Pôle position du 27 décembre 2010
La fin de l’automne et le début de l’hiver ont été climatiquement éprouvants pour notre pays, apportant leur lot quotidien de pagaïe sur les routes, dans les gares et les aéroports, de courrier en retard, de poubelles non enlevées, de transports scolaires interrompus… Et surtout, surtout, chaque jour ou presque, nous apporte son lot d’annonces sinistres de pauvres gens morts dans la rue. D’autres concitoyens, bien plus nombreux et moins visibles, mourront chez eux ou plus tard des suites du froid ou des privations sans que les médias n’en parlent jamais! Ils sont trop occupés à vomir quotidiennement sur Cuba, où personne ne meurt parce qu’il ne peut pas manger, être hébergé ou se faire soigner par manque d’argent…
Certes il fait froid. Mais rien de comparable pourtant à ce que vivent chaque année les pays nordiques qui ne sont pas bloqués pour autant! Mais surtout, est-ce que nos services publics (et privés! car on nous serine tout le temps que la privatisation des entreprises publiques n’aurait pas d’incidence sur la qualité du service!!!) sont encore capables d’ « encaisser » la moindre intempérie un peu au-dessus de la normale
Cette interrogation ne vise pas, faut-il le dire, les courageux travailleurs de la SNCF ou d’ERDF, les facteurs de la poste, les personnels des aéroports qui, sans que jamais les autorités de l’Etat, -qui méprisent le salarié et qui vomissent littéralement le fonctionnaire-, ne les gratifient d’un mot de remerciement. Que voulez-vous, la France de Sarkozy n’a rien de commun avec cette sinistre URSS où les médias mettaient en valeur l’ouvrier et les paysans, les ingénieurs et les chercheurs. Ici on valorise les « traders », les « pipaul », les représentants de la « jet set » au premier rang desquels se trouve l’insolite couple présidentiel, digne représentant d’une oligarchie hyper-privilgiée qui ne sait pas ce que c’est que tendre une ligne à haute tension, livrer des lettres à vélo sur un sol verglacé, rétablir des caténaires enneigés, etc.
Notre interrogation concerne avant tout la manière sinistre dont l’actuel président cher aux « Neuilléens et Neuilléennes », son Europe acharnée à détruire les « dépenses publiques » pour colmater le désastreux euro, démolissent la fonction publique, les services publics d’Etat et territoriaux en « sabrant » partout les postes d’agent des lignes, de facteur, d’infirmières, d’enseignants, de cheminots, en « libéralisant » les services (donc en les soumettant à la loi de la rentabilité à tout prix) et en diminuant sans cesse les traitements des fonctionnaires (salaires bloqués, lourdes augmentations des cotisations sociales, retraite pleine à 67 ans!). Si 4000 militaires envoyés en Afghanistan ne sont pas présents pour aider à débloquer les routes. Comment s’étonner ensuite si à l’arrivée, l’Equipement exsangue, réduit à sous-traiter ses missions, ne peut plus entretenir comme avant les routes ex-nationales départementalisées, si les avions ne partent plus quand il y a dix cm de neige, si les trains ont partout des retards colossaux parce qu’il neige en hiver, si des gens passent le réveillon à la chandelle…
ET C’EST CELA QUE L’ANTI-FRANCE D’EN HAUT APPELLE « LA MODERNISATION »…
Que 2011 voie les travailleurs du public s’unir par-delà les corporations car séparément, les électriciens d’EDF, les cheminots de la SNCF et de la RATP, les agents des aéroports, les personnels hospitaliers, les personnels de l’Education nationale ne peuvent pas bloquer la machine à détruire la France: comment se fait-il, si les directions syndicales sont si attachées qu’elles le prétendent, au service public, qu’elles ne fassent jamais rien pour que tous les salariés du public agissent ensemble? Et comment se fait-il que, -on l’a vu pendant la lutte sabotée e trahie pour les retraites-, ces mêmes confédés ne fassent rien pour qu’ensemble, les salariés du public et ceux du privé défendant le « produire en France » ne se retrouvent dans la grève générale sur le mot d’ordre simple, compréhensible de tous les travailleurs, que le PRCF n’a cessé d’avancer dans les luttes: « ils cassent notre pays, bloquons leurs profits »?
A nous de faire monter cette exigence: dans les trains en retards, dans les aéroports en folie, devant les guichets trop souvent déserts de la poste privatisée et de la SNCF en voie de privatisation, faisons entendre cette exigence simple: il faut chasser les casseurs de France, virer l’illégitime Sarko-MEDEF, rompre avec cette « construction européenne » destructrice, cesser d’idéaliser Strauss-Kahn qui, à la tête du FMI, orchestre la casse sociale à l’échelle mondiale. Nous sommes le peuple et si en 2011, nous nous y mettons tous en renforçant le combat des vrais communistes et des syndicalistes de classe, nous avons la puissance de passer à la contre-offensive et de balayer tous ces casseurs de République qui sont, à l’échelle de l’histoire, bien plus dangereux pour le peuple de France que les frimas de décembre!