Trop, c’est trop: Blanquer Démission!
En ce début d’année 2022, l’exaspération dans l’ensemble des catégories de la communauté éducative a atteint un niveau insupportable. Cette exaspération est à la mesure du
- mépris du sinistre Blanquer à l’égard des personnels, des élèves et de leurs parents,
- de son impéritie face à la crise sanitaire,
- et de sa violence à l’égard du Service public d’Éducation nationale qu’il n’a eu de cesse de saccager.
Blanquer ministre de l’EN, c’est un quinquennat passé à:
- démembrer le lycée (GT ou pro),
- à détruire le bac national anonyme pour le remplacer par du contrôle local et la sélection à l’entrée du Supérieur,
- humilier et caporaliser le corps enseignant pour le plier à ses obsessions profondément réactionnaires,
- Paupériser les enseignants et attaquer le Statut de la Fonction publique construit par les ministres communistes Thorez et Le Pors.
- Réprimer dans la violence l’action syndicale, en matraquant les lycéens en lutte, en poursuivant les syndicalistes, en montant l’officine Avenir Lycéen.
- Travestir la réalité que ce soit sur sa cataclysmique réforme combinée du Bac et de Parcoursup ou pour manipuler les chiffres dramatiques de contagions COVID en milieux scolaires
Cet arrogant ministre profite avec le pire des cynismes de la crise sanitaire pour semer encore davantage le chaos dans le plus grand service publique de France.
Sa haine et son mépris à l’égard des agents de la Fonction Publique n’ont d’égaux que son absence totale d’empathie à l’égard de la population frappée par une maladie contagieuse grave qui a déjà causé plus de 122 000 morts.
Jean Michel Blanquer c’est le Bolsonaro français.
Il n’a eu de cesse de dénier la gravité de la crise soutenant en cela une position obscurantiste.
Il ne se cache pas d’être partisan de l’infection de troupeau (appelée hypocritement immunité collective), mettant en œuvre au plan sanitaire les mêmes méthodes que celles qu’il défend au plan économique: individualisme forcené, concurrence de tous contre tous, abandon des plus vulnérables, désinformation et si cela ne suffit pas répression féroce.
Les conséquences sont terribles avec une diffusion foudroyante du virus dans toutes les couches de la société, diffusion qui met en danger les personnels au contact des élèves et de la population qui sont en première ligne mais également l’ensemble de la population et de l’économie. (En ce mois de janvier la triste barre symbolique des 10 000 enfants hospitalisés depuis le début de la pandémie a été franchie, alors que rappelons-le le premier foyer de diffusion du virus sur le sol français fut un lycée et le premier mort un enseignant!).
L’absence de respect, l’absence même de la plus simple humanité cela n’est pas supportable. Cela n’a que trop duré: il doit partir.
La destruction de l’Éducation nationale: un processus qui dure depuis plus de vingt ans sous les injonctions sans cesse plus dures de l’UE.
Blanquer est l’homme de main du Patronat européiste dans sa volonté d’araser l’École de la République voulue par Condorcet, et patiemment construite de Gaspard Monge à Emile Wallon en passant par Jean Zay. À la manœuvre, que cela soit au pouvoir ou dans « l’opposition » depuis près de vingt ans, il est le zélé exécuteur de la Stratégie de Lisbonne pour l’éducation qui vise depuis 2000 à mettre en place à l’échelle européenne un grand Marché concurrentiel de la connaissance et de la compétence, poursuivant en cela le processus européen de Bologne initié en 1998.
C’est sous l’égide de cette stratégie européenne que sont mises en place successivement et avec une grande cohérence dans la régression plusieurs vagues successives de contre-réformes destructrices:
- réforme Lang du lycée après que la mobilisation a eu mis en échec le ministre Allègre,
- réforme LMD qui conduira à la masterisation menée par Blanquer sous Sarkozy:
- Avec à la clef la casse des concours de recrutement au profit d’une explosion de la précarité,
- Doublée d’une crise du recrutement et une diminution dramatique du niveau de qualification des enseignants
- socle commun de compétences Fillon et casse de l’éducation prioritaire avec le dispositif Éclair (déjà Blanquer),
- réforme LRU de la revenante Pécresse,
- socle de compétence et de culture Peillon-Hamon,
- réforme du collège Vallaud-Belkacem,
- PPCR
- Et pour finir, École de la Confiance, démembrement du lycée et disparition du Baccalauréat national Blanquer, mise en place de la sélection à l’entrée des universités ParcourSUP.
