Pôle position du 11 janvier 2011
Jetons l’ancre à gauche en reconstruisant le vrai parti communiste et le front des vrais républicains
Bousculé et délégitimé par le grand mouvement populaire sur les retraites, le régime sarkozyste a réagi, non pas en faisant des concessions, mais en se durcissant et en se « droitisant » encore, ce qu’on n’aurait pas forcément cru possible. Les Coppé, Jacob et cie sont encore plus férocement anti-ouvriers, anti-patriotes et anti-républicains que leurs prédécesseurs aux mêmes postes et depuis leur installation, c’est un déluge de « propositions » plus antisociales (Sécu, justice, « tout-anglais », fonction publique, que jamais).
Et pour cause: d’une part ce régime, le plus réactionnaire que notre pays ait connu depuis Pétain, est directement commandité par le patronat et par la grande banque, comme le révèle la sinistre affaire du MEDIATOR où apparaissent de manière crue les relations incestueuses entre l’ultra-milliardaire Servier et le cabinet d’affaires dirigé par Sarkozy en personne. D’autre part, le régime de l’Union Maastrichtienne Patronale est, derrière sa trompeuse apparence « nationale » et sa réalité clairement xénophobe, un régime de destruction de la France républicaine totalement asservi aux objectifs de l’oligarchie financière: la feuille de route du pouvoir est clairement fixée par les eurocrates, y compris « french », comme le bien-nommé Trichet, qui ont un seul cap: sauver l’euro, quitte à fermer la dernière usine, la dernière exploitation agricole familiale et le dernier service public français. En outre le régime sarkozyste, qui n’a cessé de flatter Le Pen, est aujourd’hui dans une dynamique de rivalité/rapprochement avec le FN de Marine Le Pen: c’est donc à qui cultivera le plus la haine de l’étranger, de préférence pauvre, et l’islamophobie (ce qui n’a rien à voir avec la lutte nécessaire, sur des bases laïques, républicaines et anticapitalistes et AVEC les citoyens et travailleurs musulmans progressiste contre le fanatisme religieux quel qu’il soit).
Mais tout cela ne serait pas possible, alors que notre peuple est entré en résistance avec d’autres peuples d’Europe, si la fausse gauche ne mâchait pas le travail de la vraie droite. Il y a bien sûr Pascal Lamy, « socialiste français » qui dirige l’OMC, organise le néolibéralisme mondial et son libre-échange trompeur (tout pour les transnationales!) à l’échelle de la planète avec le dramatique envol du prix des matières premières et de nouvelles menaces de famine dans nombre de pays. Il y a le maxi-milliardaire Strauss-Kahn, monté en neige par les média comme jadis Sainte-Ségolène (qui veut en faire son premier ministre, ou l’inverse?), l’homme qui vient de pousser les travailleurs roumains à renouer avec la semaine à… 60 heures après avoir encouragé Sarkozy à jeter à la poubelle la retraite à 60 ans. Mais la palme de la démagogie droitière et néolibérale revient au BELLATRE POLITIQUE Manuel Valls qui, pour se démarquer à droite dans la campagne présidentielle qui vient, a appelé l’UMP à liquider les 35 heures.
Certes il y aurait beaucoup à dire sur les 35 h Aubry, qui se sont traduites, notamment dans les services publics par la liquidation des pauses et par la flexibilité, voire par le blocage des salaires. Mais ce que propose Valls, c’est une nouvelle grave dégradation des conditions de travail et du pouvoir d’achat puisque, d’une part, on reviendrait aux 39 h (puis aux 40, 41, 42: c’est sans fin dès qu’on commence à « lâcher »!) sans aucune compensation salariale, sans revenir sur la flexibilité et… en liquidant le paiement en sus des HS. Tout bénèf pour les patrons, encore une saloperie contre les salariés frappés à tous les niveaux: temps de travail, retraite, remboursements sécu, cadences, délocalisations, privatisations. Aussitôt ce petit monsieur bien propret (qui n’a, semble-t-il, jamais VRAIMENT bossé de sa vie sur un chantier, dans une usine, dans une école, un hôpital, etc.) a-t-il parlé qu’on a un déluge de propositions de l’UMP pour liquider cet acquis et… en finir avec la sécurité d’embauche, déjà très mise à mal, des fonctionnaires!
Mon Dieu, protégez-moi de mes amis, de mes ennemis je m’en charge.
Tant que la « gôôôôôche » acceptera en son sein des félons carriéristes de ce calibre, la droite gagnera les matches. Tant que le Parti « communiste » continuera de s’allier avec ce parti « socialiste » indigne, la classe ouvrière ira à la défaite.
Et si les électeurs d’Evry prenaient l’engagement, quoi qu’il en coûte, d’envoyer au tapis le petit monsieur Valls, l’homme qui est toujours d’accord avec l’UMP, aux prochaines législatives?
Et si les communistes, qu’ils soient membres ou pas du PCF, se réorganisaient sérieusement hors de l’influence de la direction dérivante du PCF? Il n’y a pas d’autre ISSUE. Qui donc jettera l’ancre à gauche, dans le combat social, si une vraie force communiste ne se reconstitue pas à temps, avant que les acquis sociaux et la France elle-même ne se soient évaporés jusqu’au dernier? Sans une telle force sur sa gauche reprenant en mains au nom des travailleurs le drapeau rouge et le drapeau tricolore de 1789, le PCF-désormais totalement absorbé dans le PGE dont M. Laurent est devenu le chef de file-, continuera de dériver à droite et de se perdre dans la social-démocratie. La social-démocratie continuera à « vallser » sur l’air du blairisme néolibéral. Et la droite finira très logiquement par fusionner avec le Front national. C’est la géométrie politique qui l’impose!
Alors camarades, construisons fortement le PRCF, unissons les communistes dans l’alliance à trois qui est sortie du meeting du 12 décembre, aidons le mouvement syndical de classe à se fédérer partout tout en travaillant fraternellement dans les syndicats existants, construisons aussi l’Arc républicain de progrès pour sortir la France de l’euro et de l’UE et pour faire revivre les principes immortels du Conseil national de la Résistance.
Ainsi pourrons-nous à la fois « sarkler » Valls et faire vallser SArkozy pour donner au peuple français frondeur, et dans son rouge cœur, à la classe laborieuse, toute sa souveraineté.