Pôle position – 5 Avril 2010
Censurées ou borcardées par les médias qui, au mieux s’apitoient en y voyant des « combats d’arrière-garde », de nombreuses luttes se déroulent actuellement en France.
* Il y a d’abord la lutte des éleveurs et éleveuses laitiers qui sont en train de crever,
asphyxiés par le libre-échangisme euro-mondialisé et par les grandes surfaces (les « Carrefour Market », Carrefour Discount », « Simply Market » et autres destructeurs du « produire en France » et du « parler français ») et chez lesquels près de 800 suicides auraient eu lieu ces derniers mois tant l’écroulement VOULU des prix les a réduits à la ruine. La solution n’est nullement celle que préconisent les « grands syndicats » agricoles aux mains de l’UMP, qui demandent un office européen des prix, elle est au contraire, comme l’avait fait le Front populaire, de mettre un terme à ce libre-échangisme ruineux pour le produire en France industriel et agricole, d’exiger un Office national des prix agricoles avec prix garanti par l’Etat, et de REVENDIQUER LA NATIONALISATION DES GRANDS GROUPES DE LA DISTRIBUTION « français » pour les mettre au service du producteur et du consommateur et non au service des grandes familles de nababs qui les dirigent, et que Sarkozy gave de ristournes fiscales indécentes.
* IL Y A ENSUITE LES INNOMBRABLES LUTTES OUVRIERES
contre les fermetures d’usine et leurs conséquences, notamment à Crécy. Le PRCF comprend la colère des travailleurs acculés au désespoir par les centaines de milliers de suppressions d’emplois, généralement suivies de primes de départ misérables pendant que le CAC 40 ne cesse de rebattre des records. La violence n’est pas celle des travailleurs en légitime défense qui séquestrent un cadre ou menacent de faire sauter ce à quoi ils tiennent le plus, leur outil de travail (autre forme de suicide collectif!), elle est celle du système capitaliste en crise chronique, de ce gouvernement ILLEGITIME, à genoux devant le MEDEF et désavoué par les urnes, de cette Union européenne de plus en plus vomie par les peuples d’Europe et par les vrais républicains de France. Plus que jamais le PRCF appelle les travailleurs à revendiquer haut et fort le PRODUIRE EN FRANCE, la remise en place d’un large secteur productif industriel nationalisé avec de larges droits pour les salariés, la mise en place d’un plan de réindustrialisation du pays, quitte à sortir la France de la sacro-sainte « construction européenne », à rejeter le mensonge de l’ « Europe sociale » propagé par les faux socialistes, les faux communistes et la fausse extrême gauche. Ce n’est pas si nous sortons de l’UE que notre économie s’écroulera: c’est si nous restons, car tôt ou tard les étrangleurs de Bruxelles feront subir à la France ce qu’ils essaient de faire subir au peuple grec dont le PRCF salue la rébellion sociale et patriotique.
* IL Y A LA LUTTE DES ENSEIGNANTS contre les suppressions de postes à la pelle,
contre la désarticulation du premier degré (casse du remplacement et des RASED), contre la CONTRE-réforme Chatel des lycées qui substituerait de fait la « gouvernance locale » au service des patrons à l’Education nationale laïque et l’enseignement de prétendues « compétences » assurant « l’employabilité » à de véritables disciplines scolaires porteuses d’un SAVOIR validé par des diplômes nationaux et de véritables conventions collectives. Des départements entiers, des lycées, des collèges sont en lutte, parfois en grève reconductible, et des lycéens soucieux de leur avenir se joignent au mouvement. Le PRCF appelle tous les travailleurs à soutenir pleinement ces luttes car la casse de l’école publique vise à casser, non seulement la France républicaine, mais la validation des qualifications, donc des salaires, dans notre pays. IL Y A LES LUTTES POUR LES SALAIRES, d’Ikéa à « Sea-France » où les salariés en ont assez du « travailler plus patronal » pour gagner MOINS. Toute l’expérience prouve qu’accepter des « sacrifices pour sauver l’entreprise », faire corps avec son patron pour l’aider à « affronter la concurrence », donc à s’opposer aux autres travailleurs de la même branche, ne mène à rien: ces preuves de faiblesse sont toujours reçues pour ce qu’elles sont par le patronat qui frappe en premier les secteurs qu’il perçoit comme les plus sensibles à sa propagande anti-salaires.
* IL Y A LA LUTTE DES CHEMINOTS qui va s’enclencher mardi.
