17 mai 2022 – La nomination d’Elisabeth Borne au poste de Premier ministre s’inscrit dans la continuité du premier quinquennat macroniste, à savoir l’application zélée et despotique de la feuille de route euro-austéritaire concoctée par Bruxelles, Berlin et Francfort et approuvée par la Macronie et le MEDEF. A ce titre, le choix d’Elisabeth Borne, euro-technocrate adepte du « management » et de « l’efficacité », est particulièrement significatif, elle qui, pendant le premier quinquennat Macron, a été la grande artisane de l’euro-destruction de la SNCF en tant que ministre des Transports, puis d’EDF en tant que ministre de la « Transition écologique et solidaire », avant d’œuvrer à la destruction des retraites et de l’assurance-chômage en tant que ministre « du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion ». Un pedigree correspondant parfaitement au profil de la politique de Macron visant à liquider définitivement les conquêtes sociales et démocratiques, les services publics, les libertés publiques, mais aussi à dissoudre de manière irréversible la République une et indivisible et la France dans « l’Etat fédéral européen » défendu par le « social-démocrate » Olaf Scholz.
Et tandis que les « post-modernistes » de la « gauche » politique et syndicale institutionnelle ne peuvent s’empêcher de saluer la nomination « d’une femme » (essentialisant toujours davantage les individus en les enfermant dans de clivantes « identités ») tout en formulant quelques critiques convenues, le Pôle de Renaissance communiste en France (PRCF) appelle plus que jamais à la nécessité de construire une Alternative Rouge et Tricolore, la seule véritable alternative en mesure d’arrêter le grand éBORNEment euro-atlantique programmé des travailleurs, de la République et de la France. Car l’alternative à la Macronie tout acquise à l’Axe Bruxelles-Berlin-Washington ne viendra pas d’une extrême droite antipatriotique, antipopulaire, xénophobe et anticommuniste, qui essentialise « les musulmans » pour en faire son bouc-émissaire favori sous prétexte de « redresser la France », tout en refusant de sortir de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et, a fortiori, du capitalisme. Le salut ne viendra cependant pas plus d’une N.U.P.E.S. ressuscitant la « gauche plurielle » au profit des bellicistes, fédéralistes, atlantistes et capitalistes EELV et PS, traduisant la ligne euro-compatible choisie par Jean-Luc Mélenchon et son entourage de moins en moins « insoumis » qui ont clairement abandonné le projet de sortie de l’euro et de l’UE, mais aussi de réindustrialisation et de nationalisation des secteurs-clés de l’économie et, pire encore, qui assument « se situer du côté de Monsieur Zelensky » et de sa horde de néonazis du bataillon Azov poussant à la conflagration nucléaire !
Au-delà d’un « troisième tour électoral » qui pourrait déboucher sur un blocage institutionnel du pays en cas de forte poussée de la N.U.P.E.S., les travailleurs de France ont urgemment besoin d’une véritable perspective d’insoumission et d’émancipation vis-à-vis de l’UE du Capital et de son bras armé otanien. Cela implique de porter le combat à la fois pour le Frexit progressiste, en associant le drapeau rouge de l’internationalisme prolétarien et le drapeau tricolore de la Révolution des Jacobins et des sans-culottes, et pour la reconstruction d’un vrai Parti communiste sur des bases clairement marxistes-léninistes, et non de s’aplatir misérablement face à un accord électoraliste qui confirme la déconfiture du PCF – seulement présent dans 50 circonscriptions ! – et qui marque l’échec cuisant de l’« euro-mutation » engagée il y a plus de 45 ans.
Ce combat, le PRCF le portera en tendant la main aux communistes et aux insoumis, aussi bien aux candidat(e)s qui répondront aux interpellations programmatiques formulées par le PRCF qu’aux sceptiques des reniements de la ligne davantage patriotique et populaire exprimée en 2017 – « l’UE, on la change ou on la quitte ! » –, désormais remplacée par une « désobéissance aux traités européens » pour les « renégocier » au profit d’une utopique « Europe sociale » déjà vantée en leur temps par les Mitterrand, Jospin et autres Hollande. Et surtout, en prenant sa part à la « grande explication » à venir entre l’oligarchie de France, garante de l’ordre euro-atlantique antipatriotique et antipopulaire, et les travailleurs, les syndicalistes de combat et les gilets jaunes dans un indispensable « tous ensemble en même temps » face à l’euro-arasement programmé des retraites par répartition, de l’assurance-chômage, des services publics, du « produire en France » broyé par « l’Empire européen » (Bruno Le Maire), de l’indépendance nationale et de la souveraineté populaire, de la République indivisible et de la langue française. Un combat d’autant plus urgent à mener face à la marche à la conflagration nucléaire – avec l’approbation d’EELV et du PS –, au « saut fédéral européen » et à la liquidation de toutes les conquêtes sociales et démocratiques arrachées de haute lutte par le Front populaire, le CNR et les grèves victorieuses de Mai 68, interdisant tout « dialogue social » et toute fumisterie faisant croire à une possible « Europe sociale ».
Plus que jamais, face au grand éBORNEment euro-atlantique programmé de la France, FREXIT PROGRESSISTE, ET VITE !