En apparence, Macron triomphe : levant fort à propos (électoralement parlant) les restrictions sanitaires, profitant de sa stature surjouée de grand capitaine affrontant la tempête (alors qu’en réalité, son ancrage dans l’OTAN a rendu la France inaudible à l’international), profitant aussi de la médiocrité de la concurrence électorale (division de l’ultra droite, nullité de l’offre LR, bellicisme insupportable des « écolos » à la Jadot et des « socialistes » à la Hidalgo, incapacité radicale de Mélenchon et Roussel de porter une position anti-impérialiste et euro-critique claire), le président mal élu de 2017 se voit déjà reconduit à l’Élysée « dans un fauteuil ». Il en résulte cette NON-campagne électorale où le principal candidat en lice se dérobe et tout en « prenant date » sur les retraites (report à 65 ans de l’âge légal), sur le statut de la fonction publique et, par-dessus tout, sur la « souveraineté européenne », c’est-à-dire sur cet Empire européen que les Français ont refusé lors du référendum de 2005.
Mais en réalité, la Macronie a peur et l’articulet ci-joint du Canard enchaîné le prouve. Plus fin politique qu’on le croit, Macron saisit que l’enjeu d’une présidentielle n’est pas seulement, ni même principalement l’élection, mais « le mandat » accordé ou pas par le peuple. Autrement dit, la légitimité qu’a ou n’a pas un candidat, après l’élection, à faire passer les contre-« réformes » que la classe dominante et son chef d’orchestre européen, le duo Scholz/von der Leyen, ont résolu de faire passer.
Or cette feuille de route européenne et atlantique est terrible, réellement « existentielle » pour la France. Non seulement il s’agira, au cours du prochain quinquennat, d’araser les ultimes acquis de 1945, de parachever le grand départ des dernières industries, d’imposer un nouveau tour de vis au « coût du travail », d’en finir avec l’Éducation de moins en moins « nationale » (fin du CAPES parachevant la casse du bac national anonyme) ; mais il faut définitivement instituer le primat de l’« État fédéral européen » annoncé par Scholz sur l’Etat-nation encore marginalement souverain, dissoudre l’armée française et sa force de frappe nucléaire dans l’armée euro-atlantique, officialiser le tout-anglais sur l’ensemble de l’UE, privatiser ce qui reste d’EDF et de la SNCF, et en finir avec la République une et indivisible à grands coups d’ « autonomie » de la Corse puis, sans doute, de la Bretagne et de l’Alsace. C’est bel et bien la fin de la France en tant que République indépendante et territorialement unie qui est en vue !
Dans ces conditions, comment tout à la fois « en dire assez pour obtenir un « mandat clair » de l’électorat, et pas trop tout de même, pour ne pas risquer de trébucher électoralement ? Comment surtout faire en sorte qu’un nombre suffisant d’électeurs aille voter, et secondairement bien voter, pour que l’élection oblige, non pas le président comme le croient les naïfs, mais le bon peuple auquel on pourra dire : « tu as voté pour lui, obéis si tu es démocrate ! » (admirable sophisme).
D’autant que les Gilets jaunes reparaissent sur les plage-avant des voitures pour dénoncer la hausse vertigineuse de l’essence indispensable aux travailleurs des périphéries pour aller travailler dans notre pays où nombre de gares ont été fermées. Nous l’avons dit : il est inconcevable que le peuple de France se laisse finalement destituer et désosser sans crier « ouf ! ». Peu probable que les travailleurs continuent d’aller éternellement au travail pour payer des taxes et des superprofits à Total sans même pouvoir assurer le nécessaire à leur famille.
Tôt ou tard, la « grande explication » viendra entre les saboteurs de France et le peuple travailleur et tous les militants sincères du mouvement ouvrier doivent s’y préparer. Alors, travaillons d’arrache-pied à l’Alternative patriotique, pacifique et populaire que le PRCF est le seul à porter ! Dénonçons chaque jour, à la porte des entreprises et dans les manifs populaires l’UE, l’OTAN, la zone euromark, les guerres impérialistes et l’exploitation capitaliste. Car tôt ou tard, elle viendra la « grande explication » entre le peuple travailleur et cette oligarchie qui démolit notre pays.
On apprend dans le Canard enchainé de ce jour qu'Emmanuel Macron était en train de négocier avec les assassins du préfet Erignac afin d'obtenir le soutien des « nationalistes » de Corse pour l'élection présidentielle ; je suis – littéralement – tombé de ma chaise en le lisant. pic.twitter.com/wNTKhw5h5u
— Benoit Vaillot (@BenoitVaillot) March 9, 2022