Pôle position – 20 décembre 2009
Par Georges Gastaud, Secrétaire National du P.R.C.F.
Le Pôle de Renaissance Communiste en France commente l’actu sur la Toile
Il y a vingt ans, la « nouvelle pensée politique » du sieur Gorbatchev a conduit les communistes, les progressistes et les travailleurs du monde entier à une terrible défaite historique. Le liquidateur en chef du Mouvement communiste international prétendait en effet qu’à notre époque, les valeurs universelles de l’humanité l’emportent sur les intérêts de classe du prolétariat. En fait, sous le masque des « valeurs universelles de l’humanité », de la « démocratie au-dessus des classes« , de l’ « unité de la civilisation », la pérestroïka (la « catastroïka » disent les Russes expérience faite!) a permis le triomphe de la contre-révolution capitaliste à l’Est. Et loin de favoriser la paix mondiale, le développement partagé et la gestion économe des ressources terrestres, la re-mondialisation de l’exploitation capitaliste s’est traduite par de terribles souffrances pour les travailleurs, pour les peuples du Sud (l’humanité compte aujourd’hui 1 milliard d’affamés!) et par l’hégémonie sanglante du belliqueux impérialisme américain.
Eh bien, le pitoyable fiasco du « sommet de Copenhague » vient de prouver toute la fausseté de cette idéologie pseudo-pacifiste et pseudo-écologiste qui affirme l’existence d’un « intérêt général de l’humanité par-delà toutes les classes sociales ». En effet, les Cohn-Bendit, Joschka Fischer, Hulot, Arthus-Bertrand et Cie qui nous expliquent que « l’écologie est au-dessus de la lutte des classes », que « le combat écologique est commun à toute l’humanité », que « nous sommes tous coupables du réchauffement climatique », viennent d’être ridiculisés par leurs maîtres capitalistes qui, à Copenhague, ont étalé cyniquement leur indifférence profonde pour le sort de la planète. En réalité, le seul souci des Obama, Merkel, Sarkozy, aura été de développer le « capitalisme vert », de prendre le contrôle de la Chine, de l’Inde et de la Russie sous couvert d’écologie, d’abandonner l’Afrique à l’effondrement économique et de protéger avant tout les intérêts industriels des grands monopoles européens et américains.
Porte-parole des trusts US qui sont les plus gros pollueurs de la planète, défenseur de l' »american way of life » fondé sur l’exploitation du travail, sur le pillage de toute la planète, sur le consumérisme abrutissant, sur le culte des armes et de la violence et sur une course aux armements sans laquelle l’industrie US s’effondrerait sur le champ,* le « gentil Obama » a montré qu’il se souciait du monde comme d’une guigne. C’est principalement le pouvoir US qui a fait échouer l’accord nécessaire pour obtenir une baisse drastique des pollutions. Et pour cause: le grand capital US veut continuer à ignorer le protocole de Kyoto sur les gaz à effets de serre. Alors, Obama a tenté une diversion typiquement impérialiste en prétendant imposer une surveillance internationale… aux Chinois et aux Indiens. Ceux-ci ont justement refusé que leurs ex-colonisateurs, qui ont mis le monde dans un triste état, viennent maintenant leur donner des leçons. D’autant que l’essor non écologique de la production dans les pays à bas coût de main d’oeuvre est l’oeuvre des puissances capitalistes: ce sont elles qui ont délocalisé leur production dans les pays d’Orient pour briser la classe ouvrière occidentale, surexploiter une main d’oeuvre sans protection sociale et.. échapper aux règlements écologiques des pays industriels!
C’est en somme le pyromane US qui demande à jouer les surveillants de forêt dans les pays où il a mis le feu!
A l’arrivée on a donc un texte-croupion qui n’a aucun effet contraignant et qui laisse l’humanité continuer dans sa course à l’abime!
Aussitôt, les PSEUDO-écologistes à la Cohn-Bendit entonnent l’air du « gouvernement mondial » et de « l’Europe politique » nécessaire selon eux pour « peser sur les décisions planétaires ». Argumentation aberrante: d’abord, l’Europe politique existe depuis l’adoption du Traité de Lisbonne adopté en violation du Non français à la constitution européenne. Ce n’est donc pas faute d’une « Europe politique » que Copenhague aura été un fiasco. La réalité est que l’U.E. est de A à Z aussi impérialiste, capitaliste et EGOISTE que ses inspirateurs nord-américains. Sarkozy, qui a ridiculement accusé la Chine et l’Inde d’avoir torpillé le sommet, a d’ailleurs étalé sa servilité envers son maître états-unien, lequel n’a même pas daigné recevoir le micro-gesticulateur de l’Elysée.
