Par Floréal, PRCF
Suscitant l’intarissable admiration convenue de la caste médiatico-bavarde, notre « jeune et fringant » président se targue d’être « disruptif » dans ses méthodes comme dans ses objectifs.
Dans ses méthodes en effet puisque durant son premier quinquennat, il a quasiment décidé de tout tout seul – pourvu naturellement que ses décisions se contentent de mettre sagement à exécution la feuille de route comminatoire, avec sommations, accusés de réception, leçons de « rigueur » et amendes systématiques, du MEDEF, du CAC 40, de l’UE, du G7 et de l’OTAN. Quant au gouvernement et au parlement à majorité macroniste, ils ont été si peu « disruptifs » envers le chef de l’État qu’ils ont accepté de se laisser totalement dessaisir, non seulement de la gestion de la pandémie, mais de l’engagement de facto de la France dans un processus qui peut jeter notre pays dans une guerre mondiale avec la Russie, voire avec la Chine… Jolie « disruption » en effet avec la Constitution qui prévoit que les parlementaires font la loi et que « le gouvernement détermine la politique de la nation »…
Dans ses objectifs ensuite puisque, tout en dévoyant le sigle sacré du CNR avec son nouveau « Conseil National de la Refondation », Macron n’a de cesse de détruire les conquêtes de la Résistance en s’acharnant sur les retraites par répartition(1), en cartonnant le statut de la Fonction publique et le Code du travail, en détruisant les administrations d’État françaises(2), en désarticulant le territoire national français au nom du « pacte girondin » (3), en humiliant quotidiennement la langue française au profit de l’idiome bien-aimé du Maître anglo-saxon et en arrimant la France aux menées bellicistes d’une Alliance atlantique que le Général de Gaulle, appuyé sur ce point par le Parti Communiste Français, avait prudemment priée de s’occuper de ses affaires…
Sans avoir encore une idée très précise de l’alternative rouge et tricolore qu’il faudrait mettre en œuvre pour atteindre ces objectifs, c’est d’une tout autre « disruption » que rêvent le peuple de France, sa jeunesse populaire et la classe des travailleurs salariés.
D’une « disruption » avec l’austérité continentale liée à la « monnaie unique » et à la tutelle que l’Allemagne capitaliste unifiée exerce d’une poigne de fer sur la gestion des finances et de l’économie européenne: et cette disruption signifierait notamment l’augmentation générale des salaires et des pensions, le rattrapage massif des pertes en pouvoir d’achat qu’a occasionnées depuis 1983 (date du prétendu « tournant de la rigueur », en réalité, de l’arrimage du franc au Deutsche Mark afin de mettre en place la monnaie unique), le réinvestissement massif dans les services publics asphyxiés par Maastricht, la mise en place d’un plan d’État de reconstruction de l’industrie nationale autour d’un secteur public bancaire et industriel reconstitué.
D’une « disruption » avec la tutelle vétilleuse d’une UE que les Français ont largement rejetée en votant Non à la Constitution européenne et dont pourtant, le président en titre veut imposer la transformation en Empire continental doté d’une armée propre et déterminant l’ensemble des politiques mises en œuvre sur le territoire national: c’est ce qu’il appelle le « saut fédéral européen » et que le vrai patron de l’UE, Olaf Scholz, nomme plus crûment l’ « État fédéral européen ». Au fait, MM. les députés de quelque bord que ce soit, quand le peuple français a-t-il donné mandat à M. Macron pour destituer la France de sa souveraineté au mépris du principe constitutionnel qui dispose que « la souveraineté réside essentiellement dans la Nation qui l’exerce directement par voie de référendum ou indirectement par l’entremise de ses représentants »?
Disruption enfin envers cette oligarchie capitaliste « française » ou étrangère qui fait la pluie et le beau temps dans notre pays, qui se gave de super-profits liés à la guerre en Ukraine, qui reçoit une manne ininterrompue de subventions publiques et de cadeaux fiscaux incontrôlés au titre d’un « quoi qu’il en coûte » indiscriminé.
Bref, à chacun, à chaque classe sociale, sa « disruption ».
Aux capitalistes, que représente Macron, celle qui consiste à démanteler la nation et ses acquis sociaux. Aux prolétaires reprenant conscience de leur force grâce à la renaissance – de plus en plus urgente ! – d’un parti communiste de combat, la disruption du Frexit progressiste, de la rupture avec l’OTAN belliciste et de la révolution socialiste redonnant son sens plénier à l’expression « souveraineté du peuple ».