Tout cela s’ajoute à la cure d’austérité sans fin imposée par les critères de convergence de Maastricht et l’entrée de l’euro-mark.
Cette cure d’austérité, c’est le gel du point d’indice dont la conséquence est la clochardisation des enseignants (dont près de 80% sont des femmes):
- Salaire d’entrée passé de 2 fois le smic à 1, 2 fois le smic en 2020.
- Salaires inférieurs de 25% à ceux des autres catégories A (et cela en tenant compte des agrégés qui sont A+ !).
- Salaires deux fois inférieurs à ceux des enseignants allemands pour un nombre d’heures de cours plus élevé.
C’est donc après deux décennies complètes et ininterrompues de reculs éducatifs et sociaux submergeant sans cesse la communauté éducative, que celle-ci doit faire face aux vagues successives de la pandémie covid.
Comme pour l’Hôpital public, défendre l’École de la République:
-
c’est d’abord faire le constat de la volonté européenne de privatiser ce service public qui représente un énorme marché concurrentiel potentiel sur lequel lorgnent depuis toujours les investisseurs cupides.
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C’est ensuite prendre conscience que la concurrence libre et non faussée ne peut exister en matière d’éducation tant que subsistera une Éducation nationale.
Préserver notre École républicaine nécessite donc de combattre les politiques européennes qui veulent l’étouffer.
Préserver notre École républicaine, c’est sortir de cette Union européenne qui a gravé dans le marbre ses Traités avec la concurrence libre et non faussée, traités, contre lesquels il n’y a pas de choix démocratiques (selon le Président Juncker), bien que leur unique mise aux voix par référendum se soit soldée par un retentissant NON en mai 2005.
UNE ÉDUCATION NATIONALE SOUS LE FEU du mépris de classe et de l’OBSCURANTISTE DE SES ENNEMIS
Ce nécessaire inventaire à la Prévert démontre la monstruosité et la criminalité inhérentes à la Macronie, dont les représentants ont exprimé leur mépris de classe tout au long de ce sordide quinquennat : dénonciation de « l’absentéisme » des enseignants pour cause de coronavirus ; l’ancienne porte-parole Sibeth Ndiaye fustigeant les enseignants qui ne travaillent pas et qui n’iront pas « récolter des fraises » ; médailles de couleur en guise de « récompense » pour les enseignants s’étant démenés lors du confinement afin d’assurer la « continuité pédagogique ». Et comment oublier que le despote Macron déclarait au sujet des retraites des enseignants : « On est entre 1.000 et 1.200, en moyenne, je pense que je ne suis pas loin de la réalité » … alors que la retraite moyenne des enseignants, selon « Le Bilan social », une publication du ministère, s’établit à 2.380 € par mois – de quoi justifier sa contre-réforme visant à réduire drastiquement le niveau des retraites des fonctionnaires !
On aurait tort de voir dans ces déclarations des « dérapages » : il s’agit bien d’une pensée structurellement déshumanisante et hostile à la fonction publique, en particulier contre les enseignants jugés « fainéants », toujours « en vacances » et ne « travaillant que 18h par semaine » – quand bien même les enseignants travaillent plus de 40 heures par semaine en moyenne et consacrent une bonne partie des « vacances » à leur métier. Une pensée qui anime les euro-dirigeants de France, aussi bien l’extrême droite haineuse – à l’image du fasciste Zemmour désireux d’augmenter l’âge de départ à la retraite à 64 ans et déclarant que « le travail, c’est la santé » – que la réactionnaire Pécresse voulant supprimer 150.000 postes de fonctionnaires et a déjà détruit l’Université quand elle fut ministre du gouvernement Fillon lors du déplorable mandat Sarkozy.
