Pôle position du 20 novembre 2009
Un débat est organisé par le gouvernement français pour savoir ce qu’est l’identité nationale.
La nation républicaine est née en 1789 avec la Révolution. Mais bien entendu les racines sont plus anciennes, Philippe le Bel et Louis XI, Richelieu et les Jacqueries paysannes ou les rebellions populaires contribuèrent à l’émergence d’une identité française.
Villon, Rabelais ou Molière aussi. Diderot, Rousseau ou Voltaire également.
Robespierre, Marat et les sans-culottes des sections des Gravilliers ou des Piques, comme les Volontaires de l’An II, en furent le socle contemporain.
Mais déjà le côté droit de la Convention s’insurgeait contre le « maximum », le suffrage universel ou l’abolition de l’esclavage.
Thermidor sonna comme la fin de la révolution démocratique et le triomphe de la république censitaire. De cette défaite populaire, naquit le babouvisme, le premier communisme de France.
Et l’histoire continua….
A chaque grande date de notre histoire commune, un clivage radical divise les Français. Un clivage que j’appelle « de classe ». Pour ou contre le suffrage universel. Pour ou contre les syndicats. Pour ou contre la Commune de Paris ou le Versailles de Thiers. Pour ou contre l’école gratuite et obligatoire ou l’école confessionnelle. Pour ou contre la laïcité. Pour ou contre Dreyfus. Pour ou contre le travail des enfants. Pour ou contre les 40 heures. Pour ou contre le Front Populaire. Pour ou contre l’intervention en faveur de la République espagnole. Pour ou contre la sécurité collective (y compris avec l’URSS) contre les fascismes. Pour ou contre la guerre contre l’occupant nazi. Pour ou contre l’inféodation au bloc américain. Pour ou contre les guerres coloniales. Pour ou contre le Mouvement Ouvrier et ses revendications.
Doit-on continuer ? A chaque fois que la France fut devant un choix historique le côté droit et le côté gauche se divisèrent sur la réponse. S’opposèrent sur les réponses. Fort logiquement chaque camp défendait les intérêts antagonistes des classes en lutte.
Retour à l’identité nationale.
Si nous identifions-et comment ne pas le faire au vu des faits historiques- les intérêts de la nation aux intérêts des travailleurs et du peuple alors nous pouvons dire que l’identité nationale s’identifie avec le combat émancipateur de la classe ouvrière et des ses alliés. Et donc que ceux qui combattent et ont toujours combattu les intérêts du travail trahissent l’intérêt et l’identité nationale.
La vocation des travailleurs est d’apparaître aux yeux de tous comme la classe nationale, car porteuse de son avenir, d’un avenir de paix et de prospérité. Alors que la classe capitaliste n’a d’autre patrie que l’argent, d’autre projet que la défense de ses intérêts.
L’émancipation sociale et l’émancipation nationale marchent d’un même pas et sont défendues par les mêmes forces sociales et politiques. « Seule la classe ouvrière est restée fidèle à la patrie profanée » écrivait F.Mauriac à propos de la deuxième guerre mondiale. Mais quelque soit la période historique choisie on constate que c’est toujours les forces populaires qui ont défendu l’intérêt national bien compris, tant contre les aventures coloniales, impériales que les constructions supranationales, comme l’UE, l’OTAN ou le FMI.
Toujours ce furent les travailleurs, le peuple qui en se défendant , défendaient l’intérêt national et les autres peuples, sa souveraineté et la souveraineté des autres peuples, tant il est vrai « qu’un peu
d’internationalisme éloigne de patrie mais que beaucoup y ramène » selon la juste formule de Jaurés.
Croient ils, les maîtres de la finance, du capital et leurs « fondés de pouvoir » sarkoziens, que notre peuple est lobotomisé, acculturé, sans mémoire historique ? Croient ils que toutes les couleuvres sont gobées par un peuple de moutons, croient ils que les fils et les filles de ceux qui prirent la Bastille en 1789 ou se lancèrent « à l’assaut du ciel » en 1871, que ceux qui forgèrent le Front Populaire puis la Résistance, ceux qui surent unir la nation en 1945 et qui ne cessèrent de lutter pour la prospérité et la grandeur des Français c’est-à-dire de la France, croient ils donc ces héritiers des immigrés de Coblenz, des Thermidoriens, des bonapartistes, des monarchistes, des fusilleurs versaillais, des cagoulards, des pétainistes, des miliciens, des attentistes que les Français aient besoin d’un débat pour savoir qui ils sont, de quelle France ils se revendiquent, de quelle France ils sont les héritiers ?
Les petits calculs électoraux, les basses manœuvres des sous Machiavel des chiottes, pardon des cabinets ministériels se briseront contre le bon sens et le vrai patriotisme de notre peuple qui sait qu’ils étaient plus patriotes que le Maréchal Pétain ou l’Amiral Darlan, le tourneur italien Fontano, l’ouvrier menuisier spagnol
Alfonso, le mécano. hongrois Glasz, l’ouvrier arménien Manouchian et tous les autres « métèques apatrides »morts pour la France et l’humanité.
Notre peuple n’a pas besoin d’un débat gouvernemental pour savoir qui respecte sa souveraineté et qui la bafoue en violant la volonté populaire exprimée lors du referendum de 2005 à propos de la « constitution » européenne.
Notre peuple n’a pas besoin d’un débat gouvernemental pour savoir que l’identité nationale c’est le projet collectif d’émancipation sociale et nationale de tous les travailleurs de France, Français ou étrangers.
Notre peuple n’a pas besoin d’un débat organisé par un gouvernement de guerre des riches contre les pauvres, du capital contre le travail.
Notre peuple sait qui il est, ce qu’il est et ce qu’il veut. Et le fera savoir à messieurs Sarkozy, Besson et compagnie par ses luttes pour bâtir la République Sociale et le socialisme.