Bien avant sa création, les fondateurs du PRCF ont dénoncé la monnaie unique européenne, cette machine de guerre contre la souveraineté financière et budgétaire des nations d’Europe, contre les salaires et le pouvoir d’achat, contre les services publics et les acquis sociaux (« critères de Maastricht »), contre l’industrie du pays (la France a perdu le droit de nationaliser à sa guise le système bancaire et le système industriel et ses industries partent les unes après les autres pendant que notre balance commerciale s’effondre !).
Malheureusement à l’époque, le PCF a « mangé son chapeau » en aidant Jospin, alors au gouvernement, à mettre en place l’euro : Mme Buffet, qui menaçait de quitter le gouvernement si Jospin la désavouait sur la lutte anti-dopage (!), n’a pas pipé mot pour sauver la monnaie nationale…
Aujourd’hui tout le monde voit que l’euro n’a pas servi à « protéger » la France contre la crise : si notre pays, malgré les souffrances générées par la crise capitaliste mondiale, s’en est un peu mieux sorti que d’autres, ce n’est pas grâce à l’ « euro fort », qui a toujours plombé nos exportations, mais grâce à ce qui reste d’acquis sociaux pas encore tous détruits par Sarko et l’UE. Ce sont ces acquis qui empêchent l’écroulement total de la consommation. Car aujourd’hui la « zone euro » est la zone la plus faible du monde en matière de croissance. Quant à la « solidarité » entre les pays de l’euro, elle est ridiculisée par l’affaire grecque : tout bonnement, les traités de Maastricht et Lisbonne, ainsi que le statut de la Banque européenne interdisent toute solidarité et institutionnalisent le « chacun pour soi » assorti de sanctions contre les… pays en difficulté. D’ailleurs, les vrais maîtres de l’euro, les grand capitalistes allemands, ont copieusement insulté les « vendeurs d’olives » grecs et leur « aide » financière actuelle à la Grèce vise à soutenir ce pays comme la corde soutient le pendu…
Mais surtout, la « crise grecque », qui ne tardera pas à contaminer l’Espagne, l’Italie et la France, montre que l’euro interdit toute politique économique indépendante. Alignée sur le Deutsche-Mark quant aux « critères de convergence », la « monnaie inique » est forcément plombée par les pays les plus endettés de la zone euro, dont les marchés spéculatifs décident en réalité des « critères de décomposition », tout en semant le malheur chez le peuple grec frère, harcelé par le FMI du « gentil » Strauss-Kahn. Déjà Lénine rappelait aux capitalistes de son temps qu’ « une chaîne vaut ce que vaut son maillon le plus faible »… Si bien que la question est de moins en moins « faudra-t-il sortir de l’UE et de la zone euro ? », mais QUAND et COMMENT faudra-t-il en sortir pour reconstruire nos pays en pleine désagrégation économique, morale et sociale.
Car il n’y aura de fait que deux solutions :
* ou bien, pour sauver l’euro, « sanctuarisé » par l’UMP, le PS, le PC « euroconstructif » et l’euro-trotskisme, il faudra instituer un « gouvernement économique européen », c’est-à-dire une euro-dictature mettant directement les budgets nationaux sur la tutelle de Francfort : -sacrée revanche pour Hitler !…
* ou bien il faudra sortir de l’euro-broyeur pour reconstituer la monnaie nationale, le secteur public et industriel national, lancer un plan de reconstitution du « produire et créer en France » (industrie, agriculture, pêche, mais aussi recherche et création) et d’aménagement équilibré du territoire, sans oublier d’œuvrer à de nouveaux traités internationaux progressistes analogues à l’ALBA, qui lie les pays d’Amérique latine soucieux de progrès social et d’indépendance nationale, briser le double carcan de la soumission à Washington et à Berlin pour se tourner vers les pays émergents et vers tous les peuples du monde épris de liberté.
Dans ce cadre internationaliste, et non pas supranational et impérialiste, la mise en place d’une monnaie commune, à défaut d’une monnaie unique rabotant toutes les branches de l’économie productive, aurait du sens.
Sortir de l’UE et reconstruire notre pays cassé ne sera certes pas un jeu d’enfant. Mais rester dans l’euro n’est ni remède ni moindre mal : c’est le mal lui-même, qui s’aggrave chaque jour et nous tuera un jour. La ZONE EURO, NOUS « Y RESTERONS » si nous y restons ! pendant que « nos » spéculateurs richissimes se feront de c… en or.
La question est plus politique que technique : préfèrons-nous vivre debout ou crever en nous couchant ? Telle est la question posée aux communistes et aux républicains qui ont encore le courage d’aimer leur pays !