Mais on ne saurait oublier les mensonges et trahisons de la soi-disant « gauche » « socialiste » et « écologiste », appliquant les euro-directives austéritaires et managériales à l’image de la sordide « stratégie de Lisbonne » faisant la part belle à la « compétitivité » des établissements scolaires ; une funeste stratégie acceptée par le gouvernement Jospin (avec, en son sein, Jean-Luc Mélenchon et des ministres PCF) et confirmée par le catastrophique quinquennat Hollande. Ne croyons donc pas les faussaires comme Hidalgo, dont la promesse démagogique de doubler les salaires des enseignants se heurtera au mur indéboulonnable des « critères de Maastricht » et de l’austéritaire monnaie unique, l’euro.
Car au-delà des euro-gouvernements de droite et dits de « gauche », c’est bel et bien la mortifère Union européenne qui impulse la désintégration progressive en poussant à la privatisation de l’Éducation nationale qualifiée par le vocable juridique de « service d’intérêt économique général » (et non plus service public). Le tout visant à satisfaire les desiderata du MEDEF-CAC 40, comme le montre le « plan d’action nationale » signé conjointement par Blanquer et le patron du MEDEF, Geoffroy Roux de Bézieux, en juin 2019, visant à livrer les jeunes à la merci d’un grand patronat souhaitant disposer d’une « armée de réserve des travailleurs » (Karl Marx).
Les conséquences sont désastreuses pour l’avenir de la France, de la République une et indivisible, pour celui de l’Éducation nationale et tout simplement pour la jeunesse de notre pays : désespoir d’une partie croissante de la jeunesse de plus en plus atomisée, exploitée, en quête de sens et souffrant de graves problèmes de santé, y compris mentale et psychologique ; fascisation accrue illustrée par la montée en puissance de l’extrême droite et de ses idées nauséabondes et les agressions à l’encontre des forces progressistes et syndicalistes (injures, tags racistes, menaces de mort) ; obscurantisme assassin dont a été tragiquement victime Samuel Paty et qui débouche sur la remise en cause radicale des savoirs et des principes scientifiques construits depuis l’Antiquité (Grèce, Chine, etc.).
Ne réduisons toutefois pas ce triple mouvement funeste aux seuls extrémistes qu’il faut anéantir, à commencer par l’islamisme et l’extrême droite identitariste. Ce sont en effet TOUS les identitarismes (y compris les obsessions faussement de « gauche » substituant les étiquettes « raciales », « religieuses » ou « de genre » à la lutte des classes) et tous les discours réactionnaires qui contribuent à ce dramatique délitement. Comment ne pas voir, à ce sujet, l’immense responsabilité de Macron, qui réhabilite Pétain et Maurras (servant ainsi la soupe à Zemmour) et qui promeut une réécriture européiste de l’histoire (comme l’annonça fier-à-bras Blanquer à l’Assemblée nationale le 16 mai 2018) falsifiant la réalité historique ? Ainsi, le 19 septembre 2019, la Macronie, mais aussi les faux « Républicains », le prétendu « Rassemblement national » et les traîtres PS et EELV ont adopté l’infâme résolution du Parlement européen assimilant le communisme au nazisme, pervertissant mensongèrement la réalité historique en niant sciemment le fait que l’URSS fut le grand vainqueur de la barbarie nazie après avoir perdu plus de 27 millions de ses citoyens !
PROMOUVOIR LES LUMIÈRES COMMUNES AU SERVICE DU GENRE HUMAIN
C’est pourquoi le Pôle de Renaissance communiste en France (PRCF), promoteur de l’esprit critique et rationnel promu par les savants antiques, les penseurs médiévaux, les humanistes et les Lumières, fidèle à l’esprit révolutionnaire de Robespierre et des sans-culottes, de Marx et Engels, de la Commune et de Jaurès, de Lénine et Politzer, du Front populaire et du Conseil national de la Résistance (CNR), fait campagne pour une Alternative Rouge et Tricolore associant la Marseillaise et l’Internationale, le drapeau tricolore de la Révolution jacobine de 1793 et le drapeau rouge de l’internationalisme prolétarien, afin de promouvoir les Lumières communes au service du genre humain.