Après la trahison de leur lutte de 2007 sur les régimes spéciaux, où la CFDT et la FGAAC ont poignardé le mouvement et où hélas, l’ex-cheminot Thibault a aidé à casser le mouvement pour paraître « responsable » à son grand ami Sarkozy, les cheminots, et notamment les combatifs cheminots CGT, constatent que le démantèlement de l’entreprise bat son plein: non seulement à cause de la dégradation continue des conditions de travail, des suppressions de postes, de la casse du fret, mais à cause de la mise à mort programmée par Sarkozy et Pépy de l’idée même de service public national. Insérée dans « Rail-Team » avec des « train-managers » à son bord sur ses « TGV night », la SNCF a de plus en plus de mal à fournir un service de qualité: matériel mal entretenu, voies à l’abandon depuis la réforme Juppé « RFF » validée par Gayssot, retards chroniques indisposant les voyageurs et tuant les nerfs des personnels… Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage, et le gouvernement crée les conditions pour discréditer le service public ferroviaire et pour faciliter la concurrence européenne des intervenants privés qui profitent des équipements (voies, gares…) payés par la nation pour prendre les lignes rentables et casser le statut des cheminots. I
* IL Y A LA LUTTE DES RETRAITES qui s’annonce chaude
quand 67% des Français refusent à la fois le recul de l’âge des retraites et l’allongement des annuités. Après les contre-réformes de 94 (Balladur, privé), 2003 (Fillon 1, fonction publique), 2007 (régimes spéciaux), c’est TOUT LE MONDE que le gouvernement veut agresser. L’argument du « trou » des caisses de retraites est purement et simplement mensonger: d’une part le pouvoir a immédiatement trouvé des sommes 200 fois supérieures quand il s’est agi de renflouer les banques, de ristourner des milliards aux richards (bouclier fiscal) ou quand il verse chaque année 18 milliards d’euros à l’UE, dont même pas la moitié reviennent à notre pays sous forme de prétendues « subventions européennes » (!!!). D’autre part, ce trou serait immédiatement bouché si le pouvoir mettait fin aux « exonérations de charge » qu’il consent au patronat en aggravant la dette publique et en VOLANT LE SALAIRE DIFFERE DES TRAVAILLEURS que constituent les cotisations patronales aux caisses de retraites et de maladie.
En réalité, le but de la 4ème attaque anti-retraites est avoué clairement dans les revues patronales: il s’agit d’une part « d’envoyer un signal fort aux marchés » sur la « solvabilité de la France », bref d’obéir servilement à la dictature du capital financier, comme est sommé de le faire le peuple grec; il s’agit aussi et surtout de finir le sale boulot des Accords de Barcelone, signés en 2002 par Chirac et Jospin, et dont le but avoué était de « porter à 67 ans en moyenne l’âge de départ à la retraite dans toute l’Union européenne ». Et si c’était l’UE et ses ayatollahs de l’UMPS que nous mettions collectivement à la retraite en supprimant les émoluments scandaleu-sement élevés des euro-dictateurs et de leurs proconsuls « français »?
Sans croire une seconde les dirigeants confédéraux, ni le jaunissant Chérèque, dont le « syndicat » a déjà poignardé les luttes en 95 (plan Notat-Juppé) puis en 2003, ni le rosissant Thibault, dont le seul souci est de paraître « responsable » à Sarkozy et à la Confédération Européenne des Syndicats, l’heure est à la mobilisation sur les bases revendicatives claires formulées par le Front Syndical de Classe.
Pour unifier toutes ces luttes et bien d’autres encore qui fourmillent dans le pays, le PRCF a adressé à toute une série d’organisations, dont certaines ne sont apparemment pas pressées de répondre, une proposition de lutte: ORGANISONS ENSEMBLE UNE MANIFESTATION CENTRALE A PARIS CONTRE L’ODIEUX REGIME SARKOZYSTE ET CONTRE L’ENSEMBLE DE SA POLITIQUE, y compris la politique de désintégration de la nation dans l’UE du capital. Le « tous ensemble et en même temps », les salariés y aspirent massivement face à ce régime délégitimé par le suffrage universel (SArkozy représente 11% des inscrits!) et contre cette UE que l’UMPS veut nous imposer de force en bafouant le « non » français du 29 mai 2009. Et ce sera aussi le meilleur moyen de couper l’herbe sous les pieds à l’extrême droite raciste et fasciste qui prospère sur le terreau de la casse sociale, de la dévastation nationale, de la fascisation rampante du pays par le régime… et de l’incapacité de la fausse gauche à unir le drapeau rouge de la classe ouvrière internationale au drapeau tricolore de la République pour construire une véritable alternative anticapitaliste, anti-UE, anti-Sarkozy et antifasciste.
Dans cet esprit, le PRCF appelle d’ores et déjà les communistes, les travailleurs, les républicains patriotes et antifascistes, à participer nombreux au rassemblement du 29 mai 2010, place de la Bastille à 15 h, pour dire non à l’UE, non à Sarkozy et à ses faux opposants, oui à la reconstruction de notre pays sur la base des orientations de principe du CNR, oui à de nouveaux traités internationaux progressistes analogues à l’ALBA qui permet aux pays latino-américains de se développer solidairement hors de l’orbite impérialiste de Washington.