Des dizaines de milliers de travailleurs et d’employés des deux secteurs privés et publics ont répondu à l’appel de la grève lancé par le Front Militant de tous les Travailleurs (PAME), un front de syndicats de classe en Grèce. Le PAME a tenu des rassemblements populaires dans 66 villes au travers du pays, tandis que 300 syndicats de premier et de second plan (Syndicats, Centrale des Syndicats, Fédérations Industrielles) des secteurs publics et privés décidaient de participer à la grève.
Le succès de cette grève fut une autre réponse aux mesures anti-populaires annoncées par le gouvernement social-démocrate du PASOK, telles que la réduction des salaires et des retraites, et l’augmentation de l’âge de départ. Les travailleurs ont tourné le dos à l’appel du gouvernement d’y consentir « de manière à sauver le pays » de la crise. Ils ont montré que la Grèce n’est pas en danger de banqueroute et que le grand capital est responsable des déficits et des dettes. C’est le grand capital qui, avant et pendant la crise, a réalisé de fabuleux profits, en faisant du chantage auprès des classes travailleuses et populaires et en déposant sur leurs épaules le fardeau de la crise.
Le 24 février suivra une autre grande grève et une journée de mobilisation.
Depuis l’aube du 10 février, des milliers de travailleurs et d’étudiants ont rejoint les piquets de grève en dehors des portes des usines et des autres lieux de travail. De grandes unités industrielles, des compagnies multinationales, des sites de construction ainsi que le plus grand port de Grèce au Pirée, sont gelés. La dure bataille de la préparation de la grève, l’organisation des piquets de grève, la dénonciation des forces du patronat dirigeant et du syndicalisme jaune qui contrôle les Confédérations des travailleurs dans le secteur privé (GSEE) et dans le secteur public (ADEDY) ont renforcé la classe ouvrière en Grèce.
On remarquera aussi que la GSEE poursuit ses tactiques de briseur de grève et qu’elle n’a pas organisé une grève, supportant le gouvernement de cette manière. D’un autre côté, ADEDY a appelé à la grève pour le 10 février et a organisé un rassemblement dans le centre d’Athènes en dépit d’une participation insuffisante.
Au contraire, des dizaines de milliers de personnes participèrent au rassemblement populaire du PAME qui se tint à Athènes, devant le Parlement Grec. En dépit de la pluie, les travailleurs ont condamné la politique anti-sociale, anti-populaire et l’attaque du groupe obscur, c’est-à-dire le gouvernement poussé par les patronats, l’UE et les partis de la ploutocratie qui pressent la classe ouvrière à faire les « sacrifices » que demandent le gouvernement et l’UE.
Vasilis Stamoulis, président de la fédération syndicale des travailleurs de l’industrie textile a fait un discours lors du rassemblement populaire. Des représentants du mouvement des paysans du Rassemblement Militant de Tous les Paysans (PASY) et le Comité de Coordination Pan-Hellenique des travailleurs indépendants formulèrent également des vœux. Une délégation du CC du KKE conduite par le Secrétaire Général du CC Aleka Papariga participait au rassemblement.
Le rassemblement populaire suivait une marche de protestation jusqu’au ministère du travail dans les rues centrales d’Athènes. Les manifestants firent clairement savoir qu’ils ne feraient aucun sacrifice pour la ploutocratie et demandèrent:
* Un emploi durable pour tous.
* 7 heures de travail, 5 jours durant.
* 1 400 euro de salaire minimum.
* La retraite à 55 ans pour les femmes et à 60 ans pour les hommes ; à 50 et 55 ans pour les métiers pénibles.
* Des mesures de protection substantielles pour les chômeurs et pour leurs familles et pas des bons d’alimentation.
* 1 120 euro d’allocation chômage durant toute la période de chômage sans aucune condition ni pré requis.
La prise en charge des soins de santé et de pharmacie.
* Une taxation drastique des grosses entreprises, à hauteur de 45%. L’abolition des exonérations de charges et des privilèges.
Déclaration de la secrétaire générale du CC du KKE Aleka Papariga lors du rassemblement populaire du KKE.
« Ne prêtez aucune attention à ce qu’ils disent ! Le sauvetage des banquiers, des industriels et des gros commerçants est la seule chose qui les préoccupe.
Ils vont prendre des mesures qui seront toujours pires jusqu’à ce que les travailleurs arrêtent cette vague de mesures, jusqu’à ce qu’ils bravent les ordres du gouvernement.
Donc, empêchez ces mesures, soulèvement et combat permanent ! De nouveaux coups vont arriver sur la sécurité sociale et sur les impôts. Ne les croyez pas ! Tournez-leur le dos ! »
Traduction
François VECHART
13.02.2010