Cet homme est indigne il peut concourir aux JO de la fatuité et de la méchanceté. Il n’a aucun respect pour les sportifs, aucune ambition émancipatrice pour notre jeunesse. Après son discours de Marseille, ce discours ignoble complète sa vision du monde profondément réactionnaire https://t.co/0HsVNfeHqk
— PRCF_Com_Educ (@CPrcf) September 14, 2021
Le 13 septembre 2021, recevant les sportifs présents aux Jeux olympiques de Tokyo, Emmanuel Macron les tançait vertement et affirmait que « l’Etat joue un rôle de premier plan dans la politique de soutien au sport de haut niveau ». Une discours indécent lorsque l’on sait que parallèlement, Macron et ses laquais poursuivent le démantèlement de l’Education physique et sportive (EPS) en France.
Une situation inquiétante
En effet, une étude récente du SNEP – FSU montre que 66% des adolescents entre 11 et 17 ans ont un niveau de sédentarité inquiétant et une faible activité physique (moins d’1 heure par jour). Depuis 40 ans, les enfants français ont ainsi perdu 25% de leurs capacités cardiovasculaires. Seuls 10% d’entre eux ont gardé les mêmes capacités que leurs aînés. Concernant l’activité physique quotidienne des ados, la France est à l’avant-dernier rang en Europe.
En outre ces chiffres moyens cachent d’énormes inégalités devant la santé et la pratique sportive. 24% des enfants d’ouvriers sont en surcharge pondérale et 8% sont obèses (contre 12% et 3% des enfants de cadres). Les personnes à bas revenus, peu diplômées, résidant hors des grandes agglomérations, ont une faible pratique sportive moyenne. 23% des 6/11 ans n’ont aucune autre activité physique que l’EPS ! Ajoutons le nombre annuel inquiétant de personnes, notamment d’enfants et d’ados, qui sont victimes de noyades, ce qui n’est pas sans relation avec la masse de personnes maîtrisant peu ou pas la natation (dans nombre de régions pauvres, la population s’est accrue pendant que, suite à l’austérité imposée aux communes et aux terribles inégalités entre territoires, le nombre de piscines municipales en état de marche a diminué !).
Effets de l’euro-austérité sur la dégradation de l’EPS à l’école
Malgré cette situation inquiétante, 800 postes de professeurs d’EPS ont été supprimés ces quatre dernières années pendant que 70 000 élèves supplémentaires ont dû être accueillis. Les études du Syndicat National de l’Education Physique montrent que, faute de recrutement suffisant, de nombreux remplacements de professeurs d’EPS absents ne sont pas assurés, qu’il manque un enseignant d’EPS dans 10% des établissements scolaires publics, que 40% des collèges, 50% des LP et 97% des lycées comptent des groupes EPS à 30 élèves et plus!
Soutien du PRCF aux revendications syndicales de l’EPS
C’est pourquoi le PRCF ne peut que soutenir les revendications justifiées du SNEP. Dans l’intérêt des élèves, de leur joie d’aller à l’école, de leurs capacités cognitives, qui sont stimulées par l’activité physique, de leurs capacités sociales et culturelles futures, de leur rapport dynamique, libre et plaisant à leur propre corps, il faut notamment
* 4 h par semaine d’EPS de la maternelle à la terminale
* le doublement des recrutements pendant au moins cinq ans, soit 1500 postes par an
* 24 élèves maximum par classe dans une première étape (à Cuba, un pays vingt fois plus pauvre que la France, les classes sont de dix élèves maximum!)
* une épreuve d’EPS aux examens avec coefficient revalorisé, et la restauration d’un véritable bac national qui soit aussi le premier grade universitaire (abolition de « Parcours Sup »)
* une section scolaire sportive par établissement ou une option EPS
* un plan de (re-)construction de 1000 gymnases et piscines d’ici 2024
* le mercredi après-midi totalement réservé à l’UNSS dans les emplois du temps des élèves.
EPS à la française ou « construction » maastrichtienne, il faut choisir !
Pour cela, il faut abroger l’empilement de contre-réformes maastrichtiennes du collège et du lycée (Allègre, Fillon, Chatel, Vallaud, Blanquer) dont le but est d’aligner la France sur les normes néolibérales portées par l’UE (« processus de Lisbonne »). Il faut mettre fin à l’euro-austérité qui étouffe les services publics et qui comprime le salaire et le recrutement des enseignants depuis des décennies au nom des critères de Maastricht indissociables de la monnaie unique. Pour reconstruire une EPS à la française et une Education nationale de qualité pour tous, il convient au plus tôt de rompre avec la « construction » euro-atlantique qui désintègre notre pays et d’engager la construction d’une société réellement socialiste dirigée coopérant à égalité avec tous les pays du monde.