Pole position – 23 novembre 2010
Face a un gouvernement de honte et de casse nationales, le mouvement ouvrier et populaire porte l’avenir de la nation et de l’Europe des luttes
La montage a accouché d’une souris. L’équipe de casseurs de France réunie autour du chef de guerre patronal élyséen est sortie très affaiblie de mois de scandales politico-financiers, de pratiques illégales et fascisantes, le tout sur fond de montée du chômage, d’explosion de la précarité, de baisse des salaires et des acquis sociaux.
Et surtout, Sarkozy paie le prix fort d’un affrontement de classes dont l’ « omni-président » sort plus discrédité que jamais. Le résultat c’est que le remaniement annoncé à sons de trompe depuis le printemps se traduit par un fiasco médiatique: le remplacement de Fillon par Fillon, l’éviction du pseudo-« radical » Borloo et de l’histrion américanomane Kouchner, la disparition (en apparence) du ministère de la xénophobie d’Etat tenu par Iago Besson, tout cela montre surtout un rétrécissement de la base politique du pouvoir sarkozyste.
Quant au retour de Juppé au ministère de la défense au moment même où, sans débat démocratique ni consultation du parlement, Sarkozy signe la fusion des forces de frappe française et anglais (en clair, la remise des clés de la force nucléaire française à l’Oncle Sam!), il n’a rien à voir avec le gaullisme: liée par mille liens au grand capital américain l’oligarchie hexagonale du CAC 40 tend de plus en plus à liquider la nation, y compris l’héritage de la Révolution démocratique bourgeoise de 1789-94, pour dissoudre la France dans le bain d’acide de l’Europe supranationale totalement arrimée à l’ « Union transatlantique » en construction.
Avec le casseur de retraite en chef Fillon (ce personnage a déjà à son tableau de chasse les contre-réformes de 2003, de 2007 et de 2010), avec l’arrivée au pouvoir de l’ultra-droite UMP des Mariani, Lefèbvre et Cie, avec l’attribution d’un super-ministère au machiavélique Xavier Bertrand, le pouvoir va tenter de durcir à droite, de perséverer dans le rapprochement avec le FN souhaité par le député UMP Vanneste, d’engager sans retard la gravissime contre-réforme de la Sécu et la dévastation de ce qui reste des services publics.
Bien entendu, la sortie fracassante de Borloo et du pâle Morin ne peut donner le change qu’aux naïfs: les pseudo-« centristes », qu’ils viennent du gouvernement ou du MODEM de Bayrou, ne sont pas moins engagés que l’UMP dans la casse de la République, de la nation, des acquis sociaux. Il est néanmoins intéressant pour les travailleurs de constater que l’assise politique du pouvoir se rétrécit, que Sarko est de plus en plus contesté dans son propre clan, alors qu’à l’inverse le récent affrontement de classes a eu le mérite, sinon de balayer la contre-réforme des retraites, du moins de faire remonter en flèche la conscience de classe prolétarienne et anticapitaliste.
Dans les luttes dures, grèves reconductibles, AG, blocages du profit capitaliste, une avant-garde populaire et plurielle s’est décantée qui ne croit plus guère en ces dirigeants confédéraux euro-formatés et sarko-assagis, qui identifie Sarkozy comme un ennemi de classe qu’il faut virer sans attendre 2012 et auquel il est naïf de « demander » quoi que ce soit; même si les états-majors syndicaux, le PS, le PCF « euroconstructif », les eurotrostkistes ont tout fait pour blanchir l’UE et la « monnaie unique » au cours du conflit, les éléments les plus avancés de notre classe regardent avec méfiance la social-démocratie qui, de Strauss-Kahn à Aubry, n’ont jamais remis en question LE FOND de la contre-réforme, orchestrée par la feuille de route signée par Jospin à Barcelone en 2002 et qui se traduit, sans réaction aucune de la CES, par d’énormes agressions antisociales d’Athènes à Lisbonne et de Londres à Tarente, avec la bénédiction discrète de Strauss-Kahn.
Plus que jamais la balle est donc dans notre camp. Si le plus dur affrontement de classes que la France ait connu depuis 68 n’a pas fait reculer le pouvoir, ce n’est pas seulement parce que la clique UMP est l’équipe la plus réactionnaire que notre pays ait eu depuis Pétain: c’est aussi et surtout parce qu’à aucun moment, sous couvert de « syndicalisme rassemblé » derrière la CES bruxelloise et les dirigeants jaunâtres de la CFDT, la direction de la CGT n’a appelé à construire la grève générale et le blocage du profit capitaliste, n’appuyant les luttes dures que pour la forme et du bout des lèvres avec le seul souci de garder le mouvement sous contrôle. C’est parce que le PS, hélas suivis par le PCF et par Mélenchon, se refusent à clamer l’ILLEGITIMITE totale de ce pouvoir casseur de France, sur les contre-réformes duquel les F. Hollande et Cie annoncent déjà qu’ils ne reviendront pas. C’est aussi parce que malheureusement le mouvement populaire, insuffisamment éclairé encore par des mouvement communistes encore trop divisés, hésite à mettre en accusation centralement la « construction européenne », cœur de la stratégie du grand capital.
