Par Fadi Kassem, secrétaire national du PRCF, Georges Gastaud, directeur politique d’Initiative communiste et Gilliatt de Staërck, responsable national JRCF – Le 4 mars 2022
Pour la paix et la désescalade !
En tout premier lieu, rien n’est plus urgent que d’animer la bataille pour la désescalade à l’Est en un moment où les va-t-en-guerre des médias – spécialement ceux de l’euro-« gauche » et des euro-« écologistes » (écolos en paroles, impérialistes en fait !) poussent irresponsablement à l’interventionnisme et où leurs relais des médias d’Etat se montrent incapables de concevoir ce que pourrait être pour la France et l’humanité une escalade nucléaire entre l’OTAN et la Russie. Pour débattre avec les Français de bonne volonté, les militants du PRCF disposent de nombreux articles analytiques parus dans I.C., Etincelles ou sur www.initiative-communiste.fr . Toutes ces analyses démontrent et annoncent depuis plus de vingt ans que le bloc euro-atlantique est le principal ennemi des peuples et de la paix par son obsession d’encercler la Russie et la Chine en s’alliant aux pires intégristes ou aux nazis avérés. Il est important notamment de diffuser la déclaration publiée par le secrétariat national unanime le jour même de l’offensive russe en Ukraine.
Pour autant l’heure est surtout et avant tout à réunir, sans exclusive autre qu’antifasciste, l’ensemble de ceux qui, quelle que soit leur analyse du « conflit de haute intensité » annoncé depuis des mois par le chef d’état-major de Macron, comprennent que l’escalade en bleu et jaune que promeuvent les médias, ne peut conduire qu’à un embrasement exterminateur. Plus que jamais expliquons que « l’exterminisme est le stade suprême du capitalisme-impérialisme » et qu’il n’y a pas d’autre issue fondamentale pour l’humanité que ce que nous nommons un socialisme-communisme de nouvelle génération. Plus que jamais, il faut faire entendre la signification profondément humaniste de la devise de Fidel Castro et du Che « le socialisme ou mourir!« .
Il importe aussi de lier très fortement les luttes pour le pouvoir d’achat populaire au refus du surarmement, à la fois dangereux et ruineux. Non les travailleurs, ni même les petits et moyens entrepreneurs de la ville et de la campagne, ne doivent « faire ceinture » pour la politique euro-atlantiste impérialiste et hégémoniste de guerre et de « sanctions » qui ne nourrira que NOS oligarques du complexe militaro-industriel incarné par Le Drian.
Oui, l’UE arrimée à l’OTAN, c’est la guerre! Oui, la France doit en sortir pour… ne pas « y rester »!
Il urge également, à l’heure où l’ensemble des dirigeants de l’UE précipitent leur marche vers l’Etat fédéral européen voulu par Scholz, où Berlin double son budget militaire et prétend réarmer les héritiers du nazi ukrainien Stépan Bandera, où Macron veut accélérer le « saut fédéral européen » qu’ont rejeté les Français (Non populaire du 29 mai 2005), de montrer à quel point l’UE est indissociable de l’OTAN. Si bien qu’il est mensonger de prétendre sortir la France de l’Alliance atlantique sans rompre avec l’UE ; celle-ci est en effet conçue
* pour avancer sans cesse vers l’Est (le MEDEF appelle cela le « besoin d’aire », un autre parlait jadis de « Lebensraum », « espace vital »…),
* pour persécuter les communistes (déjà interdits en Pologne, en Ukraine et dans les Etats baltes)
* et pour recycler les pires fascistes.
Alors, prenons appui sur notre juste ligne des quatre sorties: c’est à la fois pour des motifs sociaux (sauver et élargir les acquis du CNR), pacifiques (stopper la marche à la guerre mondiale), patriotiques (affranchir la France de l’UE, de l’euro et de l’OTAN) et antifascistes (conjurer le recyclage paneuropéen des nazis) qu’il faut
* sortir la France de l’euro, ce dispositif continental austéritaire,
* sortir la France de l’UE, cette fascisante et belliciste prison des peuples,
* sortir la France de l’OTAN (un monde pacifique n’a que faire d’une alliance « atlantique »!) et
* sortir notre pays de l’obsolète système capitaliste incapable d’apporter au monde autre chose que du bruit et de la fureur.
La « grande explication » capital/travail approche : cap sur les manifs populaires et les boîtes !
Dans le même esprit, il faut travailler ardemment à ce que germe la « grande explication » entre les travailleurs de France et le parti maastrichtien et oligarchique qui, tout en alimentant l’extrême droite comme ultime recours, fait pour l’essentiel bloc autour de Macron rallié en douce par nombre de LR et de « socialistes », Chevènement en tête. Plus que jamais, dénonçons le faux « ni gauche ni droite » de Macron, ce belliciste déguisé en « diplomate », ce « moderniste » désireux de revenir aux pratiques patronales du XIXème siècle, ce chef d’Etat qui piétine la Constitution (laquelle ne parle pas de « souveraineté européenne » mais dispose que « la souveraineté réside essentiellement dans la Nation »), ce chef du « bloc bourgeois » dont le programme de candidature proclame sa volonté de reculer sans fin l’âge de la retraite, de faire « travailler plus » la classe laborieuse, de supprimer le CAPES, le statut des professeurs et, ce faisant, l’Education NATIONALE elle-même, comme a commencé de le faire Blanquer. Alors que le mouvement « Unité » de la CGT a le courage de proclamer, comme nous le faisons depuis toujours, qu’il ne faut « aucun homme, aucune arme, aucun euro pour la guerre », qu’il faut « rompre avec l’UE » et « sortir de l’OTAN », c’est avant tout à la « grande explication » sociopolitique qui vient que, sans se laisser happer par l’électoralisme*, les militants franchement communistes se tourneront de plus en plus vers les entreprises, usines, chantiers, dépôts EDF, gares, hôpitaux, lycées, postes, autres services publics, etc.. Sans oublier la manif interprofessionnelles pour les salaires prévue le 17 mars alors que les prix s’envolent, que le carburant pour aller bosser devient un produit de luxe et que l’on voit de nouveau sympathiquement les gilets jaunes fleurir sur la plage-avant des voitures….
Notre 8 mars annuel est rouge et prolétarien !
Enfin, prenons appui sur le remarquable matériel édité par notre commission femmes (Manifeste franchement communiste pour l’émancipation féminine, affiche internationale en préparation sur proposition du PRCF avec l’appui des partis communistes espagnol et suisse) pour célébrer sur des bases rouges le 8 mars, une journée de lutte lancée par la communiste allemande Clara Zetkin en vue d’associer étroitement le combat de classe des prolétaires, les luttes anti-impérialistes et l’engagement pour l’égalité complète entre les deux sexes.
Plus que jamais, avec initiative, discipline, abnégation, détermination, en prenant avant tout appui sur le nouvel « Initiative communiste » pour dialoguer, allons à la rencontre de la classe ouvrière dans sa diversité, du monde du travail sous toutes ses formes et de la jeunesse populaire dans toutes ses composantes. Là est la clé d’une résistance efficace, suivie d’une grande contre-offensive populaire, pour les militants de la Renaissance communiste comme pour tous les vrais amis de la paix, de la démocratie, de l’indépendance nationale, de l’environnement et du socialisme.