Depuis des décennies, les courageux combattants du Front Populaire de Libération du Sahara occidental (“Front Polisario”) affrontent les prétentions annexionnistes du très réactionnaire régime monarcho-policier du Maroc, l’éternel protégé des impérialistes occidentaux. La fausse gauche au pouvoir à Madrid (Sanchez) vient de conforter ces prétentions colonisatrices du Maroc en se prononçant pour une prétendue « autonomie’ du Sahara occidental dans le cadre du Maroc.
Le PRCF approuve le communiqué de la présidence de la république sahraouie et du secrétariat général du Front Polisario (ci-dessous). Il réaffirme sa solidarité avec les camarades sahraouis, soutient leurs revendications et fustige l’hypocrisie de ceux qui n’ont en bouche les mots souveraineté et indépendance que lorsque ce verbiage facilite les manigances bellicistes de l’UE et de l’OTAN.
Pierre Pranchère, président de la commission internationale du PRCF, ancien responsable du dossier du Sahara occidental près le CC du PCF et dans le cadre des relations Europe/ACP pour le groupe communiste au parlement européen (1979-1989)
Déclaration du gouvernement sahraoui sur le soutien du gouvernement espagnol au plan marocain d’autonomie pour le Sahara
(SPS) -. À une époque marquée par la guerre au Sahara occidental, l’Espagne a annoncé son soutien à l’autonomie marocaine.
Face à cette décision regrettable, la Présidence de la République et le Secrétariat général du Front Polisario ont publié la déclaration suivante :
Texte de la déclaration :
Avec un grand étonnement, le gouvernement de la République Sahraouie et le Front Populaire pour la Libération de Saguia El-Hamra et Rio de Oro (Front POLISARIO) ont été informés cet après-midi du contenu des deux déclarations publiées par l’occupant marocain et le gouvernement de la puissance administrante espagnole, et par conséquent souhaitent exprimer ce qui suit :
1- La position exprimée par le gouvernement espagnol est absolument en contradiction avec la légitimité internationale. Les Nations Unies, l’Union Africaine, l’Union Européenne, la Cour Internationale de Justice, la Cour Européenne de Justice et toutes les organisations régionales et continentales ne reconnaissent pas, toutes, une quelconque souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.
C’est aussi l’Espagne, avec la France, le pays qui a tracé les frontières entre le Sahara Occidental et ses trois voisins, le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie, qui a plus de responsabilités juridiques et politiques que d’autres pour défendre les frontières internationales reconnues et repousser l’expansion marocaine, en plus de ses responsabilités envers le peuple sahraoui et les Nations Unies réunies. Cette responsabilité n’expire pas tant que le peuple sahraoui n’a pas été en mesure d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance.
La position émise dans les deux déclarations manque de crédibilité, de sérieux, de responsabilité et de réalisme, car elle constitue une déviation dangereuse, contredit la légitimité internationale, soutient l’occupation, encourage l’agression et la politique du fait accompli et de la fuite en avant, et cherche à légitimer la répression, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le pillage des richesses que le Maroc continue à employer contre le peuple sahraoui en violation des résolutions de la légitimité internationale.
Ceci intervient dans un contexte très grave du conflit au Sahara occidental suite au déclenchement de la guerre en novembre 2020, et de l’état de tension dans la région en raison de la persistance du Royaume du Maroc dans ses politiques expansionnistes et ses plans visant à perturber la sécurité et la stabilité de la région.
2. Cette transformation semble être le résultat de mois d’intense chantage marocain à l’encontre de l’Espagne pour rétablir les relations diplomatiques dans leur état antérieur. Malheureusement, au lieu de chercher à rétablir ses relations bilatérales avec son voisin du sud sur une base forte et solide, Madrid a choisi de se soumettre, une fois de plus, au chantage marocain.
3- La position exprimée contient des éléments très dangereux, comme la référence à la proposition marocaine comme « la plus sérieuse, la plus réaliste et la plus objective… etc. pour résoudre le conflit du Sahara Occidental », en soutien clair de l’approche unilatérale, en contradiction avec la légitimité, le droit international et la pratique démocratique libre par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance. La déclaration du gouvernement espagnol ne s’est pas arrêtée là, mais est allée plus loin, faisant référence à l’accord sur le « respect de l’intégrité territoriale des deux pays », qui, dans le contexte du conflit du Sahara occidental, n’est rien d’autre qu’une adoption claire de la thèse expansionniste marocaine.
4. Cette position, de manière significativement négative, affecte tout rôle possible de l’Espagne dans la résolution du conflit et la décolonisation du Sahara Occidental, et les efforts actuels pour réactiver et revitaliser le processus de paix par les Nations Unies. Nous avions espéré que l’Espagne, par impartialité et par sens de ses responsabilités juridiques et historiques, accompagnerait les deux partis et le nouvel envoyé personnel pour revitaliser le processus politique. Il est regrettable que Madrid ait une fois de plus choisi de se soumettre au chantage marocain et de dissiper les espoirs qui existaient, alimentant ainsi la tension, l’escalade et poussant vers de nouvelles bévues.
5- Malgré tout cela, l’Espagne ne peut pas se défaire unilatéralement de ses responsabilités légales envers le Sahara Occidental et son peuple, étant la puissance administrante du territoire en attendant sa décolonisation. Elle ne peut pas non plus tourner le dos à ses responsabilités politiques, puisqu’elle est la première responsable de la souffrance du peuple sahraoui, et en fait de tous les peuples de la région, qui n’ont pas pu jusqu’à présent jouir de la stabilité à cause de la blessure saignante laissée par l’Espagne en 1975, et qui continue à empoisonner les relations des peuples et des pays de la région.
6- Le peuple sahraoui, son gouvernement et le Front Polisario lancent un appel urgent aux forces politiques espagnoles et à tous les peuples d’Espagne, pour faire pression sur le gouvernement espagnol afin qu’il corrige cette regrettable erreur, et pour forcer Madrid à assumer ses responsabilités originelles, qui ne sont pas prescrites, dans l’éradication du colonialisme du Sahara Occidental conformément à la Charte des Nations Unies, en particulier en ce qui concerne la jouissance du droit des peuples coloniaux à l’autodétermination et à l’indépendance.
Bir Lahlou 18 mars 2022.