Une déclaration de Georges Gastaud, secrétaire national du Pôle de Renaissance Communiste en France
Après avoir oeuvré à sa dénaturation-liquidation, les refondateurs quittent le PCF Il est temps que les vrais communistes du « dedans » et du « dehors » structurent leur unité d’action!
Imitant leurs prédécesseurs droitiers des années 70 (Elleinstein, Fiszbin, Damette), 80 (Juquin, Rigout, Le Pors), 90 (Fiterman), 2000 (Hue), les chefs de file du courant refondateur, Braouézec, Sève, Martelli, viennent de quitter ostensiblement le PCF pour fonder une énième structure qui irait des trotskistes du NPA à certains euro-écologistes.
Les idéologues refondateurs qui, depuis trente ans, n’ont cessé de combattre à boulets rouges le marxisme-léninisme (après avoir été d’authentiques novateurs en ce domaine, comme le philosophe L. Sève) le camp socialiste, le parti d’avant-garde et l’idée même de parti, appellent ouvertement à liquider non seulement le PCF (c’est déjà largement fait, et les « rénos » y ont contribué avec acharnement), mais l’idée même d’un parti communiste. Comme le dit un ouvrier communiste de mon entourage, « les rats quittent le navire quand ils ont rongé la coque »… et que le capitaine les a nourris grassement en tapant à bras raccourcis sur les « chats » (les vrais communistes qui criaient casse-cou!).
Notons d’abord que la démarche des « refondateurs » est profondément déloyale. D’abord on reste pendant des dizaines d’années dans un parti en le tirant le plus loin possible vers la « mutation » et la refondation réformiste. Opportunistes en diable, dénués de tout courage politique et sans doute aussi liquidateurs sur le fond que leurs adversaires « refondateurs », les dirigeants successifs du PCF ont laissé la bride sur le cou à tous ces courants très ouvertement liquidateurs: de Georges Marchais, qui clamait que désormais « on n’excluait plus au PCF pour des raisons politiques » (alors que de nombreux militants léninistes du PCF, -le rédacteur de ces lignes en sait quelque chose-, ont été chassés du PCF QU’ILS DEFENDAIENT, y compris manu militari) à MG. Buffet, qui s’est fait gloire de tolérer ce qu’aucun parti décent n’eût jamais toléré (la présence de « communistes » se présentant contre le parti un peu partout), les dirigeant du PCF ont accompagné la déliquescence jusqu’à ce que le PCF, aujourd’hui affilié au mouvement pro-UE dit « PArti de la Gauche Européenne », se transforme en ectoplasme politique OU CHACUN FAIT CE QU’IL VEUT, POURVU QU’IL CRITIQUE L’URSS ET LENINE et qu’il RABATTE SUR LE PS AU SECOND TOUR DES ELECTIONS. Pire, les dirigeants du PCF ont plusieurs fois tenté eux-mêmes de doubler les « refondateurs »sur l’idée de rebaptiser le parti et de rompre officiellement avec le mot « communiste » puisque Hue et Buffet annonçaient, en guise de ballon d’essai, que « la question du nom du parti n’était plus taboue ».
Si pour finir ces dirigeants profondément social-démocratisés, qui dans les années 90 ont aidé Courtois et Cie à criminaliser l’URSS à l’égal des nazis, n’ont pas procédé à l’enterrement officiel du PCF, c’est surtout parce qu’ils craignaient d’abandonner le nom et l’espace du PCF aux partisans léninistes de la renaissance communiste. /Aidés par les Braouézec et Cie, ils n’ont gardé le fantôme du PCF que pour empêcher sa reconstruction.
Après le flop du « Front de gauche » aux élections (la masse des ex-électeurs communistes s’est abstenue, a voté PS directement: de toutes façons les voix du FG étaient promises par Mélenchon à son amieMartine!), les refondateurs saisissent courageusement l’occasion de porter le coup de grâce. A partir de là deux lignes se dessinent pour les vrais communistes qui, minoritairement, se trouvent encore dans le ci-devant parti « communiste ».
Ou bien attendre sagement, de congrès en congrès, qu’une bonne fée rouge remette le Parti « sur les rails de la lutte des classes ». Les uns comptentt pour cela sur Gérin, l’homme qui a aidé Sarko à monter sa diversion xénophobe sur la « burka »; les autres misent sur Bocquet, l’homme qui dénonce les délocalisations alors que, président du groupe PCF au parlement, il n’a même pas eu le courage de voter contre l’annexion des ex-pays socialistes par l’UE; d’autres encore militent sur des bases rouges, mais refusent toute unité d’action avec le PRCF sous prétexte qu’au PRCF tout le monde n’a pas en poche la bonne carte.celle du parti de MArie-Georges… Cette voie sans issue est, disons-le tout net, celle de l’ACCOMPAGNEMENT PSEUDO LENINISTE de la LIQUIDATION FINALE DU PCF EN PARTI DE GAUCHE A L’ALLEMANDE: le but poursuivi par la direction étant de faire table rase de l’espace communiste pour EMPECHER LA RENAISSANCE COMMUNISTE.
L’autre voie est celle que propose le PRCF: ne pas opposer les communistes de l’intérieur aux communistes « de l’extérieur » du PCF, créer des structures souples pour porter ensemble l’intervention franchement communiste dans les masses indépendamment de l’appareil dénaturé du PCF… et avoir clairement en tête qu’à terme, et peut-être à court terme, LES VRAIS COMMUNISTES DEVRONT SE SEPARER DES FAUX pour rendre à la classe ouvrière un parti A ELLE au lieu de l’enchaîner au PS et à l’Europe par le biais de l’appareil « mutant ». Et en se séparant des faux communistes, les vrais communistes ne s’affaibliront pas comme on l’a vu en 1920, bien au contraire, c’est en cohabitant depuis des dizaines d’années avec les réformistes que le PCF a « a pourri par la tête »… A terme, la visée juste, c’est que, se séparant des réformistes, les vrais communistes du dedans et les vrais communistes du dehors, qui ont le mérite de s’être organisés indépendamment du PCF pour faire vivre, fût-ce modestement, une LIGNE et une ORGANISATION communiste indépendante du PS et de l’Europe, se retrouvent dans un vrai PCF.
Car au moment où le patronat est organisé en avant-garde « dure » du patronat, au moment où le FN et l’UMP n’ont aucun état d’âme sur la « forme-parti » dont ils ont grand besoin pour casser la France et démolir le monde ouvrier, la renaissance d’un vrai PCF, et dans l’immédiat l’unité d’action aussi permanente et structurée que possible des vrais communistes est indispensable ;non seulement à ceux qui veulent CONTINUER LE COMMUNISME EN FRANCE sans attendre que le PCF se soit liquidé sans reste, mais RESISTER EFFICACEMENT A SARKOZY, rassembler la classe ouvrière et le peuple dans la résistance à l’UE, porter sans attendre une alternative à la LIQUIDATION DE LA FRANCE, de son industrie et de sa classe ouvrière.
Bref, au moment où les petits-bourgeois refondateurs rejettent la « forme-parti », la classe ouvrière a de plus en plus besoin d’un VRAI PARTI.A l’approche du 90ème anniversaire du Congrès de Tours, le PRCF suggère à l’ensemble des forces communistes clairement anti-réformistes et anti-UE de se rencontrer, de réfléchir ensemble et de multiplier les occasions unitaires d’intervention communistes dans les masses. Toute autre position ne peut qu’accompagner de gauche, sous un habillage « marxiste », la liquidation du PCF.