Pôle Position du 14 février 2010
Sous l’impulsion du syndicat de classe grec PAME, et avec le plein soutien politique du KKE, le parti communiste d’avant-garde des ouvriers grecs, le social-eurocrate Papandréou, poussé par l’U.E., durcit la politique du gouvernement précédent présidé par le réactionnaire Caramanlis. La fonction publique grecque est désossée, les retraites sont taillées à la serpe (comme dans l’Espagne du « socialiste » Zapatero !), le pays est aux portes de l’explosion sociale alors qu’en 2007, la jeunesse grecque s’était soulevée contre les bas salaires et la précarité.
Pourtant les médias veulent nous faire croire que « la Grèce vit au-dessus de ses moyens ». De manière quasi-raciste, les médias veulent accréditer l’idée que les « vendeurs d’olives » des pays méditerranéens que sont l’Espagne, l’Italie, le Portugal et la Grèce (à quand la France, que nos gouvernants transforment en « pays du sud » désindustrialisé ?) sont incapables de gérer et qu’il faut les mettre sous la tutelle d’un « gouvernement économique de la zone euro » : c’est-à-dire sous la tutelle directe de l’Allemagne capitaliste et de la Banque de Francfort. Belle revanche posthume soit pour certain régime honni des peuples européens, et qui avait tenté le premier entre 40 et 45 de lancer une monnaie unique européenne gagée sur le deutsche-mark et baptisée prémonitoirement l’ « europ ».
Quant à la soi-disant « belle idée européenne », qu’essaient de nous vendre péniblement certains intellectuels aveugles ou stipendiés, qui ne voit désormais qu’elle n’est qu’un rideau de fumée ?
En réalité, l’UE est une super-police patronale dont le rôle est de matraquer les peuples, surtout quand ils sont en difficultés. Mais dès qu’il s’agit de venir concrètement en aide au peuple grec, qui est à l’origine de tout ce que la « culture européenne » compte de progressiste, démocratie, science, philosophie, théâtre…, l’Europe révèle sa nature de classe : celle d’une réunion de pères-fouettards, avec à l’arrière plan le « socialiste » français Strauss-Kahn, directeur du FMI, qui réclame encore plus de restrictions sur les dépenses publiques et sur les salaires déjà très bas des ouvriers grecs et des pays pauvres !
A chacun ses solidarités. Papandréou, gérant loyal du système capitaliste et de son Europe patronale, saigne à blanc le peuple grec. Le PRCF est quant à lui solidaire de l’ouvrier, du paysan, de l’étudiant, du « précaire » et du communiste grecs qui défendent tous les salariés d’Europe. Car si l’insurrection latente du peuple grec parvenait à faire sauter le carcan de l’UE et de sa monnaie unique de malheur, tous les peuples d’Europe reprendraient leur respiration ; et la lutte séculaire pour le progrès social pourrait redémarrer sur notre sous-continent écrasé par l’austérité imposée aux travailleurs par la course au profit maximal chère à Merkel et à Sarkozy !