Pôle position du 12 octobre 2010
Mme Parisot, dont l’organisation (le MEDEF) est le fer de lance de la casse industrielle,sociale, financière et démocratique de la nation française , vient de déclarer que le mouvement social et populaire actuel « discrédite » la France à l’étranger. Pendant ce temps, les patrons du Port de Marseille pressent Fillon de briser les piquets de grève marseillais en faisant donner les CRS. Par ailleurs, Sarkozy et le grand patronat viennent de bénéficier du soutien ouvert de Strauss-Kahn: en effet le FMI vient opportunément de publier un rapport conseillant le report de deux ans du départ en retraite, ainsi que de Barroso, le N°1 de l’Europe, qui a ouvertement appelé la droite portugaise à soutenir au parlement le projet de méga-casse sociale déposé par la direction du Parti « socialiste » portugais.
Tout cela n’impressionne pas les travailleurs, les syndicalistes de classe, les lycéens et étudiants, qui conformément aux traditions frondeuses du peuple français (« la France est le pays classique des luttes de classes menées jusqu’à leur terme », écrivait Marx), se préparent à un affrontement historique avec la pieuvre capitaliste nanti de ses tentacules multiples, MEDEF, Elysée et Matignon, U.E., FMI et médias capitalistes dominés par Lagardère, Dassault et par Sarkozy. Partout se multiplient les appels à la grève reconductible et les secteurs les plus avancés du mouvement ouvrier et syndical, « tirés » par la région marseillaise de nouveau à l’avant-garde des luttes comme en 1995, 2003, 2005 et 2007, sont déjà entrés dans la grève reconductible avec piquets; plus de cent lycées étaient déjà en mouvement la semaine dernière car les jeunes ont compris que si cette loi passe, ils n’auront pas de retraite du tout (nouveau « rendez-vous » de casse en 2018: tout doit disparaître!).
En outre, de plus en plus, les travailleurs n’hésitent plus à exiger le départ immédiat, sans attendre 2012, des casseurs UMP qui dirigent et strangulent notre pays pour le seul profit d’une oligarchie capitaliste gavée de profits privés et d’argent public.
Dans ces conditions, on peut douter que le freinage délibéré des états-majors syndicaux, qui ont déjà laissé mourir les mouvements de 2003, 2005 (Marseille), 2007 et 2009 sans rien obtenir, puisse jouer son rôle dissuasif. De plus en plus, les salariés -et au premier chef les ouvriers – posent la question d’AG inter-pros de lutte, de grèves reconductibles, de généralisation du mouvement, de blocage des centres de production du profit capitaliste jusqu’au retrait total de la contre-réforme (à l’instar de ce qui est arrivé au CPN en 2006 alors que le parlement-godillot avait adopté le texte, « cassé » par Chirac lui-même). De plus en plus, les militants syndicaux fidèles à leurs mandats, voient clair: les directions Chérèque-Thibault veulent avant tout canaliser le mouvement, empêcher la classe ouvrière et le monde du travail, étudiants compris, de se prendre en mains pour affronter la lutte jusqu’à la victoire totale.
Mieux, la masse du peuple français, hormis les militants et sympathisants ultra-réactionnaires du FN et de l’UMP, est derrière la classe laborieuse et la jeunesse populaire en lutte (70% des Français jugent le mouvement « justifié » et 42%, plus 9%, « très justifié »).
C’est pourquoi le PRCF est fier d’avoir dès le début appelé à des mots d’ordre clair et fédérateurs (retrait du projet, abrogation de l’allongement des annuités et des décotes décidés en 94, 2003 et 2007, sortie de la France des Accords européens de Barcelone signés par Jospin et prescrivant l’accroissement de « cinq années en moyenne de l’âge de départ à la retraite en Europe »). Depuis le début, le PRCF pointe l’illégitimité, non seulement de Sarkozy, mais de l’UE et de la social-eurocratie inféodée à l’UE, d’Aubry à Zapatero, Papandréou et Socrates, les « socialistes » dont les « réformes » sont aussi graves que celles de Sarkozy. Dès 2004, le PRCF a mis publiquement en cause les états-majors confédéraux inféodés à la Confédération Européenne des Syndicats, qui est la courroie de transmission « syndicale » de Bruxelles. Le PRCF appelle clairement à la rupture de la France avec l’UE et avec la monnaie unique au nom desquelles est orchestré le méga-plan d’austérité continental mis sur pied par Merkel et Sarkozy pendant que les financiers pillent les finances publiques: car à mille lieues du baratin sur le déficit organisé des caisses de retraite (si les dégrèvements de cotisations patronales étaient abrogés, le « problème » des retraites disparaîtrait d’un coup et on pourrait même abaisser sans tarder la retraite au-dessous de 60 ans pour les métiers pénibles), la réforme Woerth est la déclinaison hexagonale du plan d’austérité européen exigé par Merkel et par le grand patronat « français ».
Mais surtout, à l’inverse de l’ANTI-France des dirigeants du MEDEF, qui ne cessent de cracher sur leur pays frondeur, le PRCF félicite la population laborieuse et la jeunesse étudiante pour leur esprit de résistance : travailleurs, jeunes de France, soyons dignes au présent du peuple français qui donna au monde les Lumières, la Révolution française, la Commune de Paris, le Front populaire et le programme du Conseil National de la Résistance.
Ce ne sont pas les travailleurs qui bloquent et qui tuent la « France des travailleurs » chantée par Jean Ferrat: c’est le MEDEF, le honteux régime sarkozyste, l’intégration européenne capitaliste aidés par le MODEM, Europe Ecologie et le PS pro-Maastricht. Les travailleurs créent les richesses dont ils profitent si peu: c’est le pourrissant système capitaliste qui bloque et détruit notre pays! N’en déplaise à Thibault qui vient honteusement de reitérer l’idée que « la CGT n’a pas vocation à bloquer le pays » (2003) en reniant les immenses grèves CGT de 36, de 68 et de 95, il nous faut bloquer leurs profits pour débloquer notre pays et la remettre sur la voie du progrès social, de l’emploi productif, des services publics, de la démocratie et de l’indépendance nationale; quitte pour cela à affronter le monstrueux égoïsme d’une poignée de privilégiés comme Madame Bettencourt et ses obligés, le sinistre couple Woerth et les autres exécutants de l’Union Maastrichtienne Patronale!
Le PRCF félicite les syndicalistes de classe,
parmi lesquels les militants franchement communistes sont en première ligne, et il appuiera toute initiative visant à permettre aux travailleurs de se regrouper en AG de lutte avec leurs syndicats combatifs, de se coordonner nationalement et interprofessionnellement, de faire la jonction avec la jeunesse estudiantine, de reconduire les grèves, de les fédérer et de les nationaliser, de bloquer le profit capitaliste.
En avant pour le retrait total du projet scélérat Sarkozy-UE-MEDEF pour sauver les retraites par répartition étranglées par ce gouvernement de misère et de déclin national, rouvrir la voie du progrès social, faire revivre le syndicalisme de lutte de classe garant des victoires futures.