Anciens FTPF et FTP-MOI, militants communistes non repentis, nous appelons à participer au rassemblement organisé le 7 novembre à l’appel du Pôle de Renaissance Communiste en France, de l’URCF, du RCC, de divers dirigeants communistes du PCF, avec l’appui de plusieurs partis communistes étrangers. En effet, les raisons qui ont motivé notre engagement combattant sous l’Occupation gardent toute leur validité.
Au moment où le fascisme écrasait l’Europe, balayant l’indépendance des peuples, pulvérisant la paix mondiale, écrasant les libertés, balayant les acquis sociaux, livrant les militants ouvriers aux tortionnaires, livrant les juifs, les tziganes, les homosexuels et tous les mal-pensants aux camps d’extermination, nous avons répondu à l’appel de notre parti le PCF, alors marxiste-léniniste et membre de l’Internationale Communiste, et nous avons bravé la mort et les tortures pour libérer notre pays et promouvoir un monde de paix, de justice et de libertés. Des maquis FTPF de Corrèze aux bataillons de guérilla urbaine des FTP-MOI Lyon, nous étions tous très attentifs à l’immense bataille que livraient sous la direction du PCUS l’Armée rouge des ouvriers et des paysans contre le monstre fasciste. Les avancées de la Wehrmacht en Russie étaient NOS défaites, les victoires soviétiques de Stalingrad, Leningrad et Koursk, étaient NOS victoires, et à l’époque, celles des opprimés du monde entier. C’est d’ailleurs De Gaulle qui le déclarera objectivement en 1966: « les Français savent que leur libération est due avant tout à la Russie soviétique ».
C’est pourquoi nous ne pouvons supporter cette revanche pour Hitler que constitue l’actuelle criminalisation de l’URSS et, plus globalement, de l’histoire et des idéaux communistes. Il y a certes eu bien des problèmes en URSS, mais *qui peut oublier les immenses avancées de civilisation que signifia pour ce pays la construction du socialisme?* Qui peut oublier que sans nos frères soviétiques et leur héroïsme de masse, le monde entier serait passé sous la coupe du fascisme? Qui peut oublier que c’est grâce à la victoire de 1945, à laquelle les antifascistes du monde entier, avec au premier rang les communistes, ont apporté la contribution principale des Brigades d’Espagne aux combats de Limoges, des partisans communistes libérant Belgrade aux combattants FTP/FFI soulevant Paris contre l’Occupant , que notre pays a pu jouir pendant cinq décennies des acquis du Conseil national de la Résistance, avec les acquis liés aux ministres communistes Thorez, Tillon, Marcel Paul, Croizat, Billoux, Grenier, Henri Wallon, Joliot-Curie ?
Or, parce qu’il a réussi à éliminer l’URSS en prenant appui sur ses contradictions internes, le capitalisme se croit tout permis. Après avoir annexé l’Europe socialiste de l’Est à l’Union européenne du grand capital, le grand patronat et son commis politique Sarkozy veut annuler tous les acquis du CNR: Sécurité sociale, retraites par répartition, statut du fonctionnaire et du mineur, conventions collectives, droit progressiste du travail, Education nationale de qualité, CNRS, etc. Et par dessus tout, le grand capital et ses relais veulent liquider l’indépendance nationale de notre pays, ses acquis sociaux, sa laïcité, jusqu’aux acquis de la Révolution française, sans parler de la langue française à laquelle le MEDEF veut substituer la langue de l’Empire.
Et pour y parvenir il leur faut noircir la grande Révolution d’Octobre t son inspirateur, le grand Lénine. Il faut mentir et raconter aux jeunes que les communistes français n’ont résisté qu’en 1942 alors que, pour ne citer qu’un exemple, le déraillement de décembre 1940 à St-Raphaël fut réalisé par le communiste Roger Landini. Et ces actions armées nous ne les avons pas menées « bien que » communistes, mais « parce que » communistes, parce que Dimitrov, Thorez et Duclos nous avaient appris à associer le drapeau rouge du Travail au drapeau tricolore qui flottait sur les maquis FTP.
C’est pourquoi nous sommes indignés par la manière dont le pouvoir et ses faux opposants traitent aujourd’hui la question de la nation. Non Monsieur Besson, l’identité nationale n’est pas un filtre réactionnaire et raciste servant à diviser les Français et à discriminer les travailleurs immigrés nos frères. Et cela ne donne pas pour autant raison aux eurocrates qui assassinent les nations indépendantes. Ainsi les immigrés FTP-MOI avaient-ils adopté le nom de Carmagnole-Liberté pour rendre hommage à la grande Révolution française et à sa magnifique devise Liberté-égalité-fraternité, que seul le socialisme permettra de réaliser pleinement.
Et c’est pourquoi nous considérons comme de notre devoir de résistants d’hier et d’aujourd’hui d’appeler au rassemblement de résistance à l’anticommunisme, fourrier du fascisme, que constituera le rassemblement du 7 novembre devant le métro Stalingrad à 15 h. Face à une Europe supranationale ultra-réactionnaire qui continue sous des formes provisoirement moins sanglantes mais pas moins impérialistes sur le fond, la Gross Europa voulue par Hitler et par Pétain, nous appelons à la vigilance.
En hommage à nos jeunes camarades tombés au combat, décédés à 20 ans en déportation, morts sous la torture des Barbie et Consorts, nous appelons nos anciens camarades résistants, communistes et non communistes, à monter au créneau contre l’anticommunisme. Aujourd’hui les communistes sont censurés, salis, réprimés des pays baltes à la Tchéquie.
Aujourd’hui l’Allemagne soi-disant réunifiée ferme le monument du grand Ernest Thalmann, président du KPD assassiné par les nazis. Mais demain tous les autres démocrates y passeront.
Aujourd’hui Fini, l’admirateur de Mussolini, préside un parlement italien dont la gauche italienne, à force de reniements et d’antisoviétisme, est totalement absente.
Sous d’autres formes, mais avec le même contenu de classe, anti-impérialiste antifasciste et patriotique, le combat des mêmes contre les mêmes continue. Il se terminera soit par le triomphe mortel d’un capitalisme de plus en plus mortifère, soit par la victoire des peuples. Et c’est à quoi, malgré notre grand âge, nous travaillerons jusqu’à notre dernier souffle.
Rendez-vous aux résistants d’hier et d’aujourd’hui devant le métro Stalingrad le 7 novembre 2009 à 15 h.
* Léon Landini, officier de la légion d’honneur, médaillé de la Résistance, grand mutilé de guerre, ancien officier FTP-MOI
* Lucienne Georges, résistante FTPF, agent de liaison de Rol-Tanguy à l’état-major FFI de l’Ile de France
* René Roussel, ancien responsable aux cadres des FTPF de la zone-sud, chevalier de la Légion d’Honneur, médaille de la Résistance, croix de guerre
* Arsène Tchakarian, ancien FTP-MOI parisien, compagnon de Manouchian, chevalier de la Légion d’Honneur
* Pierre Pranchère, ancien résistant FTPF, ancien député.