Texte unitaire du prcf-rcc
Le PRCF regrette que plusieurs autres organisations d’une tendance proche n’ait pas répondu à l’appel de cette initiative
« Ce référendum est une connerie. Nous avons fait la connerie de le demander et Jacques Chirac a fait la connerie de la convoquer » Dominique Strauss-Kahn (janvier 2005)
Déclaration commune d’organisations communistes.
Non à la mise en tutelle des peuples d’Europe par l’ « euro-gouvernance » du grand capital !
Les peuples d’Europe ne veulent pas mourir pour sauver la monnaie unique chère aux financiers !
Solidarité totale avec le peuple grec en résistance !
Pour s’en sortir, le peuple de France doit sortir de l’euro et de l’Union Européenne !
Violant une fois de plus la volonté du peuple français (qui a rejeté la constitution européenne le 29 mai 2005), le pouvoir sarkozien, soutenu par le PS, a fait un nouveau pas dans l’abandon de l’indépendance nationale.
Désormais, s’ils ne se rebellent pas contre les mesures arrêtées par l’axe franco-allemand appuyé par Londres (donc par Washington), les peuples de la zone euro seraient directement asservis aux diktats de la Banque de Francfort et de la Commission de Bruxelles : échappant de fait aux parlements nationaux, déjà largement dessaisis de leurs prérogatives (80% des lois dites « nationales » sont des transpositions de directives européennes), les parlements nationaux ne pourraient plus réellement fixer le budget de leurs nations respectives, les arbitrages budgétaires seraient étroitement contrôlés par l’UE au service des financiers avec un seul objectif : satisfaire les exigences monstrueuses du grand capital, garantir à tout prix la monnaie unique facteur de vie chère, de désindustrialisation, de casse des services publics, d’austérité salariale, de moins-disant social, de perte de l’indépendance économique de chaque pays. Depuis 1984 avec l’accélération de la construction européenne, les conquêtes sociales de 1936 avec le Front Populaire, 1945 avec le CNR et de 1968 sont peu à peu détruites les unes après les autres. Présentant des vessies pour des lanternes, les bourgeoisies européennes ont agité et agitent des lendemains de bonheur paradisiaque qui surgiraient de l’enfer de la misère dans laquelle elles plongent les travailleurs et les peuples à l’intérieur et à l’extérieur de l’UE. Pour être « compétitive et concurrentielle », il leur faut baisser fortement les salaires et revenus des travailleurs, il leur faut économiser sur l’allongement de l’espérance de vie, mais aussi sur la santé, il leur faut réduire l’emploi et donc saboter la formation des jeunes et finalement il leur faut créer des guerres pour se débarrasser du trop plein d’humains rendus « inutiles » en raison de la loi d’airain du système capitaliste : la plus value, le profit maximum.
Il s’est trouvé dans le mouvement ouvrier certains dirigeants pour relayer les torrents de mensonges et manipulations idéologiques déversés par la bourgeoisie, ses partis de droite et de gauche, ses médias, etc.
En outre les dirigeants de la zone euro réunis le 9 mai ont décidé, sans aucun mandat des peuples, d’engager à nouveau des sommes colossales prises sur les dépenses sociales utiles à la population en matière d’Education, de santé, de logement, d’équipement, de transport…. pour gaver les marchés financiers, l’argent coule à flots à tout instant et ces sommes phénoménales sont prises par les eurocrates de droite et/ou sociaux-démocrates, sur les pensions de retraite, les remboursements maladie, les indemnités chômage, les services publics, les salaires des fonctionnaires, l’emploi industriel et agricole, puisque le pouvoir d’achat populaire est comprimé comme jamais !
Car loin de nous faire sortir de la crise systémique du capitalisme mondialisé, les super-plans d’austérité concoctés dans notre dos à Bruxelles par « nos » gouvernants européens, Sarkozy et Merkel en tête, en concertation étroite avec Washington et avec le FMI de Strauss-Kahn, vont étouffer la croissance économique déjà très faible de la « zone euro » : combien de nouveaux millions de chômeurs et de familles précarisées à l’issue de cette « médecine » encore pire que le mal ?
Chacun constate en outre que l’« aide » des pays de la zone euro, avec le renfort terrifiant du FMI., n’ira nullement aux peuples. Le cas le plus typique est celui de la Grèce : sous couvert de « solidarité européenne » avec le social-démocrate Papandréou, le peuple grec, qui a inventé la démocratie, la démarche scientifique, le théâtre et la philosophie, est humilié et placé sous tutelle pendant que les ouvriers, les paysans, les fonctionnaires, les intellectuels, les retraités grecs sont écrasés par une austérité sans précédent ! Gel des salaires et des retraites de la fonction publique pendant 5 ans, suppression de l’équivalent de 2 mois de salaires pour les fonctionnaires, diminution de 8% de leurs indemnités déjà amputées de 12% par le précédent plan d’austérité, augmentation du taux principal de la TVA qui, après être passé de 19 à 21%, est porté à 23%, alors que les autres taux augmentent aussi de 5 à 5.5% et de 10 à 11% ; augmentation des taxes sur le carburant, l’alcool et le tabac pour la 2ème fois en 1 mois de 10% ; interdiction des départs anticipés, notamment liés à la pénibilité du travail avant l’âge de 60 ans ; l’âge légal de départ à la retraite des femmes est porté de 60 à 65 ans d’ici 2013 ; pour les hommes, l’âge légal dépendra de l’espérance de vie, il faudra 40 ans de travail et de cotisations non plus 37 ans pour avoir droit à une retraite à taux plein ; cette retraite sera calculée, non plus en fonction du dernier salaire mais selon le salaire moyen de la totalité des années travaillées (soit l’équivalent d’une baisse du montant net de la retraite de 45 à 60%°) ; l’Etat réduira ses dépenses de fonctionnement (santé, éducation) d’1,5 milliards d’euros, ses investissements publics seront réduits aussi d’1,5 milliards d’euros ; un nouveau salaire minimum pour les jeunes et les chômeurs longue durée est créé (l’équivalent du CPE).
