Sur la base de la déclaration unitaire adoptée par le PRCF, l’URCF et le RCC, en avant pour l’unite d’action des communistes fideles au congres de Tours!
Malgré les circonstances climatiques qui ont pesé sur les déplacements Paris-Province, le meeting commun de l’URCF et du PRCF, organisé à Paris ce 12 décembre, est un grand succès.
Le PRCF avait proposé ce meeting commun en juin dernier à toutes les organisations se réclamant du communisme véritable et un appel vibrant et très applaudi à ce meeting commun avait été lancé par G. Gastaud lors de son intervention au stand du PRCF à la fête de l’Humanité.
Nos camarades de l’URCF avaient aussitôt répondu de manière très favorable. Les camarades du RCC, conviés également, qui n’avaient pu répondre initialement à l’appel pour des raisons techniques, avaient fait savoir qu’ils étaient également intéressés par cette initiative et qu’ils souhaitaient être associés à la déclaration finale.
A. Manessis donnait également lecture d’un bref message de Georges Hage s’associant de cœur à l’initiative. Environ 200 personnes étaient donc rassemblés dimanche 12 décembre à la salle des Diaconnesses.
A la tribune du meeting, co-présidé par Maurice Cukierman et par Antoine Manessis, avaient pris place Annie Lacroix-Riz, Georges Gastaud, Jean-Luc Sallé, Léon Landini, Antoine Manessis, Emmanuelle Kraemer, rejoints sous les ovations par notre camarade Henri Alleg.
Annie Lacroix-Riz, historienne réputée, présenta d’abord brièvement les circonstances historiques du Congrès de Tours et les points de comparaison possibles avec l’actualité politique de la France et du monde.
Georges Gastaud et Jean-Luc Sallé présentèrent ensuite tour à tour le point de vue de leur organisation respective. Tout en insistant sur l’idée qu’une fusion des trois organisations n’est pas à l’ordre du jour, chacun insista fortement à sa manière sur la nécessité de s’unir dans l’action, non pour « remettre le PCF sur les rails de la lutte des classes » (L. Landini déclarera même pour conclure que les dirigeants mutants du PCF avaient déjà vendu la voie ferrée!), mais pour opérer une claire démarcation entre les réformistes et les communistes, comme cela fut fait à Tours à l’initiative de Cachin et de Vaillant-Couturier (cf ci-joint le discours de G. Gastaud; le PRCF est tout disposé à mettre aussi sur son site les déclarations des camarades de l’URCF et du RCC).
L’adhésion de l’ex-parti socialiste à la 3ème Internationale n’a pu se faire à l’époque qu’en démasquant les dirigeants pseudo-conciliateurs comme Longuet qui, à l’intérieur du PCF, voulaient empêcher que les vrais révolutionnaires du dedans et du dehors de la SFIO ne se retrouvent unis pour construire un vrai PCF et donner un débouché révolutionnaire aux luttes sociales. Cette affiliation à la 3ème Internationale n’a pu fonctionner en outre que par le travail de liaison des militants communistes avec les syndicalistes révolutionnaires de l’époque, les Midol, Routhier et autres Montmousseau. Chacun des orateurs insista sur le parallélisme avec la situation actuelle. Qu’est-ce qui a manqué au grand mouvement de l’automne pour les retraites sinon un vrai parti communiste ciblant clairement le pouvoir sarkozyste, dénonçant la « construction européenne » capitaliste et le méga-plan d’austérité continental mis en place pour sauver le maudit euro des financiers.
Et surtout, tout en pointant au positif les orientations stratégiques propres aux deux organisations, les orateurs insistèrent sur le fait qu’à notre époque, il était essentiel pour les vrais communistes de peser ensemble pour créer une dynamique permettant aussi aux communistes qui sont dans le PCF d’empêcher que les pseudo-conciliateurs et centristes du PCF ne stérilisent ad vitam aeternam le mouvement pour faire renaître et reconstruire un vrai parti communiste: ce qui est décisif à cet égard, c’est un vrai « pacte d’unité d’action » des communistes authentiques, soulignait G. Gastaud.