En fait, -à supposer qu’il soit possible, tant les rivalités inter-impérialistes sont apparues profondes au Danemark-,* un « gouvernement européen » coiffé d’un « gouvernement mondial » serait un remède pire que le mal* qui donnerait une puissance accrue aux monopoles capitalistes, responsables de la pollution. Autant compter sur Al Capone pour neutraliser la maffia!… La « moralisation » du capitalisme, la « bonne gouvernance mondiale » confiée aux bandits du capital international, voilà le type de fable qu’Europe-Ecologie voudrait faire accroire, sinon à la classe ouvrière, -qui constate que ces gens servent à justifier l’austérité salariale, l’impôt carbone sur les salariés et la désindustrialisation de la France-, du moins à *certains membres des couches moyennes qui jouent les experts en écologie, mais qui croient encore aux contes de fées politiques comme « l’Europe sociale » et le « capitalisme écologique ».*..
Le fond des choses, c’est que le système capitaliste-impérialiste est devenu exterministe loin d’impulser le progrès humain comme l’a fait la bourgeoisie du 19ème siècle au prix de terribles injustices, *le capital monopoliste n’a plus en tête que : le « profit d’abord » et « après moi le déluge ». Marx avait prévu cela puisqu’il écrivait: « le capitalisme ne développe la richesse qu’en épuisant ses deux sources: la terre et le travailleur ». Pendant la guerre froide, l’exterminisme capitaliste se manifestait surtout par le chantage à la guerre nucléaire antisoviétique. Dans les années 80/84 en effet, sous la conduite de Reagan (dont l’un des slogans officieux était « Eliminate Russians Atomically »), le monde capitaliste se dirigeait froidement vers la confrontation nucléaire avec l’URSS (implantation des fusées Pershing en RFA). Aujourd’hui cet exterminisme capitaliste persiste en changeant de forme: crises économiques à répétition, explosion du chômage… et désormais indifférence profonde à l’avenir écologique de la planète. Chavez a d’ailleurs bien résumé la situation en déclarant que si le monde était une banque, il serait déjà sauvé
Il faut donc comprendre à temps, CONTRE les escamoteurs idéologiques à la Cohn-Bendit, que:
* a) le capitalisme et ses dirigeants se moquent de l’humanité; leur seule « valeur universelle » s’appelle l’ARGENT, et c’est une valeur DE CLASSE.
* b) à l’inverse, seul le communisme, seul le combat de classe pour une société sans classes, peut sauver l’humanité car c’est seulement dans une société sans classes que « l’intérêt général de l’humanité » deviendra réalité. Dans une société socialiste, l’économie sera* planifiée*, les moyens de production appartiendront à la société et non à une minorité d’égoïstes; la coopération entre les pays l’emportera sur la concurrence meurtrière et sur le « moins-disant social ». Bref la production se fera dans le respect de l’humain et des équilibres vitaux de la planète bleue. En un mot, le capitalisme, c’est-à-dire l’exploitation de l’homme par l’homme, est devenue un luxe pour l’humanité.Soit l’homme tue le capitalisme au 21ème siècle, soit le capitalisme tuera l’homme avant le 22ème siècle! D’une manière déformée et grossièrement irrationelle, les films et romans d’apocalyse qui se multiplient, témoignent que l’humanité prend conscience que cette lutte à mort est déjà engagée.
* Quant à l’Europe, elle n’est pas la solution, mais le problème; elle est en effet constitutionnellement « une économie de marché ouverte sur le monde », c’est-à-dire une jungle. L’U.E., il faudra donc en sortir si nous voulons nous en sortir, comme il faudra sortir du capitalisme si nous voulons que l’humanité se développe avec une croissance fondée sur les besoins humains véritables et non sur le gâchis insensé pour les uns, sur la misère pour la majorité et sur la destruction imbécile de ce qui, tôt ou tard, devra redevenir notre bien commun: la Terre.