C’est pourquoi l’heure est à tirer le bilan d’étape de ce mouvement inachevé mais plein de feu révolutionnaire, qui continuera de rougeoyer sous la cendre d’un apaisement de surface. Le PRCF y contribuera en apportant tout son soutien au Front Syndical de Classe, qui sort renforcé du mouvement. Il y contribuera en montrant la signification internationale de ce mouvement, mais aussi sa signification nationale: au moment où l’oligarchie strangule la nation, oui, il y a un boulevard pour les militants de la classe ouvrière s’ils s’unissent pour associer le drapeau rouge de l’internationalisme prolétarien au drapeau tricolore de la nation républicaine crucifiée sur l’autel de la fascisation et de la (dés-) intégration européenne.
Ensemble appelons encore plus fort à SORTIR SARKOZY et à SORTIR DE L’U.E., nouvelle prison des peuples, pour rompre avec le grand capital, nouer de nouveaux traités internationaux progressistes non limités à l’Europe, et reprendre la marche au socialisme qu’avait provisoirement interrompue la contre-révolution mondiale des années 80/90. Oui notre époque reste fondamentalement celle de la transition révolutionnaire du capitalisme au socialisme… ou celle de la mise à mort des acquis sociaux, des nations historiquement formées, de la civilisation et de l’humanité elle-même si les communistes ne font pas l’effort de se séparer à temps des réformistes, de s’unir entre eux, de s’unir aux masses pour présenter une véritable perspective unitaire de masse pour une rupture révolutionnaire.
Dans l’immédiat, parce que l’unité d’action des vrais communistes, parce que la reconstitution du vrai parti communiste est indispensable pour faire gagner notre classe, les communistes, les travailleurs combatifs, les démocrates, ont tous rendez-vous le 12 décembre à Paris pour le grand meeting commun et tourné vers l’avenir que le PRCF et l’URCF organiseront à l’occasion du 90ème anniversaire du congrès fondateur du Parti communiste en France. à propos de la mort par asphyxie de 7 ouvriers immigrés à Dijon: HONTE NATIONALE ET ASSASSINAT DE CLASSE C’est aux cris de « assassin » qu’Hortefeu, le sinistre d’Etat de la xénophobie et de la répression tous azimuts, a été accueilli à Dijon au foyer de travailleurs immigrés qui a brûlé hier en faisant 7 morts et plusieurs blessés graves parmi les ouvriers immigrés habitant l’immeuble.
A cette occasion il ne s’agit pas seulement de réclamer une « enquête »: tout le monde sait que dans notre pays, des millions de gens, et particulièrement, de travailleurs immigrés sont mal ou très mal logés, -quand ils le sont-. Chacun sait que nombre de foyers réservés aux immigrés sont insalubres et dangereux et que d’autres brûleront demain comme ils ont brûlé hier dans la relative indifférence des médias si friands de « remaniements » bidon. Mais pourquoi diable un pouvoir au mains du grand capital prendrait-il soin de cette chair à profits patronaux tout juste bonne à être pressurée et, dès qu’elle réclame des papiers ou de maigres droits, à être traquée, concentrée dans des « centres de rétention », et renvoyée vers des pays réduits à la misère par l’impérialisme capitaliste et par les élites locales complices!
Outre la mort atroce de ces « hôtes » si mal traités par la France officielle, ce prétendu « fait divers » hautement politique est une honte pour notre pays tout entier. Plus que jamais, face au couple mortel du supranationalisme européen et du racisme d’Etat, face à « l’identité nationale » xénophobe mâtinée de « Franceurope » américanisée et de « Françafrique » recuite, il est temps que, retrouvant l’élan des Francs-Tireurs et Partisans de la Main-d’œuvre Immigrée conduits par les Epstein, Manouchian et autres Roger Landini, la classe ouvrière emmenée par les vrais communistes se lève toute entière dans sa diversité.
Qu’à nouveau notre classe unie associe l’internationalisme prolétarien et le patriotisme populaire pour construire une France nouvelle où les partis racistes seront réprimés, où les étrangers seront accueillis, où la « Françafrique » aura vécu, où le prolétariat uni dans sa diversité prendra la tête d’une nouvelle République française sociale, laïque, indépendante et fraternelle soutenant l’Europe des luttes, brisant l’UE supranationale et marchant vers une humanité débarrassée de l’exploitation sociale et de l’oppression nationale.
Honneur et deuil pour nos frères ouvriers étrangers morts à la suite d’un assassinat de classe!
Honte à ce régime de haine, à ce système capitaliste décadent, dont les dirigeants faillis donnent des leçons de droits de l’homme aux pays se réclamant du socialisme alors que les mêmes personnages se lavent les mains de telles situations indignes du pays qui donna au monde la Commune de Paris !