Je suis ici à titre personnel, comme animateur du blog Réveil Communiste (http://reveilcommuniste.over-blog.fr/) , et comme membre revendiqué du PCF. Je représente aussi Pasquale Noizet, membre du Comité national du PCF, qui ne peut pas être présente aujourd’hui pour raison professionnelles, mais qui est de cœur avec nous. Je rappelle que 40% des militants du PCF se sont prononcés au congrès de décembre 2008 pour un retour aux fondamentaux marxistes et ouvriers. Il ne faut pas tirer une croix sur la PCF, même si sa direction est souvent absente des luttes, à commencer par celle-ci.
Nous sommes réunis ici pour réaffirmer que la cause du socialisme est juste et qu’il représente le seul avenir possible pour l’humanité.
La campagne de propagande des 20 ans du mur, qui mobilise tous les médias, essaye de montrer le contraire. Cette campagne édifiante, lourde et grossière va se retourner contre ses promoteurs, elle montre en définitive tout ce qu’elle veut cacher.
Nombreux dans le public, confrontés aux difficultés quotidiennes de l’existence, aggravées par la crise, vont s’interroger sur les raisons de ce bourrage de crâne.
Les communistes, et les anciens pays socialistes ne devaient pas être si mauvais pour que la sainte alliance des médias, des mystiques de tout poil, des politiciens de tout bord et des renégats se donne tant de mal.
Et l’idée communiste ne cesse pas de les hanter.
En 1989, a pris fin la première grande expérience socialiste à l’échelle de l’histoire de l’humanité. Elle a pris fin à cause des pressions hostiles constantes et formidables exercées de l’extérieur par le monde capitaliste, et sous l’effet de contradictions internes. Cette expérience nous devons la traiter comme une expérience : nous devons l’étudier pour construire sur ces bases un nouveau socialisme.
Mais ce socialisme ne sera pas entièrement nouveau : il inclura certainement la définition minimale du socialisme, la propriété collective des moyens de production.
C’est d’ailleurs une nécessité pour l’avenir de la liberté de pensée dans le capitalisme actuel qui évolue rapidement vers un monde du contrôle total, où la pensée, la recherche, l’information sont privatisées par les nouveaux monopoles des médias et des technologies.
Aujourd’hui le capitalisme est un danger permanent pour la paix, pour les peuples, leur souveraineté et leurs droits. La campagne actuelle pour célébrer l’annexion de la RDA coïncide, comme par hasard, avec l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, imposé au Français malgré le vote « non » du 29 mai 2005, et qui prive notre pays d’une bonne part de sa souveraineté.
Le capitalisme va jusqu’à mettre en danger la planète elle-même. La proposition d’une alternative est une nécessité vitale.
Mais nous ne sommes en rien nostalgiques : ce que l’histoire des pays socialistes européens a montré, c’est l’importance de la liberté et de la démocratie dans le mouvement communiste. Les peuples n’ont pas voulu le retour au capitalisme, mais ils ont exigé le respect des libertés individuelles, dont celle bien concrète de voyager à l’étranger. Et surtout, les peuples des pays socialistes sont restés passifs pour l’essentiel devant la destruction des acquis sociaux, qu’ils regrettent massivement aujourd’hui. Pourquoi? Il est évident pour tous que le socialisme réel, organisé de manière trop bureaucratique, avait découragé les initiatives critiques constructives et n’avait pas cultivé l’intervention populaire de masse. C’est à mon avis la leçon principale à en tirer, pour construire l’avenir du socialisme.
Et nous devons donc développer maintenant un mouvement communiste uni dont le fonctionnement démocratique efficace et réel préfigurera le futur socialisme réel.
Gilles Questiaux, membre du CE de la section de Paris XXème, 7 novembre 2009