A la suite de quoi E. Kraemer (D. Antonini étant excusé) donnait lecture du communiqué commun du PRCF, de l’URCF et du RCC pour soutenir la déclaration du PC de Grèce: celui-ci vient de condamner durement l’organisation par le PCF muté d’un congrès du Parti de la Gauche Européenne qui a donné sa présidence à Monsieur Pierre Laurent, secrétaire national du PCF. Le PCG, dont les trois organisations présentes s’engagent à diffuser ensemble la déclaration, caractérise de manière extrêmement claire et franche le véritable contenu de classe contre-révolutionnaire de ce PGE dont le PCF se pose désormais en chef de file européen.
G. Gastaud avait dénoncé dans son discours la duplicité du PCF qui, tout en feignant de célébrer le congrès de Tours (le même jour que celui du meeting annoncé du PRCF et de l’URCF, mais ce type de comportement inélégant n’a pas été le fait des seuls dirigeants mutants), préparait activement le Congrès de Tours à l’envers à l’échelle de l’UE supranationale au moyen de ce PGE, véritable courroie de transmission de l’anticommunisme et de la social-eurocratie au sein des PC d’Europe. G. Gastaud lançait même l’idée qu’en réalité, le PGE n’était pas autre chose que la reconstitution petit-bras de feu la « Deuxième Internationale et 1/2 » dont se moquait Lénine, et que les conciliateurs de l’époque avaient mise sur pied pour ralentir l’adhésion au Komintern.
Après une brève pause, un débat animé par Maurice Cukierman et Antoine Manessis permit à la salle de s’exprimer. En dehors de deux interventions anti-unitaires parfaitement hors-sujet et auxquelles M. Cukierman et A. Manessis répliquèrent sereinement, ce fut surtout l’espoir de l’unité communiste dans les luttes qu’exprimèrent les syndicalistes communistes Dimitri, Bernard, Ali et Roger Silvain, ce dernier expliquant comment le Front syndical de classe, dans son indépendance et sa diversité, entendait regrouper sans sectarisme les militants de lutte exaspérés par les trahisons des appareils confédéraux, analogues contemporains de Jouhaux. L’avocate M. Weyl dénonça les pratiques liberticides extrêmement préoccupantes du régime sarkozyste.
Dans le cadre de ce débat, William Roger, salua les participants et les organisateurs de la tribune du meeting au nom des cercles du RCC et il expliqua dans quel esprit son organisation soutenait la déclaration commune discutée en amont.
Léon Landini, qui lut un message de Jean Sanitas, enthousiasma ensuite la salle en rappelant comment le congrès de Tours avait rendu possible le Front populaire, la Résistance antifasciste et les conquêtes de la Libération en forgeant un parti communiste qui associait le patriotisme, l’internationalisme, l’antifascisme et le marxisme-léninisme. Sa déclaration fut saluée par une ovation debout.
La déclaration commune PRCF-URCF-RCC, elle aussi ovationnée par la salle, fut conclue aux accents de l’Internationale.
Au nom des trois organisations, G. Gastaud intervenait brièvement pour dénoncer l’intrusion policière que la police de Sarkozy-Hortefeux venait de tenter pour intimider les organisateurs. Chose jamais vue de mémoire de militant, deux policiers en tenue s’étaient en effet présentés à l’entrée du meeting pour relever l’identité des organisateurs (cela a-t-il été le cas au dernier meeting de l’UMP?) alors que le rassemblement se tenait, à des conditions payantes et donc privatives, dans une salle privée, et non sur la voie publique. Accompagné de G. Gastaud, Pierre Pranchère, qui rallia les FTP à 15 ans, allait alors déclarer sa qualité d’ancien résistant et d’ancien député de la nation aux jeunes policiers fort gênés… qui néanmoins et sur ordre, osèrent demander sa carte d’identité à ce grand patriote.
Les trois organisations vont donc protester ensemble contre cette nouvelle manifestation du glissement fascisant de l’actuel régime qui, néanmoins, par son comportement pseudo-intimidateur, manifeste à sa manière que le mouvement vers l’unité des vrais communistes inquiète le pouvoir: hommage du vice à la vertu qu’il nous faut prendre comme un encouragement à poursuivre! à paraître incessamment sur notre site et sur IC, les trois déclarations communes adoptées ou en cours d’adoption par les 3 organisations: déclaration politique finale du meeting, déclaration de soutien au PC de Grèce contre l’activité anti-Mouvement communiste international de P. Laurent et du PGE, protestation commune des trois organisations aux autorités policières.