Pôle position du 7 octobre 2010
Un nombre grandissant de salariés, ouvriers et employés du Port de Marseille, -de nouveau à l’avant-garde du mouvement populaire-, travailleurs de la SNCF, de la RATP, et bien d’autres secteurs multiplient les appels à la grève reconductible interprofessionnelle le 12 octobre.
Ils ont compris qu’il fallait absolument sortir du piège des « négociations » sans contenu que réclament pitoyablement MM. Chérèque et Thibault en suppliant dérisoirement un gouvernement grossièrement antidémocratique et provoquant, qui se fait gloire de refuser toute concession au mouvement social, soutenu par plus de 70% des Français.
Plus lucides que les états-majors confédéraux CFDT et CGT, ces salariés ont compris aussi qu’à l’issue de la discussion au sénat, le gouvernement espère bien moyennant quelques concessions marginales, avoir exécuté le mandat impératif donné à Fillon par le MEDEF et par l’U.E. (accords de Barcelone, signés par Jospin en 2002, « reportant de cinq ans en moyenne l’âge de départ à la retraite dans les pays de l’UE »). Qu’importe à Fillon les jérémiades de Chérèque-Thibault, les hommes de confiance de la Confédération Européenne des Syndicats, la courroie de transmission de la Commission de Bruxelles et du syndicat patronal européen Business-Europe.
Les salariés les plus conscients ont également raison de ne pas croire le PS, qui démobilise le mouvement en promettant d’annuler la contre-réforme si le PS gagne en 2012. Mensonge! car lorsque Jospin est arrivé au pouvoir en 95, avec ses prétendus ministres « socialistes », « verts » et « communistes », les Aubry, Buffet, Gayssot, Voynet, il a sagement appliqué le plan Juppé, la réforme RFF des chemins de fer, il a mis en place l’euro au nom duquel sont actuellement cassé tous les acquis de Lisbonne à Athènes et Madrid avec l’aide des « socialistes » Socrates, Zapatero et Papandréou. Nul n’oublie non plus que Strauss-Kahn, le « socialiste » que Sarkozy a lui-même placé au FMI, a déclaré: « on vit cent ans, on ne va pas continuer à partir à 60 ans ». Ils savent enfin qu’Aubry ne remettrait au mieux la retraite à 60 que pour la forme car si elle ne touche pas à l’augmentation du nombre d’annuités décrétés en 1994 (Balladur), en 2003 (Fillon 1) et en 2007 (Fillon 2), la majorité des salariés devrait choisir entre partir à 65 ou 67 ans et/ou toucher des clopinettes.
Il n’y aura pas de demi-mesure. Si cette contre-réforme passe, d’autres tout aussi graves vont pleuvoir dru jusqu’en 2012. Un bras de fer se gagne ou se perd! Ayons donc tous en tête le mot de l’antifasciste B. Brecht: « si tu ne participes pas au combat, tu participeras à la défaite! »
Assez reculé sur les retraites ET SUR L’ENSEMBLE DES CONTRE-REFORMES EURO- et SARKO-LIBERALES, c’est en 2007 qu’on les arrête. C’est possible, la mobilisation est considérable, l’opinion publique est favorable aux travailleurs, Sarkozy est détesté par la majorité des citoyens, la mobilisation est forte en Espagne, au Portugal, en Grèce, beaucoup de salariés ne sont plus prêts à se laisser promener par Thibault et Chérèque comme en 2003, 2007 et 2009, la majorité des Français rejettent l’UE et l’euro (cf le vote du 29 mai 2005 et l’abstention massive aux européennes) et nombre d’étudiants et de lycéens s’apprêtent à entrer dans l’action.
Le PRCF appelle les militants communistes et progressistes,
qu’ils soient salariés, chômeurs, retraités, français ou immigrés, à s’investir fortement dans le succès-monstre des grèves et des manifs du 12 octobre. Il les appelle à aider par tous les moyens les militants syndicaux de classe qui, malgré le sabotage des luttes par des directions attentistes, prennent la tête de la radicalisation légitime et indispensable du mouvement. Nous sommes en état de légitime défense! Ce n’est pas nous qui bloquons la France, c’est ce gouvernement fascisant et ultra-patronal qui déshonore la République par sa politique ultra-réactionnaire, xénophobe et antinationale à la fois, qui démolit tous les acquis issus de 1789, de 1945 et de mai 1968.
Les Jeunes pour la Renaissance Communiste en France s’associent à cet appel et saluent les nombreux lycées et facs en lutte: qu’à leur manière, démocratiquement, sans se laisser promener par les organisations pseudo-syndicales étudiantes et lycéennes liées au PS, les jeunes prennent eux-mêmes la défense des acquis et de l’Education nationale sacrifiée par Chatel, car le but du gouvernement est en réalité de saboter tellement les retraites, la sécu, les services publics, etc. qu’un jour où l’autre les acquis de 1945 ne seront plus qu’une coquille vide et que les futurs salariés aujourd’hui à l’école seront livrés sans aucune protection sociale, au chômage, à la maladie et à la vieillesse!
Ensemble sauvons les acquis du Conseil National de la Résistance et battons ce gouvernement, le plus rétrograde depuis 70 ans!
Ensemble osons dénoncer l’illégitimité radicale de ce pouvoir casseur de France, de cette Europe ennemie des peuples, de cette monnaie unique qui ravage les acquis, de ce capitalisme pourrissant qui ose parler de modernité alors qu’il organise une énorme régression de civilisation!
Tous ensemble pour un énorme 12 octobre,
pour construire démocratiquement la grève interpro par des AG de luttes, pour bloquer leurs profits et pour GAGNER et faire plier ce gouvernement indigne du pays qui a donné au monde la Révolution française, la Commune de PAris, le Front populaire et Mai 1968.