nous y participerons. Nous sommes un petit parti, nous n’obtiendrons certainement pas de siège au Bundestag, mais nous utiliserons la campagne électorale avant tout pour agir contre le transfert des coûts de la crise capitaliste sur le dos des travailleurs et aussi pour avoir droit au chapitre sur la question de la guerre et de la paix, et pour nous la principale solution est la paix avec la Chine et la Russie, la sortie de l’OTAN, et les armes nucléaires hors d’Allemagne.
Et peux-tu nous parler des menaces qui pèsent sur le mouvement communiste allemand dans son ensemble ?
Une telle action contre les partis de gauche dans le cadre des élections fédérales n’a été menée que contre nous. Mais bien sûr, il existe d’autres obstructions de toutes sortes contre les organisations de gauche. Avec l’association antifasciste KvN, c’est-à-dire l’Association des persécutés du régime nazi, on a tenté de leur retirer leur statut d’association sans but lucratif l’année dernière. Entre-temps, cela a également pu être évité, et il y a bien sûr de nombreuses tentatives de ce genre. Il y a quelques années, des tentatives ont été faites pour dépeindre le Secours Rouge (Rote Hilfe) comme une organisation qui soutient les personnes politiquement persécutées comme anti-constitutionnelles. Le quotidien Junge Welt est désormais visé dans le rapport de l’Office pour la protection de la Constitution, ou dépeint comme anti-constitutionnel.