Pôle position du 18 octobre 2010
Appel à la solidarité des communistes et des travailleurs des autres pays
Fidèle exécutant du méga-plan d’austérité de l’Union européenne et du grand patronat « français », le pouvoir sarkozyste veut imposer aux travailleurs de France un grave recul sur les retraites, mais aussi, si cette contre-réforme passe, sur l’ensemble des acquis qui n’ont pas encore été détruits. Au-delà, le pouvoir cherche à infliger au peuple travailleur de France une défaite décisive dont l’enjeu est le démontage final de l’ensemble des acquis sociaux, démocratiques, laïques et républicains obtenus par des siècles de combat ouvrier et démocratique. L’issue de cet affrontement de classe majeur, sans équivalent depuis 1995, concerne aussi les travailleurs et les progressistes de toute l’Europe car s’il parvient à « mettre au pas » les travailleurs de France sur le modèle de ce qu’a fait Thatcher en brisant les mineurs britanniques, le pouvoir sarkozyste d’ultra-droite permettra à Barroso, au syndicat patronal « Business Europe » et aux autres gouvernements de l’UE de frapper encore plus fort de Lisbonne à Vilnius et de Dublin à Chypre…
Malgré le sabotage de la lutte par des états-majors syndicaux défaitistes (qui ne réclament pas le retrait des textes maléfiques de Fillon mais veulent « négocier » avec un pouvoir totalement intransigeant…), malgré la dure répression policière de ce régime de plus en plus fascisant contre les étudiants en lutte, malgré les équivoques et les trahisons prévisibles de la social-démocratie (les « socialistes français » Pascal Lamy et Strauss-Kahn président respectivement l’OMC et le FMI, quant à Martine Aubry et à Ségolène Royal elles entretiennent la confusion), les travailleurs résistent et contre-attaquent magnifiquement, dans la grande tradition des « luttes de classes menées jusqu’au bout » dont parlait Marx à propos de la France. Ils sont rejoints par une bonne partie de la jeunesse lycéenne qui, déjà en 2006, avait obtenu le retrait des projets de précarisation générale du droit du travail. Les travailleurs et la jeunesse combative des facultés et des lycées ont entrepris de bloquer les dépots d’essence, le raffinage pétrolier, une bonne partie du trafic ferroviaire, prochainement peut-être certaines autoroutes. Ils se heurtent à d’incessantes provocations du patronat et des forces de répression du sinistre Hortefeux, l’homme qui reste au gouvernement tout en ayant écopé d’une condamnation pour propos racistes. Le rejet de l’UE monte également en puissance, car les travailleurs, spécialement les ouvriers qui avaient voté à 72% Non à la constitution européenne, n’ont pas digéré que la droite UMP, une bonne partie des « Ecologistes » et le PS aient adopté par la voie parlementaire le Traité de Lisbonne, copie de l’euroconstitution rejetée par le suffrage universel. De plus en plus, la grande bourgeoisie viole les règles de sa propre « démocratie » en créant les conditions d’une confrontation directe avec le peuple travailleur.
Pour ne pas rompre avec le Parti de la Gauche Européenne, cette émanation pseudo-communiste de l’UE du capital, pour rester dans le sillage électoral du Parti « socialiste », pour ne pas se distancier de Bernard Thibault, le dirigeant CGT ami de Chérèque (ce dernier est le chef de file de la CFDT, il est spécialiste du brisage de grève qui a déjà trahi trois fois la défense des retraites en 95, 2003 et 2007), le PCF officiel est incapable de réclamer clairement, comme les travailleurs en lutte, le RETRAIT du projet et il se rabat sur le mot d’ordre équivoque d’une « autre retraite », qui est aussi le mot d’ordre d’Aubry et de Royal.
