Pas de revanche posthume pour Hitler!
Le combat de la Résistance continue pour la libération nationale et l’émancipation sociale !
Déclaration du Pôle de Renaissance Communiste en France
8 mai 1945
Il y a soixante-cinq ans, l’Allemagne nazie et sa « race de seigneurs » sanglants capitulait sans condition face à une coalition antifasciste mondiale dans laquelle l’URSS et les centaines de milliers de partisans communistes des pays occupés par Hitler avait joué un rôle moteur. En visite à Moscou en 1966, le général De Gaulle déclarait d’ailleurs franchement : « les Français savent que c’est la Russie soviétique qui a joué le rôle principal dans leur Libération ».
Suite à cette victoire historique, les rapports de forces mondiaux furent bouleversés au profit des peuples. Même si très vite, l’impérialisme US a pris le relais du Reich dans l’entreprise de domination mondiale, un camp socialiste débarrassé de l’exploitation capitaliste s’est formé en Europe. Il a construit, non sans contradictions ni erreurs, une société nouvelle centrée sur les besoins du monde du travail. Les peuples colonisés et dominés ont pris appui sur la victoire antifasciste et sur la force de l’URSS pour engager des luttes victorieuses, aujourd’hui toujours inachevées, pour la décolonisation et la libération nationale. En France, les ministres communistes de 1945 issus du « Parti des fusillés » ont donné à notre peuple la Sécurité sociale, les retraites par répartition, le statut des mineur et de la fonction publique, le renouveau de la Recherche publique et de l’Education nationale, la loi protégeant les mineurs, les ordonnances démocratiques sur la presse, le nouveau code du travail, les comités d’entreprise, la nationalisation d’EDF, de Renault, de la SNECMA et tant d’autres conquête que le gouvernement actuel a pour mission de démanteler sur mandat du MEDEF et de l’UE.
Certes ce 8 mai 45 ne fut pas sans contradiction puisque, dans le même temps, le gouvernement français d’alors fit tirer sur les Malgaches et sur les Algériens qui réclamaient leur affranchissement. Une lutte finissait mais une autre commençait dans laquelle les communistes de France allaient avec honneur, tenir haut le drapeau de l’égalité entre les peuples en se souvenant de la parole de Marx : « un peuple qui en opprime un autre ne saurait être libre ».
Aujourd’hui le gouvernement sarkozyste, émanation des milieux les plus réactionnaires, apatrides, antisociaux, antinationaux et fascisants de l’oligarchie financière, démolit à coups de hache les conquêtes de 1945, comme il s’en prend aux lois laïques et sociales de 1905 ou à l’héritage de la Révolution démocratique bourgeoise de 1789/94 en démolissant la souveraineté nationale, l’organisation territoriale républicaine (communes et départements), la séparation des Eglises et de l’Etat, etc. Le ministre de l’intérieur Brice Hortefeux a même osé organisé à Vichy, symbole du racisme d’Etat, une réunion européenne des ministres de l’immigration. Et pendant que le grand patronat de l’industrie et du commerce a tout loisir pour casser le « produire en France » industriel, agricole et halieutique, quitte à faire pleurer des millions de familles ouvrières et paysannes, pendant qu’il tente avec acharnement d’arracher la langue française au profit du « business English », le prétendu Front national, usurpateur du nom de l’organisation unitaire de résistance créée par le PCF clandestin, s’empare des couleurs nationales pour aider le pouvoir à fasciser notre pays, où sévissent les honteux quotas d’expulsions pour les immigrés et la pratique liberticide de masse de la garde à vue avec fouille au corps.
Tout cela n’eût pas été possible si l’URSS, victime de contradictions internes irrésolues et de l’épuisante course aux armements nucléaires imposée par Washington, n’avait pas disparu, emportée par la trahison et par la contre-révolution. Tout cela ne serait pas possible en France si, au nom d’une fausse « modernité », les héritiers légaux du titre de PCF n’avaient pas capitulé face à l’entreprise constante qui vise à criminaliser le capitalisme tout en banalisant le fascisme. Il suffit de voir ce qui se passe en Grèce, où un vrai, où un grand Parti communiste mène le combat de classe en unissant le drapeau national au drapeau rouge, pour voir la différence avec notre pays, où la classe ouvrière est abandonnée à des directions syndicales confédérales qui n’ont d’autre souci que d’accompagner l’intégration européenne capitaliste et la « rupture » sarkozyste, synonymes de mort pour la France et pour les acquis sociaux.
Mais l’avenir n’est pas à la contre-révolution et à l’oppression. La crise systémique du capitalisme se chronicise et apporte chaque jour son lot de régression. La « construction européenne », sa ruineuse monnaie unique, traversent une crise explosive, et c’est une bonne nouvelle pour les peuples s’ils savent s’emparer de la situation comme en Grèce pour résister et contre-attaquer, appeler à sortir les pays de l’UE du broyeur d’acquis qu’est l’UE. Il faut pour cela en finir avec le mensonge social-impérialiste de la prétendue « Europe sociale ».
Dans ces conditions, le PRCF appelle tous ses militants à construire avec rigueur l’organisation marxiste-léniniste qu’ils se sont donnée en la considérant comme le ferment politique d’une renaissance communiste aussi large et unitaire que possible. Ils appellent les organisations franchement communistes, encore membres ou pas du PCF à se fédérer dans l’action. Il invite à soutenir les efforts des syndicalistes de classe pour construire une vraie riposte de masse sur la question des retraites. Il appelle tous les progressistes à participer au rassemblement du 29 mai 2010 à l’Opéra-Bastille à l’initiative de l’Arc républicain de progrès pour appeler notre peuple à sortir de l’UE, à condamner l’illégitime régime sarkozyste comme la fausse gauche qui pilote le FMI, et à se rassembler sur les principes immortels du CNR.