Le PASOK socialiste, l’UE, le FMI et la Banque Mondiale font payer la crise du capitalisme aux travailleurs et au peuple grec. La nature véritable de l’UE est donc de dépouiller les peuples pour préserver le profit maximum des grands monopoles capitalistes européens.
Non, la « solidarité » avec le peuple grec ne consiste pas à applaudir Merkel et Sarkozy, ces commis du haut patronat, comme vient de le faire le PS français en votant les mesures anti-Grèce. La vraie solidarité consiste au contraire à soutenir l’insurrection démocratique du peuple grec contre les diktats de l’U.E., du FMI et du gouvernement social-collabo d’Athènes. Il ne s’agit pas de supplier l’U.E., comme l’a fait M.-G. Buffet, d’apporter leur solidarité désintéressée aux Grecs, comme si l’U.E., ce cartel impérialiste conçu de A à Z pour écraser les peuples, pouvait se muer en société humanitaire ! C’est la vie même qui est entrain de se charger de prouver l’erreur monumentale que commettent les critiques réformistes de l’édification du bloc impérialiste qu’est l’UE.
Au contraire, il s’agit de soutenir à 100% le Parti Communiste de Grèce (KKE), porte-drapeau du marxisme-léninisme en Europe, d’appuyer le PAME, le front syndical grec de lutte des classes qui organise une riposte très combative, et qui associe le combat patriotique au combat anticapitaliste pour appeler les Grecs à sortir leur patrie de l’euro-broyeur, à oser affronter le grand capital, à remettre à l’ordre du jour la perspective de la transformation socialiste de leur pays.
Mais au-delà de la solidarité internationale, il est urgent pour la classe ouvrière de France de rompre avec les illusions sur l’« Europe sociale » que cultivent les directions syndicales et politiques. Assez de boniments ! Le peuple de France ne veut pas crever pour sauver LEUR euro et LEUR U.E. de malheur.
Notre peuple, qui a massivement refusé de voter aux Européennes, refuse aussi de sacrifier à leur sacro-saint « euro » :
l’emploi productif industriel, agricole et halieutique en France,
l’Education nationale, l’Université et le CNRS, l’hôpital public, EDF, la SNCF, la Poste, l’Equipement, la fonction publique territoriale et d’Etat,
les retraites, les remboursements Sécu, le logement social, les indemnités chômage ;
le pouvoir d’achat des salariés du public et du privé, des pensionnés, des chômeurs, des petits et moyens artisans, paysans et marins-pêcheurs,
et plus généralement, la possibilité pour le peuple français et pour tous les peuples d’Europe de disposer librement d’eux-mêmes pour sauver la maudite monnaie unique !
C’est pourquoi les organisations dont le nom suit engagent une campagne communiste commune en direction des entreprises, des quartiers populaires et des jeunes : pour reconstruire notre pays, pour stopper l’extrême droite qui feint de combattre l’euro afin de tromper la classe ouvrière1, réapproprions-nous les principes impérissables de progrès social, d’indépendance nationale, d’antifascisme, de paix et d’antiracisme, de construction d’un large secteur public, de démocratie, de rôle central des travailleurs dans la vie politique, qui furent au cœur du Programme du C.N.R.,
Sur ces bases largement fédératrices, il faut, et le plus tôt possible,
* sortir la France de la zone euro et reconstituer les instruments monétaires de l’indépendance nationale ;
* sortir la France de l’U.E. prison des peuples et dictature capitaliste supranationale antisociale, antinationale, raciste et porteuse de guerre, pour construire de nouveaux traités internationaux progressistes, analogues à celui qu’ont signé en Amérique latine les pays membres de l’Alternative bolivarienne des Amériques (Venezuela, Cuba, Bolivie, Nicaragua, etc.), c’est-à-dire des traités de coopération entre Etats respectueux des acquis sociaux des travailleurs ;
Pour cela, nous saluons la résistance du peuple grec et exigeons dès aujourd’hui que les confédérations syndicales des salariés refusent de négocier et de co-gérer les régressions sans fin de l’illégitime gouvernement Sarko-Fillon (l’UMP représente 11% des électeurs inscrits !). Il faut au contraire construire à partir des luttes un grand mouvement tous ensemble et en même temps pour faire plier, par le combat de classe, « à la grecque », les forces du capital, MEDEF, gouvernement UMP, « Axe franco-allemand », UE et FMI, sans reculer devant le mot d’ordre de blocage des profits capitalistes à l’échelle du pays !