Par Guy Poussy ( Syndique CGT depuis 1950 )
Les grandes manifestations, et les grèves reconductibles n’ont pas donné les résultats qu’espéraient les participants. La contre réforme des retraites a été votée, et elle s’applique. Avec l’argent des contribuables, le gouvernement Sarkozyste mène une campagne mensongère sur les ondes et par écrit pour convaincre l’opinion du bien fondé des sa contre réforme qui « rétablira l’équilibre des régimes de retraite en 2018 ».
Le « Dialogue social entre partenaires sociaux » s’est remis à fonctionner. Le ministre du travail reçoit les dirigeants syndicaux, la présidente du MEDEF fait de même. Les discussions portent sur des ordres du jour fixés d’avance par le pouvoir: le travail des jeunes, des séniors, la dépendance, les retraites complémentaires. Au plan politique, dans chaque camp, la course à la candidature pour l’élection présidentielle de 2012 est engagée. Elle occupe tout l’espace médiatique
Durant ces semaines de lutte qui ont demontre qu’en france la politique se passe toujours dans la rue, l’elite politico, syndicale, mediatique a eu tres peur d’etre depassee. Maintenant elle se veut sereine, elle entend tourner la page.. Tous ces gens pourraient vite dechantes. Certes pour le monde du travail, et la jeunesse il n’y a pas eu les resultats escomptes. Faut il pour autant tirer la conclusion que le gouvernement est trop fort. Qu’il ne sert a rien de lutter, le mieux est d’attendre tranquillement l’election de 2012 avec un basculement a « goche ». Cette voie conduit a l’impasse, et aux desillusions
Aujourd’hui pour envisager l’avenir il convient de discuter, d’analyser concretement qu’est ce qui a manque pour gagner. Dans cette reflexion on ne peut echapper a la question : est ce que la strategie des centrales syndicales etait la bonne pour contraindre le gouvernement a ceder sur sa politique ? Dans la foulee des grandes luttes sociales, des elections professionnelles viennent de se tenir. Dans trois secteurs importants, la poste, edf, erdf, ratp, la cgt enregistre des reculs. Dans ces entreprises les militants sont appeles a analyser les resultats du scrutin » ce recul merite toute notre attention pour viser un syndicalisme qui repond mieux aux attentes des salaries » declare la cgt energie. Cette sage recommandation pourrait etre generalisee. Elle interpelle toutes celle et tous ceux qui refusent le recul de civilisation genere par la politique du pouvoir sarkozyste, et son autoritarisme meprisant. Il est possible de faire echec a l’offensive anti sociale des agences de notation, de l’union europeenne, du pouvoir et du medef. Compte tenu des enjeux, des moyens mobilises, la riposte populaire demande a etre beaucoup plus ample et plus determinee qu’elle ne l’a ete jusqu’ici
Les sujets de mecontentement ne manquent pas ainsi s’agissant du smic (actuellement 1056€ net) sur injonction de ses experts le gouvernement a decide de s’en tenir au strict cadre legal et de ne pas lui donner un coup de pouce le 1er janvier 2011. Cela dure depuis cinq ans. Cette decision encourage le patronat qui campe sur le refus d’augmenter les salaires afin dit il de ne pas accroitre le coup de la main d’œuvre qui serait l’un des plus haut d’europe. Cette contre verite doit etre combattue. L’augmentation generale et substantielle des salaires est devenue prioritaire pour lutter contre la mal vie, et contre l’injustice criante. C’est aussi le moyen concret d’augmenter les rentrees de cotisations pour la securite sociale et les retraites. Entre 2003 et 2009 24 groupes du cac 40 croulant sous les profits ont augmente leur hausse salariale par employe de seulement 8% en moyenne, alors que les dividendes par action gonflaient de 110%. Dans le groupe total la rente versee aux actionnaires entre 2003-2009 sous formes de dividendes et de rachats d’actions depasse de 19% les sommes dediees a la remuneration des salaires. Ces chiffres son t extraits d’un dossier du magazine l’expansion de decembre qui titre, chose rare, »il faut augmenter les salaires » avec les retraites, l’augmentation generale et substantielle des salaires representent le socle d’un vaste rassemblement interprofessionnel et intergenerationnel. Il attaque au cœur un systeme mondialise qui pousse a l’uniformisation des comportements, a la pensee unique. Il repose sur l’injustice. Avec le management moderne des entreprises, les conditions de travail sont devenues insupportables puisqu’elles conduisent des femmes et des hommes a se suicider au travail. Les evenements que nous vivons, et les conclusions a tirer attestent que la regulation du capitalisme cannibale et destructeur est une imposture. C’est a l’appareil d’etat bourgeois et ses suppots, en particulier les institutions europeennes, qu’il convient de s’attaquer frontalement. Leur role consiste a garantir pour les banques et les actionnaires, la reproduction optimale du capital sur le dos du monde du travail de la creation et de la jeunesse. Le tous ensemble suppose donc encore plus de democratie dans les manifestations de rue, encore plus de grevistes lorsque la greve est decidee. Le tous ensemble suppose aussi encore plus de democratie pour decider, a la base, des formes d’action et des revendications a faire aboutir. L’unite son enracinement ne peut exister qu’en discutant, et en decidant tous ensemble du debut a la fin des luttes. En faisant de la conduite de celles-ci l’affaire de tous les interesses
Dans ce combat de classe les salaries de notre pays ne sont pas seuls. Les choix politiques de l’ue.et de la bce sur lesquels s’alignent tous les gouvernements se traduisent par une politique d’austerite identique dans chaque pays europeens. Pas etonnant que greves et manifestations se developpent aussi en grece, au portugal, en espagne, en grande bretagne, en irlande, en italie. L’union fait la force. L’heure est venue de s’epauler mutuellement et de « souffler nous-memes notre forge, et de battre le fer quand il est chaud « la reside la perspective, et la clef de veritables changements.