A l’inverse, le Pôle de Renaissance Communiste en France fait, avec ses moyens modestes, son travail d’éclaireur en participant aux luttes les plus avancées, en soutenant le Front Syndical de Classe, en faisant connaître en France le soutien aux luttes de la Fédération Syndicale Mondiale, en démasquant sans relâche depuis 6 ans les dirigeants de la CGT qui tournent le dos aux traditions combatives de la grande CGT de juin 1936 et de mai 1968. Le PRCF montre la dimension à la fois sociale et patriotique du combat de classe actuel dont l’enjeu est la défense ou la mise à mort de tout l’héritage progressiste du peuple français. Le PRCF appelle les travailleurs à délégitimer Sarkozy, qui n’a reçu aucun mandat du peuple pour briser l’héritage des Lumières, de la Révolution française et du Conseil National de la Résistance. Le PRCF appelle à l’union des vrais communistes (le projet d’un rassemblement de lutte des vrais communistes en décembre 2010 pour commémorer la fondation du vrai PCF fait son chemin), à l‘union de combat « par en bas » des syndicalistes de classe, sans crainte d’exiger le retrait total des projets Sarkozy et à mettre radicalement en cause l’Union européenne, ce cartel impérialiste dont l’objectif est de casser tous les acquis et toutes les souverainetés nationales en Europe. Le PRCF démasque sans relâche le mensonge de « l’Europe sociale » qui ne vise qu’à légitimer l’UE, à briser les Etats historiquement constitués, à légitimer la Confédération européenne des syndicats, cette courroie de transmission de l’U.E. dont le rôle est d’encadrer et de neutraliser l’insurrection populaire qui monte d’Athènes à Paris, de Lisbonne à l’Espagne CONTRE l’ensemble de la politique européenne. L’Europe des luttes ne se construit pas « dans », mais « contre » la construction de l’U.E. supranationale, contre la C.E.S, contre le P.G.E. !
Le PRCF, qui ne perd pas de vue que la seule sortie durable de la crise capitaliste ne peut être que le socialisme, multiplie par ailleurs les contacts avec les républicains non communistes qui, tout en rejetant totalement la xénophobie honteuse du pouvoir en place, veulent sortir de cette Europe supranationale de malheur tout en renouant avec les principes de progrès social, d’indépendance nationale, de paix et de démocratie qui inspiraient le Conseil National de la Résistance et qui donnèrent à la France ses plus belles avancées sociales, aujourd’hui détruites avec acharnement par la clique Sarkozy-Fillon. Oui, autour de la classe ouvrière en lutte, travailleurs immigrés compris, il est possible d’unir la majorité écrasante du peuple français, y compris la majorité des couches moyennes salariées et non salariées, pour isoler le grand capital, tenir tout à la fois le drapeau de l’indépendance nationale de la France, de la solidarité internationale du Travail et de la transformation révolutionnaire du pays ! Dans ce combat à la fois patriotique, internationaliste et révolutionnaire, la construction de l’ALBA par les peuples latino-américains est pour tous les vrais progressistes une source d’inspiration permanente!
C’est sur ces bases, en revenant aux principes gagnants du combat de classe et de masse, en reconstruisant par en bas le syndicalisme de lutte, en unissant les vrais communistes hors de l’influence des dirigeants nationaux liquidateurs du PCF, en suscitant la renaissance d’un vrai parti communiste réunissant les communistes actuellement membres du PCF et les communistes, qui par milliers ont quitté cette organisation, c’est en construisant un Front de Résistance Antifasciste, Patriotique, Progressiste et Populaire (FRAP) que le peuple de France pourra mener ses luttes à la victoire, tendre la main aux travailleurs d’Europe en lutte, faire vivre une alternative politique qui soit autre chose qu’une nouvelle « alternance » social-maastrichtienne, laquelle aurait tôt fait, en décevant de nouveau les travailleurs, de paver la voie de l’extrême droite lepéniste qui rivalisent avec .
C’est pourquoi, pour gagner, le peuple de France, dont les luttes font l’objet d’une intense désinformation en France et dans les pays voisins, a besoin de toute la solidarité des communistes, des travailleurs et des démocrates des autres pays, notamment européens.
Jusqu’à la victoire toujours, retrait total de la contre-réforme de Sarkozy et de l’UE sur les retraites!
* Léon Landini, président du PRCF, ancien officier de la résistance communiste armée,
* Jean-Pierre Hemmen, fils de Fusillé de la Résistance, président du CPN,
* Pierre Pranchère, ancien député communiste, ancien combattant de la Résistance.
* Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF,
* Daniel Antonini, secrétaire de la commission internationale.