Juanjo Serrano, militant de l’organisation Catalane du PCPE (PCP de Catalunya) et membre de son comité central ainsi que deux membres du CJC (JPC de Catalunya) se retrouvent dans un procès à l’issue duquel ils risquent chacun d’être condamnés à trois ans et dix mois de prison.
Les réquisitoires de l’état réclament trois ans et dix mois de prison pour trois communistes espagnols, membres du PCPE et de la CJC. Le procureur fonde son réquisitoire sur des événements qui ont eu lieu à Barcelone le 14 novembre 2007, à l’occasion d’une manifestation pour protester contre le meurtre d’un jeune antifasciste survenu à Madrid le 11 novembre. L’accusation est une bouffonnerie policière – basée sur une preuve fabriquée qui n’a aucune cohérence, qui tente de démobiliser l’organisation communiste dans ce pays ainsi que les autres organisations anticapitalistes qui agissent à l’intérieur du mouvement antifasciste.
Les faits qui ont conduit à cette bouffonnerie sont les suivants:
Le 11 novembre 2007, le jeune antifasciste Carlos Palomino fut assassiné dans le métro de Madrid par la main d’un fasciste de 23 ans – un soldat professionnel de l’armée espagnole – qui se rendait à un rassemblement du parti fasciste Démocratie Nationale. Immédiatement après cet événement, des rassemblements et des manifestations pour condamner et protester contre ce meurtre fasciste se déroulent dans plusieurs villes d’Espagne ainsi qu’à Barcelone.
L’état d’indignation parmi les manifestants antifascistes est proportionnel à la brutalité du meurtre ainsi qu’à la déformation de l’information qu’utilise le système médiatique pour présenter le fait avec la rhétorique familière et intéressée d’un « affrontement entre groupes de jeunes opposés au système ».
Le 14 novembre à Barcelone, plusieurs groupes et organisations antifascistes réunirent une manifestation, au cours de laquelle, dès le premier moment, il était clair que la police – Police Autonome (dirigée par le Ministre Saura ICV-EUiA- partenaires Catalans de la gauche Unie et du PCE) avait reçu l’instruction de ne pas la laisser se dérouler en paix. L’opération n’avait aucune proportion avec la manifestation : la police occupa le centre de Barcelone avec des forces anti-émeutes prêtes à charger, intimidation dans le métro contre ceux qui attendaient la manifestation, des ambulances disposées comme s’il s’agissait d’un théâtre de guerre, menace de charge contre la tête de la manifestation lorsqu’elle fut sur le point de partir, etc.
Durant la manifestation, il y eut plusieurs tentatives de la police pour couper le cortège en différents endroits, augmentant de ce fait la nervosité et le sentiment d’indignation des manifestants. La situation empira durant la marche, et après avoir parcouru seulement 400 mètres, il y eut une brutale charge de police qui provoqua une injustifiable situation d’agitation sociale au cœur de Barcelone alors que la répression s’étendait à la zone commerciale de Passeig de Gracia et qu’elle touchait finalement les spectateurs.
Le résultat de la charge de la police fut plusieurs blessés qui durent être évacué par les ambulances. Il y eût également 5 arrestations, incluant deux camarades du CJC-JCPC, qui furent emmenés au quartier général de la Police Autonome de Barcelone ; cependant un des détenus était mineur à cette époque, la police n’eut d’autre choix que de faire part de sa détention à sa famille, sinon, les deux seraient restés au moins 48 heures sans communiquer à l’extérieur.
Immédiatement, les dirigeants du PCPC-PCPE et du CJC-JCPC, accompagnés d’un avocat, se sont présentés au poste de police en compagnie des parents des détenus. A ce moment, on
chercha à les identifier et, après une longue attente au poste, un policier appela un camarade du PCPC-PCE et deux camarades du CJC-JCPC, les informant qu’ils avaient été reconnus pour leur rôle dans la manifestation et qu’ils faisaient l’objet d’un rapport de police. Un véritable coup monté policier – car le membre de notre Parti ne pouvait pas participer à la manifestation pour des raisons professionnelles – destiné à criminaliser le militantisme communiste et la lutte contre le fascisme.
Dans les jours suivants, l’accusation établit le rapport:
D’un côté, les trois camarades arrêtés au cours de la manifestation. D’un autre côté, trois camarades du PCPC-PCE et celui de la CJC-JCPC (un de ceux arrêtés et deux des défenseurs au poste de police), qui sont accusés « de délit d’attaque et de délit de désordre public » pour avoir prétendument monté un barrage routier avec des poubelles et jeté des pierres sur la police et pour lesquels on demande « 3 ans et 10 mois d’emprisonnement et d’être déchus du droit de se présenter aux élections». Le dossier des mineurs a été classé sans suite car la cour des mineurs n’a trouvé aucune preuve de délit. Pour soutenir ce rapport, l’accusation ne présente qu’une seule preuve, le témoignage de la police, il n’existe aucune autre preuve des événements mentionnés.
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement espagnol (le procureur est le représentant du gouvernement dans le processus judiciaire) utilise de fausses accusations contre les activistes anticapitalistes de différentes idéologies seulement à partir de fausses dépositions policières (en Espagne, une déposition policière a valeur de preuve tandis que la déposition d’autres témoignages ne l’a pas). La différence ici est qu’au lieu d’un seul réquisitoire qui s’applique à tous les accusés pour les mêmes faits, le réquisitoire du procureur se casse en deux : un pour les trois activistes appartenant à différentes organisations, et l’autre uniquement contre les militants communistes du PCPC-PCE et celui du CJC-JCPC.
Pour toutes ces raisons, le Comité Exécutif du PCPE, comprenant la situation de poursuites judiciaires et de répression à l’encontre de trois militants communistes – qui pourraient être condamnés à de la prison lors du procès qui aura lieu dans les mois à venir – comme étant une action planifiée par l’appareil d’état contre notre projet politique et contre le développement de l’option révolutionnaire en Espagne, décide:
* De mener une campagne d’information au niveau international afin d’accroître la conscience de la nature répressive de la monarchie espagnole et du régime bourgeois, et de son faux discours démocratique.
* De demander la solidarité de tous ceux et de toutes les organisations qui partagent des politiques antifascistes.
* De développer des actions de protestation et de solidarité avec les trois accusés dans les mois à venir, en réclamant le retrait du procès. Ainsi que pour les trois camarades antifascistes traités dans un procès séparé.
* De continuer et d’intensifier la campagne contre la montée du fascisme en Espagne, et la complicité à tous les niveaux de l’appareil d’état. De particulièrement dénoncer les possibilités d’ascension sociale d’individus ouvertement fascistes vers les commandements policiers ; promus ces dernières années par les même académies de police d’état.
Liberté pour les accusés de Barcelone !
Lutte inconditionnelle contre le fascisme, le système monarchiste et bourgeois !
Comité exécutif du PCPE – Févier 2010.
Signez en solidarité avec les militants communistes poursuivis pour leur combat antifasciste.
Adressez les signatures à prcf.inter@voila.fr