Seulement quelques mois après avoir théorisé une nouvelle fois le dogme de l’interdiction du dégel du point d’indice de la fonction publique, la ministre de Macron préposée à la casse des fonctionnaires et agents publics Amélie de Montchalin vient d’annoncer ce matin du 15 mars une possible augmentation de ce point d’indice. Annonce de propagande électoraliste, cynique et mensongère.
Qu’est ce que le point d’indice, pourquoi il concerne plus que les fonctionnaires
Le point d’indice c’est la valeur de référence des payes des fonctionnaires, mais également des agents publics. En effet, les rémunérations des fonctionnaires sont établies sur la base de grille de salaires, selon les différentes catégories de la fonction publique. Ces grilles sont regroupée par grade, correspondant à des niveaux de diplômes de recrutement, et reconnaissent ensuite l’expérience professionnelle (l’ancienneté) par une évolution au cours de la carrière du nombre de point d’indice attribué à chaque agents. C’est la base du calcul des fonctionnaire. Une base qui est une garantie essentielle de la protection statutaire des fonctionnaires, assurant ainsi la neutralité de la fonction publique, et donc garantissant contre la corruption et la servilité partisane.
Ce point d’indice, à la base de la rémunération des 5 millions de fonctionnaires des 3 fonctions publiques (d’Etat, hospitalière et territoriale), est aussi l’une des bases de la détermination des salaires du privé en France. En effet, il impose un niveau de concurrence pour le recrutement des personnes diplômées. L’augmentation du point d’indice profite donc à la dynamique générale des salaires.
Dans la continuité de sa politique de baisse des salaires entamée comme secrétaire général de l’Élysée puis ministre de l’économie de Hollande, Macron a dès son élection poursuivie une politique systématique de blocage des rémunérations des fonctionnaires, en bloquant de manière inique et scandaleuse le point d’indice. Ce gel se traduit par un blocage des rémunérations, des infirmières, des pompiers, des professeurs, des techniciens et ingénieurs de l’environnement et de l’équipement, des personnels de la justice, de ceux de la protection de la jeunesse etc… C’est une des explications fortes de la crise de recrutement dans l’éducation nationale comme dans les hôpitaux publics.
-7,6% de baisse des salaires réels des fonctionnaires : les agents publics ne voterons pas pour Macron !
En réalité, ce gel du point d’indice correspond à une baisse de la rémunération des fonctionnaires et agents publics. En effet, chaque année, l’augmentation des prix également appelée inflation, fait que pour un même salaire en euro, il n’est plus possible d’acheter la même quantité de chose.
L’institut national de statistique publie chaque année son indice des prix à la consommation qui permet d’évaluer cette augmentation des prix. Un indice au demeurant très critiqué car minorant l’augmentation réel des prix des éléments principaux de consommation. Cette indice a augmenté de 3.19% sur le quinquennat Hollande Macron (2012- 2017). Puis il a encore augmenté de 6.12% entre 2017 et 2022 sous la politique de Macron. Soit un bilan de Macron de +9.51%.
En clair, un billet de 100€ ne permet plus en 2021 que d’acheter que ce que l’on aurait payé 90,5€ en 2012.
Durant le quinquennat Macron Hollande, le point d’indice a été gelé de 2012 à 2015. En 2016 et 2017, année électoral, il y a eu de très faible augmentation de respectivement 0.3% et 0.85%. Puis Macron a immédiatement re gelé le point d’indice de 2018 à 2021.
Sur la période 2012 – 2021 les fonctionnaires ont en tout et pour tout peçu 1.2% d’augmentation quand très officiellement l’INSEE calcul une augmentation des prix de 9.51%.
Dans ces conditions, un fonctionnaire qui avait un salaire de 2000 € en 2012 ne dispose plus que de 1848 €. Une perte de pouvoir d’achat de 151 € soit 7.6% !
Depuis 1996, le salaire réel a baissé à 1591€ !
Désormais, très officiellement, les salaires nets en entrée de grille d’un fonctionnaire de catégorie C sont inférieurs à ceux du SMIC : 1149 € contre 1230 € pour le SMIC. Soit 7% sous le salaire minimum légal !
les causes et armes de cette baisse des salaires : l’UE et l’euro
Bien sûr, ce constat très factuel de la baisse des salaires des fonctionnaires devrait conduire chacun des agents publics à ne pas accorder son vote à Emmanuel Macron et de faire campagne partout contre son bulletin de vote. Un tel mépris continuel mérite la sanction la plus forte ! d’autant que ce mépris de classe concerne non seulement les salaires, mais également les missions des agents et plus largement le service public mis en pièce, dénigré, attaqué et très souvent vendu à la découpe, au détriment de l’ensemble de la Nation mais pour le plus grand profit des maitres milliardaires de la Macronie qui ont eux vu leurs fortunes exploser.
Il est cependant indispensable de ne rien cacher des causes structurelles de cette baisse qui n’a pas commencé avec Macron Hollande, mais qui était déjà le fait des politiques de Chirac et Sarkozy. En effet, il s’agit ni plus ni moins que des conséquences de l’Euro et des traités européens. De fait, on observe que la baisse des salaires des fonctionnaires s’est nettement accrue avec le passage à l’euro. Ce dernier a en effet contraint, sous couvert des critères de Maastricht, à une euro austérité permanente. Pour parler plus clair à une guerre aux salaires. Le TSCG de Hollande Macron est venu aggraver la situation en mettant sous la censure de Bruxelles directement le budget de l’Etat. De quoi s’assurer que la pression populaire ne puissent pas faire sauter l’euro, le verrou poser par les milliardaires pour protéger leurs coffres remplis de l’argent pris dans nos poches.
jbc pour www.initiative-communiste.fr